
Estimé 40 000 € - 60 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : PAIRE DE PISTOLETS D’HONNEUR OFFERTS
PAR LE PREMIER CONSUL AU GÉNÉRAL DE DISION
MONNIER (1758 - 1816)
Platines à corps plats ciselées et signées BOUTET directeur
artiste. Chiens à corps plat en col de cygne et batteries
ciselés à décor de fleurs et feuillages. Canons rayés cheveux
octogonaux et légèrement tromblonnés. Ils sont marqués
en lettre cursives sur les pans latéraux « BOUTET DIRECTEUR
ARTISTE » et « MANUFACTURE A VERSAILLES ». Entièrement
bleuis, finement ciselés et dorés à la bouche et sur la première
moitié à décor de trophées, formes géométriques et soleils
rayonnants. Tonnerres poinçonnés « LC », « BC » non
identifiés ainsi qu’un groupe de six lettres dans un cartouche
rectangulaire bordé de points, vraisemblablement
BOUTET (lettrage aplati). Queues de culasse en fer poli
et ciselé. Crosses en noyer quadrillé, toutes garnitures
argent massif. Calottes oblongues à pans figurant un casque
à l’antique, pontets à décor d’un trophée d’arme à l’antique
et d’une peau de lion. Pièce de fût au glaive et couronne
de fer. Présence de poinçons argent premier coq, premier titre,
moyenne garantie Paris et orfèvre J.M non identifié. Toutes vis
guillochées. Baguettes à tête en os, accident à l’une. Accident
à un chien. Bonnes mécaniques.
France, époque fin XVIIIe, début du XIXe siècle.
Longueurs totales : 35 cm
Coffret en bois d’origine recouvert d’un maroquin vert
doré à la roulette et marqué sur le couvercle « Cn.
MONNIER Général de Division ». Il est garni de feutre
vert et passementerie or (passé), à quatre compartiments
et logements pour pistolets et accessoires. Dans le « faux
couvercle » un maroquin de Russie rouge doré à la roulette
offre le texte « LE PREMIER CONSUL AU GENERAL
DE DIVISION MONNIER EN RECOMPENSE DES
SERVICES ECLATANTS RENDUS A LA REPUBLIQUE
ARRETE DU 28 GERMINAL AN 8 ». Complet de son huilier
en fer à facettes, moule à balle en fer poli à blanc, vis
guillochée et axe bleui, deux maillets et baguettes, poire
à poudre en corne et tournevis. Manque le tire bourre.
Présence d’un ancien document de transport ferroviaire pour
« 9 armes anciennes ». Usures d’usage, petits accidents
au maroquin et clé absente.
France, époque Consulat.
Dimensions : 53,5 / 27,5 / 8,5 cm
PROVENANCE
- Collection Roger de Montégudet (1880 - 1925)
- Par descendance jusqu’à ce jour.
Extrait des carnets de la sabretache « une lettre du ministre
de la guerre Carnot au Journal militaire, le 28 germinal an VIII,
attribue au général Monnier une armure (lire arme) de Versailles.
Cette arme était à la rétrospective ; elle ne porte aucune inscription
et le général Monnier n’est pas cité comme entrant dans les
cohortes. »
JEAN-CHARLES MONNIER (1758 - 1816)
Engagé en 1789 comme volontaire dans la Garde nationale, où
il sert jusqu’en 1792. À cette date, il est nommé sous-lieutenant
au 7e régiment d’infanterie, adjoint à l’état-major et affecté à un
camp établi aux abords de Paris.
Promu général de brigade le 23 avril 1796, il se distingue bientôt
à la bataille de Rivoli, avant de participer activement à la campagne
du Tyrol. Après la paix de Campo-Formio, il est nommé
commandant de la place d’Ancône. Il prend part à l’expédition
de Naples, s’empare de la forteresse de Civitella le 8 décembre, puis
de celle de Pescara le 24. Il inflige plusieurs défaites aux troupes
napolitaines, mais est grièvement blessé lors de l’attaque du
faubourg de la Madeleine à Naples.
Peu après, il reprend le gouvernement d’Ancône. Une révolte éclate
dans la région, s’étendant rapidement. Avec des forces limitées,
Monnier tente de réprimer le soulèvement. Finalement assiégé
dans la ville, il résiste jusqu’à l’épuisement de ses ressources. Il
est contraint de capituler, mais obtient les honneurs de la guerre.
