
Quatre planches originales d’Astérix aux enchères à Paris
Quatre planches originales de la bande dessinée Astérix seront vendues aux enchères par Kâ-Mondo le 29 juin à Paris. D’Astérix et Cléopâtre à Astérix et Latraviata, ces rares encres estimées de 100 000 à 250 000 euros révèlent les prémices des aventures des célèbres héros gaulois imaginées dès 1959 par Uderzo et Goscinny.
Les deux premières planches originales de la vente orchestrée par Kâ-Mondo sont tirées de la bande dessinée Astérix et Cléopâtre, 6e album de la série publié en 1965 chez Dargaud à 100 000 exemplaires. Le scénariste René Goscinny (1926-1977) et le dessinateur Albert Uderzo (1927-2020) y entraînent leurs irréductibles gaulois, imaginés dès 1959, dans une nouvelle aventure rocambolesque en Egypte, volontiers inspirée du film Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz sorti en 1963. Astérix, Obélix, Panoramix et Idéfix traversent la méditerranée pour venir en aide à l’architecte Numérobis qui, sous l’ordre de Cléopâtre, dispose de seulement trois mois pour bâtir « le plus beau palais du monde », propre à impressionner Jules César. La première planche dévoile le début de l’histoire avec l’arrivée de l’Egyptien Numérobis dans le petit village gaulois, tandis que les neufs autres vignettes révèlent l’ultime rencontre entre les héros gaulois et la « reine des reines » Cléopâtre, devant le palais érigé dans le délai imparti. Au sein de cet opus, Obélix est autorisé pour la première fois à boire quelques gouttes de potion magique, les héros élucident le mystère du nez cassé du Sphinx et un Alexandrin s’exprime en alexandrin. Autant de scènes cultes qui ont hissé ce 6e album au rang de chef-d’œuvre emblématique du tandem Goscinny-Uderzo.

Albert Uderzo (1927-2000). Astérix – 6ème album, Astérix et Cléopâtre, planche originale n°3. Encre de Chine sur papier et rehauts de gouache blanche, 23,7 × 39,1 cm.. Estimation : 100 000 – 150 000 euros.
Le Grand Fossé, Astérix et Latraviata : Uderzo, scénariste et dessinateur
La mort de René Goscinny en 1977 n’aura pas raison de ces « irréductibles gaulois ». En hommage à son ami, Albert Uderzo crée les éditions Albert René et imagine de nouvelles tribulations pour ses héros de papier. En avril 1980 paraît ainsi, à 1,7 million d’exemplaires, Le Grand Fossé, premier album de cette aventure désormais solitaire, dont la vente révèle une émouvante planche originale. « Ce 25e album de la série résonne comme un croisement du mythe des amants perdus Roméo et Juliette et des souvenirs encore vivaces du mur de Berlin », détaille les commissaires-priseurs de la maison Kâ-Mondo. Ainsi qu’à Berlin, un « grand fossé » divise en deux camps ennemis un village gaulois, voisin de celui d’Astérix. Alors que les querelles se succèdent entre Tournedix et Ségrégationnix qui revendiquent tous deux la place de chef, Astérix, Obélix, Idéfix et Panoramix sont appelés en renfort pour tenter d’apaiser la situation. Mais à la suite d’une négociation secrète nouée entre Acidenitrix et un centurion romain, les habitants du camp de Tournedix sont capturés par les Romains. Un assujettissement dont ils seront finalement délivrés par Astérix et ses acolytes qui se font passer pour des esclaves volontaires, ainsi que le dévoile notre planche, en neuf vignettes.

Albert Uderzo (1927-2000). Astérix – 25ème album, Le Grand Fossé, planche n°19. Encre de chine sur papier pour cette planche originale n°19 en deux parties et comprenant neuf vignettes, 23,7 × 37,9 cm. Estimation : 100 000 – 150 000 euros.
De ce travail qu’Uderzo entreprit en solitaire, la vente dévoilera enfin une rare planche de couverture d’Astérix et Latraviata, 31e album tiré en 2001 à 3 millions d’exemplaires en France et 800 000 en Europe. « Cette planche est un encrage sur bleu, ce qui correspond à une étape décisive de la création de la bande dessinée : les crayonnés. Ces dessins originaux étaient tirés sur bleu afin de passer à l’étape suivante, la coloration. Ce bleu de coloration guidait alors le coloriste dans la mise en couleur », expliquent les commissaires-priseurs. Au sein de ce 31e album, Astérix et Obélix reçoivent la visite de leurs mères respectives Praline et Gélatine, venues de Condate pour célébrer l’anniversaire de leurs fils, tous deux nés le même jour en 85 avant J.-C. En guise de présents, le premier reçoit un glaive romain, le second un casque. Mais ces objets, avant d’être vendus aux pères d’Astérix et Obélix, ont été volés par le soldat romain Romeomontaigus à Pompée qui, pour infiltrer le village gaulois et récupérer ses armes, use des charmes d’une actrice romaine Latraviata, sosie de la belle Falbala, un personnage apparu dès 1967 dans l’album Astérix légionnaire. « On reconnaît ici Astérix, Obélix et Idéfix, ainsi que les deux Falbala, devant la ville de Condate, l’actuelle Rennes, l’une portant le casque, l’autre le glaive. » La planche arbore en outre le titre original Astérix et les armes de Pompée qu’Uderzo abandonna finalement au profit d’Astérix et Latraviata. Un témoignage rare qui affiche la plus haute estimation de la vente (150 000 – 200 000 euros).
Enchérir | Suivez la vente des quatre planches originales d’Astérix le 29 juin en live sur interencheres.com

Albert Uderzo (1927-2000). Astérix et Latraviata, planche de couverture. Encre de Chine sur papier, 46,5 × 37,7 cm. Estimation : 150 000 – 250 000 euros.