Le 4 juin 2025 | Mis à jour le 5 juin 2025

Une collection d’estampes japonaises modernes aux enchères dans les Côtes-d’Armor

par Magazine des enchères

La collection de 66 estampes japonaises présentée par le commissaire-priseur Karl Benz le 6 juin offre un bel aperçu du mouvement Shin Hanga, qui a relancé cette technique au XXe siècle.

 

« Le mouvement Shin Hanga débute autour des années 1912-1915 au Japon, explique l’experte Rozalia Remy, et se poursuit jusqu’à la fin des années 1950. » Il s’agit de prendre la suite des grands maîtres tels que Hokusai ou Hiroshige, et de renouveler le genre. Deux artistes marqueront particulièrement cette période, Hasui Kawase (1883-1957) et Hiroshi Yoshida (1876-1950), tous deux représentés au catalogue de la vente « Florilège » organisée par Karl Benz le 6 juin au château de Quintin. 

 

Hasui Kawase, Trésor national vivant du Japon

« Hasui Kawase d’abord, c’est grâce à lui que le mouvement a pris de l’ampleur. Il a représenté sur ses estampes le Japon rêvé des occidentaux, souvent avec des ambiances de pluie, de crépuscule ou des vues du mont Fuji », détaille l’experte. Elle signale que les estampes proposées dans la vente sont des impressions posthumes, mais qu’elles ont été fabriquées comme l’avaient été les originales, avec beaucoup de soin.

Parmi les 36 estampes de cet artiste mises à l’encan figurent une vue du Temple Chionin de Kyoto de 1933 (800 à 1 200 euros) et Neige au pont Yakumo à Nagata (800 à 1 000 euros), image appartenant à une série de vues panoramiques du Japon. « Hasui Kawase a été nommé Trésor national vivant par le gouvernement japonais en 1956, c’est le premier artiste à avoir reçu cette distinction. Il est aujourd’hui très recherché par les collectionneurs », ajoute Rozalia Remy.

 

 

Hiroshi Yoshida, l’artiste des Alpes japonaises

Le second artiste, Hiroshi Yoshida, a développé un style très différent. « Il est connu pour ses paysages et notamment pour avoir représenté des lieux tels que le Taj Mahal ou le Grand Canyon avec un style japonais traditionnel. Cette collection ne compte néanmoins pas d’exemples de ce travail », précise l’experte. Elle compte en revanche un florilège de belles pièces, dont Mont Hodaka, estampe issue d’une série de 12 vues des Alpes japonaises (800 à 1 200 euros), l’une des spécialités de l’artiste qui était également un alpiniste chevronné, ou une Vue de l’étang de Sarusawa (800 à 1 000 euros). A noter que ces deux gravures ont été éditées par le studio Yoshida, car « s’il a commencé à travailler avec le même éditeur que Kawase, il a ensuite décidé de créer son propre studio, avec un très haut niveau d’exigence, en se formant et en formant des graveurs et des imprimeurs. Le studio existe toujours », précise Rozalia Remy.

Elle signale également une curiosité dans cet ensemble de 66 estampes : un portrait de femme réalisé avec un procédé d’impression mécanique de teinture appelé Takasago. Signée de Shinsui Ito, cette représentation d’une « bijin » (beauté) fait partie d’un ensemble de 100 portraits (600 à 900 euros). En ce qui concerne le marché actuel de ces estampes modernes, l’experte remarque que « depuis une petite dizaine d’années, le grand public commence à s’intéresser à cet univers, nous avons des amateurs japonais bien sûr, mais aussi américains ou européens, et les prix montent régulièrement, surtout pour des artistes tels que Kawase qui deviennent plus rares en vente ».

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