
Estimé 60 000 € - 80 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Les enchères lives ne sont pas acceptées sur la plateforme. Enchères téléphoniques uniquement.
* Abu'l-Fazl ibn Mubarak (m.1602), Ain-i-Akbari (Administration d'Akbar)
Lahore, copié en 1848–1849 (1905 Vikrama Samvat) par Rāja Rām Kaul Totā, pour Lala Kabul Ram Pandit, à l’intention de Lala Yashartha (?)
Manuscrit en persan sur papier wasli beige, 481 feuillets, calligraphié en nasta'liq à l'encre noire sur vingt lignes par page, illustré de six peintures pleine pages exécutées avec des pigments naturels et liants, et plusieurs diagrammes.
Le premier feuillet est orné d’un médaillon central dédicatoire enluminé (shamsah) sur fond or, suivi d’une double page à marges florales et d’un frontispice (sarlowh) rehaussé d’or et de bleu de cobalt. Le manuscrit s’ouvre sur une longue introduction suivie des cinq sections du traité : administration impériale, provinces et fiscalité, vie sociale et religions, effectifs militaires et civils, principes de bonne gouvernance. L’ensemble est enrichi de nombreuses tables et index sur les armes, textiles, essences de bois, corps de l’armée, salaires, terres cultivées et leurs revenus.
Reliure à coins en cuir maroquin rouge, dos à nerfs, titre doré : AIEN-I-AKBARI.
64 x 30 cm
Peintures :
– F. 57b : scène d’audience publique (« darbār ») de l'empereur en partie haute ; et armurerie impériale (arcs, trident, lances, dagues courtes « kaṭār », disque « cakra », bouclier, carquois et
flèches, massues, cottes de maille, haches, sabres, épées, casque, ...) en partie basse.
– F. 58a : divisé en trois registres, armurerie impériale avec massues, haches, kaṭār, sabres, pistolets, fusils, dagues, sabres et épées, bouclier et carquois avec flèches, canons dorés, quatre canonniers en uniforme à l’européenne.
– F. 60a : roue capable de nettoyer 16 fusils à mèche simultanément, atelier de ferronnier, bouvier et taureau à bosse harnaché.
– F. 115b–116b : jeux de plateau moghols, nobles en assemblée autour des plateaux de caupa et Chandal Mandal.
– F. 429b : représentation détaillée du trésor impérial (khazānā) : parures féminines en perles, or, rubis et émeraudes ; joyaux impériaux classés selon leur usage et valeur symbolique, chacun accompagné d'une inscription en rouge.
– F. 329a–b ; 378b : diagrammes scientifiques.
A Fine illustrated Persian manuscript of the Ain-i Akbari, copied in 1848–49 in Lahore by Raja Ram Kaul Tota for a Sikh patron. Richly illuminated and illustrated with court scenes, imperial regalia, and diagrams, this manuscript belongs to the last phase of elite literary patronage in the Sikh kingdom before its annexation by the British. Full notice in English available on request : orient@millon.com
Provenance :
Collection particulière britannique.
Acquis auprès de Michel Radé, 1993.
Etiquette : Maula Bakhsh & Sons, Book Binders, Masjid Wazir Khan, Lahore.
Ce lot est vendu en importation temporaire, accompagné d'un certificat du Art Council.
Oeuvres en rapport :
- Pour un autre manuscrit par le même copiste voir, Bonham's, Londres, 18 Octobre 2016, n°330.
- Pour une copie illustrée de l’Ain-i Akbari du 18e siècle, voir British Library, Add. 5645.
Pour une étude plus poussée :
- sur Raja Ram Kaul Tota, calligraphe et peintre, voir R.P. Srivastava, Punjab Painting, 1983, Delhi Abhinav Publications, n°39 à 43, n°87 à 93, et p. 55.
- sur la peinture du Cachemire, voir Goswamy, Brijinder Nath. (2000). Piety and Splendour, Sikh Heritage in Art. New Delhi: National Museum : cat. 130, pp. 166-8 ;
- sur les bijoux et armes de cour, voir A. Jaffer & A. Taha-Hussein Okada (2017) : Des Grands Moghols aux Maharajahs, Joyaux de la collection Al Thani, Paris : Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais ; A-C Launois, (à paraître, 2026). « Polysémie des parures indiennes. », In Anna Caiozzo et Camille Rhoné (dirs.), Le cadre des élites : luxe et ostentation sur les routes de la soie, entre mondes des steppes et Inde moghole, Paris : Gallimard classiques.
