Les automates anciens, des objets de collection très recherchés aux enchères
par Magazine des enchères
Ils peuvent s’assoir, fumer la pipe, jouer d’un instrument… Les automates anciens exécutent ces gestes parfois depuis plus d’un siècle. Zoom sur le marché de ces mécaniques ingénieuses très recherchées, dont les prix peuvent s’envoler à plusieurs centaines de milliers d’euros aux enchères.
L’âge d’or des automates se situe entre le milieu du XIXe et les premières années du XXe siècle. Même si quelques créations célèbres sont antérieures, à l’image du canard de Vaucanson créé vers 1734. Il était apparemment capable de digérer de la nourriture, de marcher de nager… Et a disparu dans un incendie vers 1879. Il s’agissait là d’un modèle unique, alors que les fabricants du XIXe essaieront de produire plusieurs exemplaires de leurs modèles, alors destinés aux enfants de familles aisées. « Les meilleurs fabricants d’automates de la belle période sont Français, affirme Jean-Pierre Lelièvre de la Galerie de Chartres. On peut citer Gustave Vichy, la maison Roullet-Decamps, Léopold Lambert, Phalibois ou encore Bontems connu pour ses oiseaux chanteurs ».
Vichy, Roullet-Decamps, Lambert, Phalibois : les meilleurs automates français
Mécanicien horloger, Gustave Vichy débute vers 1878 et crée des automates réalistes accompagnés de leur musique. En 2007, la Galerie de Chartres a adjugé 287 500 euros un Loiseleur de cette marque. Les Ateliers Roullet-Decamps naissent quant à eux en 1965 et sont à l’origine des automates publicitaires dans les vitrines des magasins, ainsi que de l’un des chefs-d’œuvre de cet univers : la Charmeuse de serpents (12 exemplaires connus, un passé aux enchères chez Christie’s en 1996 a fait 237 000 euros). Léopold Lambert signe à partir de 1886 « LB » pour Lambert et Bourgeois (le nom de son épouse), sur ses créations à tête de porcelaine. La maison Phalibois s’oriente après sa création, dans le courant du XIXe siècle, vers les automates publicitaires. Le petit-fils du créateur Jean-Marie Phalibois cède son stock à Roullet-Decamps en 1925. Toujours en 2007, un Homme au téléphone de cette marque a été adjugé 70 000 euros à Chartres. Et terminons avec Blaise Bontems, qui expose ses oiseaux chanteurs de toutes tailles dès 1851 – une cage avec trois oiseaux chanteurs de la fin du XIXe siècle a atteint 14 500 euros chez Millon en 2015.
Les critères de valeur : l’état et la sophistication des mouvements
« La valeur d’un automate dépend de son ancienneté, du nom de son fabricant qui doit compter parmi les grandes marques, de la sophistication de ses mouvements, de sa taille, et de son état de conservation avec tous ses éléments d’origine y compris les vêtements et accessoires », énumère Jean-Pierre Lelièvre. Il détaille, pour appuyer son propos, la somme des mouvements effectués par la Palette de Cabrillon qui figure dans la vente du 25 mai à Chartres, fabriquée vers 1890 par Gustave Vichy : « Les automates les plus simples ont 4 mouvements, les plus sophistiqués peuvent en avoir plus d’une dizaine. Ici, il y a deux têtes de personnages qui bougent, l’un relève ses lunettes, l’autre lui tapote la tête, cligne de l’œil, et si on place une cigarette dans la bouche de l’un, l’autre sort la fumée ! ». Il a estimé entre 25 000 et 45 000 euros cet automate musical inspiré un roman d’Eugène Sue. « Nous n’en connaissons que deux ou trois exemplaires, et il a cette qualité de fluidité des mouvements très recherchée, car au final il s’agit bien d’imiter les mouvements humains le mieux possible ».
Moins ambitieux, un autre automate qui sera présenté dans la vente peut saluer, tourner la tête en ouvrant la bouche, et jouer de la mandoline. Il s’agit du Méphistophélès par Léopold Lambert, vers 1886 (20 000 à 30 000 euros). Signalons également pour montrer les écarts de prix entre automates simples et complexes, dans la même vente, une Fillette au miroir de Roullet-Decamps : elle s’essuie le visage et se regarde dans un miroir (400 à 600 euros).
Des collectionneurs aisés et exigeants
Concernant la cote de ces précieux mécanismes, « les prix sont actuellement très raisonnables, estime Jean-Paul Lelièvre. Ils étaient bien plus élevés au début des années 2000, et certaines belles pièces dépassaient facilement 200 000 euros. Nous avions une poignée de collectionneurs qui faisaient monter les enchères ». Le marché s’est resserré depuis, en particulier du fait du manque de pièces exceptionnelles. « Les automates ont été fabriqués en très peu d’exemplaires, et beaucoup ont été détruits ou conservés à l’état d’épaves dans des greniers, quand ils n’ont pas été exportés au moment de leur fabrication ». Problème récurrent de cet univers, les restaurateurs d’automates sont de plus en plus rares, et leur travail minutieux est très coûteux. Les amateurs, qui sont principalement des européens (Français, Belges, Allemands, Anglais) et des Américains deviennent donc de plus en plus exigeants sur l’état de conservation des pièces.
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