Échangé contre le général autrichien Lusignan, il est promu général
de division le 15 ventôse an VIII (6 mars 1800). Il prend alors
la tête d’une division de l’armée de réserve. Le 31 mai 1800, il
franchit le Tessin, s’empare de Turbigo par un assaut audacieux,
et marche sur Milan. Placé sous les ordres du général Desaix, il
participe à la bataille de Marengo. À Castel-Ceriolo, il tient tête
à des forces autrichiennes supérieures et bat en retraite de manière
ordonnée, malgré des attaques répétées de la cavalerie ennemie.
À 16 heures, avec l’arrivée de la division Desaix, il reçoit l’ordre
d’avancer, reprend Castel-Ceriolo et poursuit l’ennemi jusqu’à la rivière
Bormida. Il dirige ensuite une expédition contre la Toscane,
prend Arezzo, puis rejoint le général Brune sur le Mincio. Après
quatre assauts successifs, il parvient à s’emparer de Pozzolo
et met le siège devant Vérone. Pendant l’Empire, auquel il se
montre fortement opposé, Monnier n’est pas employé. Ce n’est
qu’à la première Restauration, le 12 juin 1814, qu’il est rappelé
au service du roi Louis XVIII. Il est fait chevalier de Saint-Louis.
Lors de la campagne des Cent-Jours en 1815, il reçoit le commandement
de l’armée royale du Midi, sous les ordres du duc
d’Angoulême. Après la reprise du pouvoir par Napoléon, il quitte
la France et ne revient qu’après Waterloo.
Le 17 août 1815, Monnier est nommé pair de France et créé
comte. En décembre, lors du procès du maréchal Ney, il vote
en faveur de la peine de mort. Il meurt d’apoplexie un mois plus
tard, en janvier 1816.
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour. Voir le lot

Estimé 20 000 € - 30 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE DE RÉCOMPENSE DÉCERNÉ
PAR LES CONSULS DE LA RÉPUBLIQUE
À JEAN-JOSEPH CASTAGNIER
(1753 - 1807)
décerné par les Consuls de la République.
Monture en laiton ciselé avec un doré
bruni et mat. Calotte ajourée à petit
plateau ovale à l’allemande et décor
de palmette et feuille d’acanthe.
Arc de jointure à pans creux et cote
de melon. Quillon légèrement courbe
finissant par un bouton. Il est poinçonné
« LD » supposé Lamogène directeur
« AB » non identifié et « Boutet Directeur
Artiste Manuf re a Versailles ». Croisière
à décor de couronnes végétales, trompette
de la renommée et feuillages. Fusée en bois
recouverte d’un double filigrane alterné
cuivre. Lame à fort contre-tranchant et langue
de carpe, dorée, ciselée et bleuie au tiers.
Ciselée au dos droit « KLINGENTHAL ».
Fourreau à âme en bois recouvert d’un cuir
type chagrin noirci et trois garnitures
en laiton découpé, ajouré, finement
ciselé et doré. Porte la mention « DONNÉ
Au CHEF De DIVISION CASTAGNIER
Par Les CONSULS De La REPUBLIQUE »
Et « Le 7 FRIMAIRE AN 8 ».
Dard en fer en forme de coquille Saint-
Jacques. Cuirs séchés rendant la sortie
du sabre difficile.
France, époque Consulat.
Longueur totale : 93 cm
Sabre proche d’un modèle connu
de récompense dit de « Saint Cloud » décerné
le 19 brumaire an VIII (10 nov 1799).
Le nôtre, décerné le 7 frimaire an VIII
(28 novembre 1799), soit 18 jours plus tard,
doit faire partie de la même commande
à Versailles.
On y joint un document manuscrit pour
versement d’acompte fait par monsieur
Montégudet en 1911 en règlement
« d’un sabre du chef de division Castagner ».
PROVENANCE
- Collection Roger de Montégudet (1880 - 1925)
- Par descendance jusqu’à ce jour.
Le grade de « Chef de Division » ici invoqué
(entendre division de marine) correspond
au grade d’officier général. Le ministre
de la marine s’adressera d’ailleurs à Castagnier
en cette qualité dans une lettre datée du 4 août
1800.
