Le 12 novembre 2015 | Mis à jour le 12 novembre 2015

La Vache qui rit, histoire d’une icône

par Magazine des enchères

20151112-vache-qui-rit-05[Vente à venir] Avec son grand sourire, son pelage rouge et ses boucles d’oreilles, La Vache qui rit est immédiatement reconnue par toutes les générations qu’elles soient amatrices ou non des célèbres portions triangulaires de fromage à pâte fondue.

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Cette mascotte connue à travers le monde orne les boites rondes de la marque française depuis 1923. Elle est l’œuvre de Benjamin Rabier (1864-1939), célèbre illustrateur pour enfants du début du XXe siècle qui, comme nul autre, réussit à donner aux animaux les manières et les comportements des hommes. Prolifique dessinateur de presse, il est également l’auteur de très nombreux albums illustrés, dont les plus célèbres ont pour héros un canard jaune au long cou nommé Gédéon.

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L’artiste originaire de Vendée a beaucoup dessiné pour la publicité – on lui doit également la baleine des boîtes de sel. La vente aux enchères organisée par la Galerie de Chartres le samedi 21 novembre 2015 propose une importante collection d’objets publicitaires illustrés par Rabier. Parmi cet ensemble figurent de nombreux lots à l’effigie de La Vache qui rit dont certains dessins originaux et plaques émaillées exceptionnels qui permettent de reconstituer l’histoire de la création de cette fameu(h)se icône.

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La Wachkyrie. Tôle lithographiée par Benjamin Rabier. 46 x 46 cm. Estimation : 8 000 – 10 000 €.

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Au début de la Première Guerre mondiale, Benjamin Rabier, âgé de 50 ans, est trop vieux pour être mobilisé. Le dessinateur met cependant son crayon au service de la Patrie. Vers 1917, l’Armée française lance un concours de dessin pour trouver la mascotte qui décorera des camions du régiment du RVF, « Ravitaillement en viande fraîche». Rabier l’emporte avec une tête de vache fendue d’un large sourire. Elle est brune et se nomme la Wachkyrie, une référence ironique aux Valkyries, ces vierges guerrières de la mythologie nordiques revenues à la mode au pays de Wagner.

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Quelques années après la guerre, Léon Bel, qui était affecté à ce régiment du RVF, se souvient du bovidé rieur au moment où il reprend la fromagerie familiale installé dans le Jura, à Lons-le-Saunier. En 1921, pour lancer son nouveau fromage à pâte fondue, Bel s’inspire directement du dessin de Rabier : il en reprend le nom « Vache qui rit » et le visuel. C’est lui-même qui aurait dessiné l’étiquette qui ornera les tout premiers emballages de son produit.

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La Vache qui Rit. Deux dessins originaux à l’encre de Chine et gouache. L’un attribué à Léon Bel (23×20 cm) ; l’autre signé Benjamin Rabier (23×21,5 cm). Estimation : 15 000 – 20 000 €.

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Cherchant continuellement à améliorer son produit, et conscient de la piètre qualité de son dessin, Bel contacte Benjamin Rabier en 1923 pour lui demander de redessiner sa vache. Au dessin original proposé par le dessinateur vendéen, Bel fait rajouter un ton rouge vif à l’animal et son épouse suggère les boucles d’oreilles… Une star est née !

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Lien vers l’annonce de cette vente aux enchères

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