Le 12 janvier 2024 | Mis à jour le 23 janvier 2024

Le fonds d’atelier d’un impressionniste russe aux enchères à Neuilly-sur-Seine

par Magazine des enchères

Le 17 janvier à Neuilly-sur-Seine, la maison Aguttes dispersera aux enchères le fonds d’atelier d’Evgeni Ivanovitch Pospolitaki, un peintre russe méconnu qui travailla entre la Russie et la France, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Au programme, une quarantaine de toiles à mi-chemin entre l’impressionnisme et le symbolisme, estimées de 120 à 600 euros.

 

[Mise à jour, 23 janvier 2024] Paysage nocturne de bord de mer, Caucase, peint en 1907 et estimé entre 400 et 600 euros, a trouvé preneur à 3 295 euros (frais inclus). L’ensemble des œuvres de l’atelier ont été vendues pour un total de 38 510 euros d’adjudications. 

 

« Reconstituer sa carrière n’a pas été chose aisée car les sources à disposition sont assez parcellaires ou sont passées sous le rouleau compresseur de la Révolution russe ». Pierre-Alban Vinquant, directeur du département Art impressionniste et moderne chez Aguttes, présente aux enchères le 17 janvier un ensemble de quarante-deux œuvres issues de l’atelier du peintre russe Evgeni Ivanovitch Pospolitaki (1852-ca. 1915). Cet artiste, fils d’un sergent dans l’armée, suivit une formation d’ingénieur civil et bâtiment avant de se tourner vers l’art. Il intégra l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg en 1873, dans un contexte artistique agité. À cette époque, le groupe d’artistes dits des « ambulants » rejetait l’enseignement académique au profit d’une peinture indépendante, une voie qu’il emprunte à son tour.

 

Des tableaux à mi-chemin entre l’impressionnisme et le symbolisme

« Pospolitaki fait partie de cette légion d’artistes qui ont exercé leur art entre Paris et leur pays d’origine », indique Pierre-Alban Vinquant. Autour de 1880, l’artiste se rend à Paris où il découvre le travail sur les jeux de lumière engagé par les impressionnistes. Il pose dès lors à son tour son chevalet devant les bords de mer, normands ou bretons, qu’il dépeint au gré d’une touche enlevée et d’une palette vive, jouant des contrastes entre les couleurs complémentaires. Ses paysages, qui occupent la majeure partie de son œuvre, sont à rapprocher des travaux d’Alfred Sisley, dont on retrouve le goût pour les tonalités vives, les reflets bleutés ou rosés, et la touche fragmentée, mais évoquent également les œuvres à l’atmosphère silencieuse des peintres symbolistes comme Henri Le Sidaner. 

 

 

Des œuvres impressionnistes estimées de 120 à 600 euros

Pospolitaki était un artiste reconnu de son vivant. Il expose, enseigne et reçoit plusieurs récompenses, en Russie comme à Paris. En 1877, alors qu’il vit à Moscou après avoir obtenu son diplôme, son tableau titré Le soir est acheté par la Galerie Tretiakov. Il participe à plusieurs reprises au Salon des amateurs d’art de Moscou et, en 1889, alors qu’il retourne à Paris une seconde fois, il prête Le sommet de l’Elbrous – Caucase pour l’Exposition Universelle où il obtient une mention honorable. Dans les années 1890, il devient enseignant pour la première Académie de peinture pour femme et fonde, en parallèle, une école privée de dessin située au rez-de-chaussée de sa maison. 

Tombé dans l’oubli, Pospolitaki ne s’est invité depuis en vente aux enchères qu’à de rares occasions. « Il n’a pas véritablement de cote à ce jour car les résultats enregistrés sont anciens et, selon moi, trop peu nombreux pour être représentatifs. C’est pourquoi, en accord avec notre vendeur, qui acquit ce fond d’atelier il y a plusieurs dizaines d’années, nous avons opté pour des estimations très attractives », explique Pierre-Alban Vinquant. Les estimations oscillent ainsi de 120 à 600 euros, les paysages nocturnes affichant les plus hauts prix. « Les bords de mer – tant normands que méridionaux – semblent recueillir le plus de suffrages, même si au vu des quelques coups de marteau enregistrés par le passé, il semblerait que ses paysages montagneux du Caucase – à rapprocher de celui exposé à Paris en 1889 – et ses scènes animées de personnages, notamment nocturnes, attirent le plus l’attention des collectionneurs, détaille le spécialiste. Au vu de l’engouement actuel pour le néo-impressionnisme, a fortiori quand une touche divisée et une palette claire cohabitent sur la toile, il n’est pas à douter que nous aurons de belles surprises la semaine prochaine… »

Enchérir | Suivez la vente du fonds d’atelier de Pospolitaki le 17 janvier en live sur interencheres.com

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