JEAN-JOSEPH CASTAGNIER (1753 - 1807)
CORSAIRE DE LA RÉVOLUTION
Issu d’une modeste famille, Jean-Joseph Castagnier est le fils
de Jean Castagnier, matelot originaire de Sète ; sa mère, Catherine
Abeille, était Martégale. Très jeune, il se tourne vers la mer : il n’a
pas encore dix ans lorsqu’il embarque comme mousse à bord
d’un navire de commerce. Les conditions de vie à bord sont
rudes, mais l’enfant de la côte s’y adapte vite. À 14 ans, il intègre
la marine de guerre comme novice, puis devient matelot à 17 ans.
Doué d’un réel sens marin et d’une aptitude naturelle au commandement,
il gravit rapidement les échelons dans la marine
du Roi, puis dans celle de la jeune République. Il accède finalement
au grade de capitaine de vaisseau. À seulement 24 ans,
il prend le commandement du Comte de Maurepas, un vaisseau
de 36 canons, et se distingue pendant la guerre d’indépendance
des États-Unis (1775 - 1783). Durant cette période, il est
considéré comme l’un des plus brillants capitaines corsaires français
de sa génération. En 1793, il est remarqué par le jeune général
Lazare Hoche, alors commandant de la place de Dunkerque.
Hoche le nomme chef de pavillon, chargé de la défense côtière
lors du siège imposé par la puissante marine anglaise.
Les états de service de Castagnier témoignent d’une carrière
exceptionnelle : commandant en second de la frégate corsaire
Le Rohan Soubise (qu’il finit par commander lui-même), il prend
ensuite la tête de La Belle Angélique, puis de La Poursuivante.
À bord de la corvette La République (26 canons), il dirige la manoeuvre
de débarquement au pays de Galles, lors de l’expédition
de Fishguard. Bien que cette opération se solde par un échec,
son rôle y fut déterminant. Reconnu pour son efficacité et son
courage, il est nommé commandant de la flotte du Nord en 1797,
succédant au prestigieux contre-amiral Pierre Jean Van Stabel,
décédé cette même année. En 1804, sous l’Empire, Jean-Joseph
Castagnier est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il s’éteint trois
ans plus tard, le 5 février 1807, à Rochefort, en Charente-Maritime,
sans jamais avoir revu sa ville natale. En 1894, en hommage
à son héroïsme durant le blocus de Dunkerque, la ville donne
son nom à l’une de ses places, perpétuant ainsi le souvenir
de ce marin audacieux, fidèle serviteur de la France en des temps
de grands bouleversements.
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour. Voir le lot

Estimé 15 000 € - 20 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE D’HONNEUR DÉCERNÉ PAR LE PREMIER
CONSUL À MARC ANTOINE BULLIER (1772 - 1833)
sous-lieutenant à la 75e demi-brigade de ligne.
Monture en argent massif.
Calotte ciselée à décor de vagues et toile d’araignée.
Arc de jointure à enroulement et pans creux.
Croisière en demi-amande et quillon courbe à palmette.
Quillon poinçonné au premier coq, grosse garantie et orfèvre
« J.M », non identifié.
Fusée en bois recouverte de cuir filigrané argent.
Forte lame type de combat, affutée, courbe à pans creux
et gouttière sans marquage.
Fourreau en fer marqué « Le 1-er Consul Au Cen Bullier
de la 75e ½ brigade de ligne » et « M Fture a Versailles ».
Deux bracelets en argent ciselés à décor de trophées.
Sommet de la calotte absent (voir croquis dans les pièces
annexes). France, époque Consulat.
Longueur totale : 98,5 cm - Largeur au talon : 4 cm
On y joint :
- Son brevet d’honneur sur vélin : « Brevet d’honneur pour
le citoyen Bullier, sous-lieutenant ».
Bonaparte, Premier Consul de la République, d’après
le compte qui lui a été rendu de la conduite distinguée
et de la bravoure éclatante du Cen Bullier, alors Sergent
et actuellement Sous-lieutenant dans la 75em ½
brigade de ligne. aux affaires qui ont eu lieu à St Michel, à St
Martin et à Arcole les 22 Brumaire, 23,25, 26 et 27 Nivôse
lors desquelles il a marché avec intrépidité à la tête de ses
camarades » Signatures.
- Son étoile d’officier de la Légion d’honneur : deuxième type
en or. Léger éclat à une branche. Taille ordonnance. Centre
changé. Restauration. Manque le ruban.
