
5 choses à savoir sur Jacques Majorelle
Une peinture de Jacques Majorelle a été adjugée 130 200 euros par André Meyzen le 12 octobre à Narbonne. L’occasion de revenir sur cet artiste orientaliste virtuose, à qui l’on doit la création du célèbre jardin Majorelle à Marrakech…
1. Il est le fils du célèbre ébéniste Louis Majorelle
Né en 1886 à Nancy, Jacques Majorelle (1886-1962) est issu d’une famille d’artistes, avec un père et un grand-père ébénistes. Il n’est autre que le fils de Louis Majorelle (1859-1926), l’un des maîtres de l’Art nouveau en France. Louis Majorelle est réputé pour ses meubles élégants et ses créations en marqueterie, dont certaines sont exposées aujourd’hui au Musée d’Orsay ou encore au Musée des Arts décoratifs de Paris. Jacques Majorelle, quant à lui, choisit la peinture, et prend ses distances avec l’Art nouveau, pour devenir l’un des maîtres de la peinture orientaliste du début du XXe siècle.

Jacques Majorelle (1886-1962). « La sieste ». Technique mixte sur papier. Signé et situé en bas à gauche. H. 72cm. L.98 cm. Adjugé 130 200 euros par André Meyzen le 12 octobre à Narbonne.
2. Il suit une formation académique
C’est à seulement 15 ans, en 1901, que Jacques Majorelle intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy, où il rejoint la section architecture et décoration, avec la volonté, sans doute, de suivre les traces de ses aïeux. A 17 ans, il quitte sa ville natale pour Paris, où il intègre l’Académie Julian. Il suit désormais des cours de peinture dans les ateliers de François Schommer et Henri Paul Royer. Cette formation académique solide, axée sur le dessin, lui donne les bases nécessaires pour développer son propre style. Après ses études, il voyage en Espagne, en Italie, et jusqu’en Egypte, où, pour se rétablir d’une tuberculose, il trouve un climat sec et chaud. Réformé pendant la Seconde Guerre mondiale, il quitte à nouveau l’Europe pour s’établir au Maroc.

Jacques Majorelle (1886-1962). Jeune garçon au turban rouge, Egypte. Huile sur toile, 1914. H. 60, 50 cm. L. 49, 50 cm. Adjugé 38 316 euros par Artcurial, le 11 décembre 2012.
3. Il était fasciné par le Maroc
La vie de Jacques Majorelle est intimement liée au Maroc, un pays qui le captive dès son premier voyage en 1912. Fasciné par la lumière du pays, ses paysages et sa richesse culturelle, il décide de s’y installer définitivement en 1923. Marrakech devient alors sa ville de cœur et une source inépuisable d’inspiration pour ses œuvres. Majorelle parcourt le pays pour capturer les scènes de la vie quotidienne, les souks animés et la sérénité des paysages désertiques et des villages berbères.

Jacques Majorelle (1866-1962). Le marché aux couvertures, Marrakech. Huile sur toile, 1949. H. 77.5. L. 89 cm. Adjugé par la maison Cortot et associés 194 276 euros, le 27 novembre 2021.
4. Il est le créateur du Jardin Majorelle à Marrakech
Le Maroc conserve aujourd’hui maints témoignages du passage de l’artiste. A Marrakech, Majorelle a réalisé notamment la peinture du plafond de La Mamounia, mais il est surtout le créateur du Jardin Majorelle. En 1923, l’artiste achète 5 hectares de terrain près de Marrakech, transformant une ancienne palmeraie en un somptueux jardin exotique. Passionné de botanique, il entreprend de créer un jardin unique en son genre, rassemblant des espèces végétales étonnantes. Il y installe sa maison et son atelier, dont les murs arborent le célèbre « bleu Majorelle », une teinte bleu cobalt intense qu’il a lui-même inventée. Sa maison est conçue en 1931 par l’architecte Paul Sinoir qui imagine un bâtiment Art déco, orientalisé pour l’occasion avec des couleurs vives et l’introduction de motifs traditionnels marocains, comme les zelliges qui ornent les pergolas. Les lieux sont ouverts au public dès 1947, avant que Majorelle ne s’en sépare en 1962. Alors que leur état s’est beaucoup dégradé, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent en font l’acquisition en 1980, avec l’ambition de rénover les jardins et les murs. Grâce à leurs efforts, le Jardin Majorelle a retrouvé sa splendeur d’antan, pour devenir l’une des attractions incontournables de Marrakech.

Jacques Majorelle. Nu dans les jardins Majorelle. Gouache sur papier marouflé sur panneau. Signé « j. majorelle » et situé « Marrakech » en bas à droite. H.88 cm. L. 77,50 cm. Vendu chez Artcurial en 2015.
5. Ses œuvres atteignent des adjudications soutenues aux enchères
Bien que nombreuses sur le marché, les peintures de Jacques Majorelle atteignent des adjudications soutenues. Si le record de vente date de 2011, avec La Kasbah rouge (Freija), une toile de 1924 emportée pour 1,3 million d’euros chez Artcurial à Paris, plusieurs résultats récents dessine une cote toujours solide. En décembre 2019 à Bordeaux, La promenade du printemps en Ounila, une huile sur carton, a été adjugée 301 350 euros par la maison Briscadieu, pulvérisant son estimation comprise entre 40 000 et 60 000 euros. En novembre 2021 à Dijon, La sieste, Marrakech, une technique mixte et rehaut de poudre métallique sur papier, a quant à elle trouvé preneur à 434 264 euros chez Cortot & Associés. Un résultat qui présageait de belles enchères pour La Sieste, une technique mixte sur papier, dont l’estimation de 60 000 à 80 000 euros a été aisément dépassée lors de sa mise en vente par André Meyzen le 12 octobre à Narbonne. Expertisée par Amélie Marcilhac, l’œuvre, qui sera incluse dans la prochaine édition du livre sur Jacques Majorelle aux Editions Norma, a été adjugée 130 200 euros (frais inclus).

Jacques Majorelle (1886-1962). La sieste, Marrakech. Technique mixte et rehaut de poudre métallique sur papier, signature en bas à gauche. Adjugé par la maison Cortot et associés 434 264 euros, le 27 novembre 2021.