Poids brut : 18g
NB : cette décoration est reproduite sur le croquis (tête à gauche,
erreur supposée du dessinateur) joint à ce lot et mentionnée
dans le document relatif à la transaction. Nous supposons que
le centre ait été changé pour mise à la mode sous la restauration.
Antoine Bullier sera en effet élevé au grade d’officier le 25
prairial an XIII, soit le 14 juin 1805. Dates qui correspondent
à une médaille de second type qui apparaitra quelques mois
plus tard.
- Une enveloppe contenant les documents manuscrits relatifs à la
recherche et l’acquisition du sabre par Montégudet ainsi qu’un
schéma de l’ensemble expédié.
PROVENANCE
- Collection Roger de Montégudet (1880 - 1925)
- Par descendance jusqu’à ce jour.
NOTICE DU RÉCIPIENDAIRE EXTRAITE DES FASTES
DE LA LÉGION D’HONNEUR
« BUILLIER OU BULETER (ANTOINE), né le 10 mars 1773, à Sussey
(Côte-d’Or). Entré au service le 1er septembre 1791, dans le 2e bataillon
de volontaires de la Côte-d’Or, devenu 75° demi-brigade
de ligue, Builler servit depuis 1792 jusqu’à l’an IX aux armées
des Alpes, d’Italie et d’Orient. Il s’y fit remarquer par son courage
et c’est sur l’ordre formel du général en chef Bonaparte qu’il fut
nommé sergent avec la jouissance d’une double solde. Cette faveur
lui fut accordée le 20 brumaire an VI. Blessé au combat d’El-
Arisch, le 21 pluviôse an VII, il se distingua de nouveau au siège
de Saint-Jean-D’acre le 21 floréal de la même année, fut blessé
d’un coup de feu en combattant vaillamment sur la brèche. Sa
belle conduite à la prise du Caire lui mérita, le 18 floréal an VII,
le grade de sous-lieutenant. Il continua de faire la guerre en Égypte
avec une grande bravoure, et reçut un sabre d’honneur le 16
messidor an X. L’arrêté du premier Consul porte que cette récompense
est accordée à Buillier, « qui, aux affaaires qui ont eu
lieu à Saint-Martin et à Arcole, les 22 brumaire, 23, 25, 26 et 27
nivôse, a marché avec intrépidité à la tête de ses camarades. »
Atteint d’une ophtalmie qui lui fit perdre entièrement l’oeil droit, il
fut admis à la retraite, comme lieutenant, le 21 fructidor an XIII,
et décoré de l’étoile d’officier de la Légion-d’Honneur le 25 prairial
suivant. Devenu aveugle, l’Empereur, sur le compte qui lui fut rendu
de la position de ce brave officier, porta sa pension de retraite
à 1,000 francs, par décret du 9 février 1809, en remplacement
de celle de 558 qui lui avait été précédemment accordée. »
NOTICE DU RÉCIPIENDAIRE EXTRAITE DE L’HISTORIQUE DU 75e
RÉGIMENT D’INFANTERIE PUBLIÉ EN 1891 SOUS LA DIRECTION
DU COLONEL PÉDOYA
« BULLIER, sous-lieutenant. Cet officier s’est particulièrement
distingué pendant la campagne de l’an V, alors qu’il était sergent.
A tous les combats auxquels il prit part notamment aux affaires
de Saint-Michel (22 brumaire), Saint-Martin et Arcole (23, 25, 26
et 27 nivôse an V), on le voyait toujours en tête de ses camarades
faisant preuve d’un rare sang-froid et d’une intrépidité
& toute épreuve. A Lodi, il traversa le pont un des premiers.
Un arrête du 10 messidor an X, lui décerne un sabre d’honneur
à titre de récompense ». Voir le lot

Estimé 15 000 € - 20 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE D’HONNEUR DÉCERNÉ PAR LE PREMIER
CONSUL À JACQUES TITARD (1765 - 1826)
Monture en argent massif. Calotte à godrons et toile d’araignée.
Pièce de garde en deux parties assemblées. Arc de jointure
plat dont se détachent deux branches reliant la palmette
ajourée formant la coquille. Plateau poinçonné au premier
coq, grosse garantie et queue de plateau à palmette. Fusée
en bois recouverte de cuir filigrané argent. Lame courbe à pans
creux et gouttière poinçonnée par Mouton et Levavasseur.
Elle est marquée au dos « Mfture du Klingenthal Coulaux
frères entrep’ ». Fourreau en fer marqué « Le 1-er Consul
Au Cen Tétard Cape au 20e Rég ent de cavalerie » et « M
Fture a Versailles ». Deux bracelets en argent ciselés à décor
de trophées.
Calotte à refixer.
France, époque Consulat.
Longueur totale : 112 cm
On y joint un reçu de réception pour une somme de « Dix-huit cent
francs » versé par monsieur Montégudet, Paris, le 20 mars 1914
(timbre-poste). Pour un sabre d’honneur tel que décrit.
NOTICE DU RÉCIPIENDAIRE, EXTRAITE
DES FASTES DE LA LÉGION D’HONNEUR
« TETARD (JACQUES), né le 8 mai 1765, a Ausey (Côte-d’Or),
soldat au 20° régiment de cavalerie le 27 juillet 1785, fut nommé
brigadier le 1 novembre 1789 et maréchal-des-logis le 7 mai 1792.
Depuis cette dernière époque jusqu’à l’an IX il fit toutes les guerres
de la Révolution dans les différentes armées de la République, fut
fait maréchal-des-logis-chef le 16 mars 1793, et, après l’affaire du
24 du même mois, à Bousbruck, ou il reprit 2 caissons français dont
l’ennemi s’était emparé, il fut promu au grade de sous-lieutenant
par arrêté du 1er avril suivant. Devenu lieutenant le 1er ventôse
an II, il fut blessé d’un coup de feu à la jambe gauche le 19 floréal
à l’affaire de Tournay. Capitaine le 1er thermidor an VII, il
chargea à Marengo avec la plus grande intrépidité les troupes
hongroises, les mit en pleine déroute et leur fit un grand nombre
de prisonniers. Le premier Consul lui décerna un sabre d’honneur
par arrêté du 14 messidor an V et le 5 pluviôse an XI, à la dissolution
du 20e régiment de cavalerie, le fit passer comme capitaine
à la suite dans le 12e de la même arme. Nommé adjudant-major
dans le 5e régiment de cuirassiers le 25 ventôse an XII, il fut
classé dans la 6e cohorte de la Légion d’Honneur, en fut créé
officier le 25 prairial de la même année, et prit le commandement
d’une compagnie le 22 pluviôse an XII. Il fit ensuite les campagnes
des ans XIV, 1806, 1807 et 1809 en Autriche, en Prusse, en Pologne
et en Allemagne avec la grande armée, et fut promu chef d’escadron
le 5 mai 1807. Admis à la retraite le 27 juillet 1811. »
NOTICE DU RÉCIPIENDAIRE EXTRAITE DE L’ARMORIAL DU PREMIER
EMPIRE DE REVEREND
TITARD. Tiercé en pal ; d’or à trois molettes de gueules posées en
pal; d’azur à un sabre haut d’argent, et d’argent à trois grenades
d’azur posées en pal ; à la bordure de gueules entourant l’écu et
chargée du signe des chevaliers légionnaires.
Jacques TITARD, chevalier de l’empire par lettres patentes du
18 juillet 1810, donataire (r. 2000) en Westphalie par décret impérial
du 19 mars 1808 ; soldat (1785), sous-lieutenant (1 avril 1793),
lieutenant (19 février 1794), capitaine (1803), chef d’escadron
(5 mai 1807), retraité en 1811, Officier de la Légion d’honneur, né
à Auxey-le-Grand (Côte-d’Or), 8 mai 1765. Voir le lot

Estimé 80 000 € - 120 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE D’OFFICIER SUPÉRIEUR
DES GRENADIERS À CHEVAL
DE LA GARDE DES CONSULS
Arme considérée comme étant la plus
aboutie esthétiquement de sa période.
Monture en bronze ciselé et doré. Calotte
octogonale à sept étoiles à cinq branches
et mufle de lion au sommet. Arc de jointure
plat amati aux traits et soleil rayonnant
au centre.
S’en détachent :
- D’une part, trois branches à têtes de coq,
se rejoignant sur le médaillon central
à décor d’une grenade enflammée sur fond
de toile d’araignée.
- De l’autre, une branche identique formant
la contre garde. Quillon à tête d’aigle.
Fusée en bois recouverte de basane
à double filigrane alterné en laiton,
virole à l’imitation d’un cordage.
Lame en damas, à jonc à pans creux,
contre-tranchant et langue de carpe.
Elle est gravée à décor de faisceau de licteur,
palmier et casques à l’antique, dorée
au tiers. Y est inscrit dans un cartouche
« garde des consuls / grenadiers à cheval »
et le chiffre du récipiendaire (non identifié)
« LEF » dans un médaillon sur font bleui.
Dos signé « MANUFACTURE
De KLINGENTHAL COULAux FRÈRES ».
Longueur totale : 108,5 cm
Fourreau à âme en bois à deux longues
garnitures laiton. Chappe à décor
de frises d’ogives entrelacées et festons
pommetés. Longue bouterole en suite
de la chape. Large champ amati sur lequel
est gravé en haut relief des trophées
et alternance de végétaux. Extrémité en forme
de faisceau et dard roquillard en fer.
France, époque Consulat.
Longueur totale : 108,5 cm
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour. Voir le lot

Estimé 20 000 € - 30 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE DU GÉNÉRAL
MOUTON-DUVERNET (1770 - 1816)
Monture en bronze ciselé, doré et ébène.
Calotte en forme de crosse à tête de lion,
écailles et toile d’araignée sur la jupe.
Arc de jointure à décor de frises géométriques
dont se détachent deux branches
secondaires. Elles se rejoignent sur un écu
inversé et ajouré à décor central d’une tête
de minerve et frises de feuilles de chêne.
Croisière en baguette en suite de la monture.
Fusée en ébène quadrillé, portant
une plaquette ovale en laiton marquée
« A MOUTON duVernet » sous couronne.
Lame en damas, à jonc et pans creux, contretranchant
et langue de carpe. Elle est gravée
sur fond or à décor de trophées et rehauts
de filets de bleu. Fourreau en fer marqué
« PIRMET A PARIS » à quatre garnitures
laiton. Chape en suite de la monture,
Deux bracelets à décor d’une toile d’araignée
et bouterole à décor de frises, palmes
et flèches. Dard en roquillard (usures).
France, époque Premier Empire.
Longueur totale : 99,5 cm
On y joint deux documents : la facture d’achat
par Montégudet datée de 1911 et un autre
à en-tête de la revue La Giberne daté
de 1912.
BIBLIOGRAPHIE :
Ce sabre a été publié et reproduit dans la revue de référence « La Giberne » de Juillet 1911, XIIIe année, numéro I, page 88.
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour.
Régis Barthélemy Mouton-Duvernet (1770 1816)
Engagé volontaire en 1785, cet officier prometteur
commence sa carrière militaire
dans les colonies, notamment en Guadeloupe,
où il sert dans le régiment local. À seulement
19 ans, il rejoint ce corps en tant que soldat,
et gravit rapidement les échelons jusqu’à devenir
capitaine adjudant-major. Lors du siège
de Toulon en 1793, il joue un rôle actif
et se distingue par son sang-froid. Il participe
ensuite à toutes les grandes campagnes
de la Révolution et de l’Empire, et se fait
particulièrement remarquer lors de la campagne
d’Italie, notamment à la bataille d’Arcole.
Le 26 brumaire an V (16 novembre
1796), à la tête d’une vingtaine d’hommes,
il parvient à contenir l’ennemi sur la chaussée
du pont d’Arcole jusqu’à la digue,
malgré la supériorité numérique et la présence
d’artillerie adverse. Grièvement blessé
à la cuisse droite, il refuse de quitter son
poste, protégeant une pièce de canon dont
l’équipage avait été décimé. Ce n’est qu’après
l’arrivée des renforts, une fois l’ennemi repoussé,
qu’il accepte de se faire évacuer.
Le 8 janvier 1800, il embarque sur le navire
de guerre Le Généreux, chargé de ravitailler
la garnison française assiégée dans le port
de La Valette à Malte. Mais, le 18 février, lors
de la bataille du convoi de Malte, le Généreux
est abordé par la frégate britannique HMS
Success, et il est fait prisonnier. En 1806, il est
envoyé en Espagne avec le grade de colonel.
Il y revient général de division, et prend part
aux difficiles campagnes de 1813 et 1814. Fait
prisonnier lors de la capitulation de Dresde,
il est interné avant d’être libéré après l’abdication
de Napoléon. Lors de la première
Restauration, il est nommé gouverneur militaire
de Valence. Mais lors des Cent-Jours, il se rallie
de nouveau à Napoléon, qui le nomme député
de la Haute-Loire à la Chambre des représentants.
Jusqu’au bout, il reste fidèle à l’Empereur :
après Waterloo, il refuse de reconnaître le retour
des Bourbons. Le 2 juillet 1815, il est nommé
gouverneur de Lyon, ce qui scelle son destin.
L’ordonnance royale du 24 juillet 1815, destinée
à réprimer les soutiens de Napoléon, le désigne
comme traître au roi, passible de la cour martiale.
Contraint de fuir, il se cache près d’un an
chez un ami royaliste, le vicomte de Meaux.
Pensant les esprits apaisés, il finit par sortir
de sa clandestinité et se constitue prisonnier auprès
du préfet de la Loire, Tassin de Nonneville.
Malgré sa loyauté envers la France et son passé
militaire, il est condamné à mort par un conseil
de guerre le 15 juillet 1816. Les supplications
de sa femme, venue plaider sa cause auprès
du roi Louis XVIII, restent vaines. Le 27 juillet
1816, il est fusillé au chemin des Étroits,
à Lyon, aujourd’hui situé dans le 5e arrondissement
de la ville. Voir le lot

Estimé 10 000 € - 15 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE À L’ORIENTALE
DE CHARLES-FERDINAND D’ARTOIS,
DUC DE BERRY (1778 - 1820)
Monture à l’orientale en bronze doré et ébène.
Fusée en forme de crosse en ébène quadrillé
et percé avec oeilletons pour passage
de la dragonne.
Garde à deux quillons inversés à décor
d’enroulement, se détachant de la croisière
en forme d’ellipse.
Elle est ciselée à l’avers du chiffre « CF »,
pour Charles Ferdinand sous couronne royale.
Au revers une rosace de feuilles d’acanthe
stylisées. Lame courbe en damas
à pans creux, gouttière et contretranchant.
Elle est gravée et rehaussée
à l’or d’une aigle impériale biffée
sous couronne. Probablement une lame
de présent ou de prise à valeur
symbolique du fait de son ancien propriétaire,
remontée par le commanditaire.
Fourreau en fer trois garnitures laiton.
Deux bracelets en ellipse aux armes
de France et trèfles au revers (accident à l’un,
voir pièce annexe). Longue chape en laiton
ciselé et doré et dard en roquillard ajouré.
France, époque vers 1815-20.
Longueur totale : 91,5 cm
On y joint :
- Une dragonne en passementerie or (passé)
et grosses franges.
- Un document manuscrit à en-tête
de H. Manière, expert en curiosités
militaires et objets historiques / Direction
des ventes publiques, dans lequel est
décrit ce « sabre ayant appartenu au Duc
de Berry », faisant mention de l’accident
à l’un des deux bracelets et du prix
de l’ensemble avec un ceinturon.
- Un ancien croquis du sabre
avec sa dragonne.
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour. Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par AGUTTES à Neuilly-sur-Seine le 22/05/2025 : SABRE DE MOUSQUETAIRE
DE LA PREMIÈRE COMPAGNIE
DE LA MAISON MILITAIRE DU ROI
DIT « LES MOUSQUETAIRES GRIS »
Modèle 1814. Monture en laiton type
garde de bataille. Calotte ovale décorée
au trait.
Arc de jointure dont se détachent
quatre branches se rejoignant sur le médaillon
à l’emblème des mousquetaires.
De l’autre côté de l’arc, une branche
rejoignant le contre-garde intérieur à décor
de palmette.
Fusée en bois recouverte de cuir
à double filigrane alterné laiton. Lame
droite à un tranchant, deux gouttières
poinçonnée AP au talon et signée
« FRERES WEYERSBERG A SOLINGEN ».
Fourreau en cuir à trois garnitures
laiton et deux anneaux de suspente.
Bouterolle anciennement rapportée,
manque une partie de branche
au contre-garde.
France, époque Première Restauration.
Longueur totale : 97 cm
PROVENANCE :
- collection Roger de Montégudet (1880-1925)
- par descendance jusqu'à ce jour. Voir le lot