Richement illustré, calligraphié et enluminé, ce manuscrit du Ain-i Akbari témoigne de la survivance du goût moghol au Panjab au XIXe siècle, et du rôle des mécènes sikhs dans la préservation des textes fondateurs de l’administration impériale. Il constitue un remarquable exemple de continuité culturelle dans un contexte de transition politique majeure.
Le texte :
L’Ain-i Akbari est l’un des grands textes politiques et administratifs de l’Inde moghole. Rédigé au XVIe siècle par Abu’l-Fazl ibn Mubarak, ministre d’Akbar (r. 1556–1605), il constitue le troisième volume de l’Akbarnama, biographie impériale. Véritable traité encyclopédique, l’ouvrage se divise en cinq sections, couvrant l’administration, les provinces et fiscalités, la société et les croyances, les forces armées, ainsi que les fondements d’une bonne gouvernance. Il exprime la vision politique d’Akbar, fondée sur la tolérance religieuse, l’intégration culturelle et l’efficacité administrative.
Contexte :
Ce manuscrit s’inscrit parmi les dernières grandes productions littéraires et enluminées de la dynastie sikhe de Lahore, achevé à la veille de la chute de l’empire sikh face aux troupes britanniques (1848–49), au tout dernier moment d’un âge d’or artistique en Inde du Nord. Il s’inscrit dans la lignée directe du mécénat éclairé des souverains sikhs, qui régnèrent sur Lahore de 1799 à 1849. L’année même de son achèvement marque la déposition du dernier souverain sikh de Lahore, Dalip Singh(1838-1893), scellant ainsi la fin d’un cycle politique et artistique majeur.
Le copiste :
Rāja Rām Kaul Totā, actif à la Kohinoor Press de Lahore, appartient à une famille de lettrés, son père étant calligraphe lui-même. Plusieurs de ses manuscrits sont conservés au Indian Museum de Calcutta et à la Bibliothèque centrale de Patiala. Son écriture, élégante et régulière, s’accompagne ici d’un riche programme décoratif : frontispice (sarlowh), médaillon de dédicace (shamsah), peintures pleine page.
Les peintures :
Scènes de darbār, armureries impériales, jeux de plateau, trésor royal – relèvent du style hérité des artistes du Cachemire. Ces peintres, enlumineurs et scribes, attirés par la prospérité de nouveaux royaumes, étaient venus
au service des maîtres sikhs du Panjab. Cette migration s’accentua à partir de 1819, date de la conquête du Cachemire par Ranjit Singh de Lahore. Posséder des ouvrages en persan, copies d’anciens textes de référence, manifestait ainsi l’autorité de ces chefs sikhs, à la manière des grands rois et empereurs des siècles passés. À leur imitation, les membres de ces cours du Panjab, dont Lala Kabul Ram Pandit et Lala Yashartha – pouvant appartenir à une même lignée d’après le nom Lala – collectionnèrent ce type de manuscrits, véritables manifestes d’une gouvernance réussie, d’un goût littéraire accompli ou de hautes valeurs morales selon l’ouvrage copié. Leurs illustrations sont volontiers archaïsantes pour en paraître plus ‘authentiques’, tout du moins plus proches du modèle ancien.
Certains folios méritent une attention particulière :
– f.57b : offrirait une image idéalisée de l’empereur Akbar trônant entouré d’une cour de rois et de princes dont certains portent des turbans, d’autres, des chapeaux
coniques, noir ou doré, plutôt associé à des fidèles musulmans ou soufis aux XVIe-XIXe siècles. C’est probablement pour le peintre le moyen d’évoquer la fameuse tolérance entre hindous et musulmans à la cour d’Akbar.
La composition mêle une mise en scène classique du pouvoir impérial (trône, palais, membres de la cour debout) à une proximité plus rajpoute des nobles vis-à-vis de
l’empereur.
– f.116b : L’assemblée réunie autour d’un grand motif circulaire à la symbolique solaire est sans équivalent en peinture pour l’époque. Il s’agirait d’un autre jeu indien de
plateau, le Chandar Mandal, équivalent du Chaupar (caupa) du folio f.115.b, qui pourrait avoir pour but d'évoquer les alliances politiques plus que le simple aspect ludique de plaisirs de cour.
– f.429b : trésor impérial (khazānā) divisé en registres hiérarchiques ; bijoux féminins, joyaux impériaux, parures symboliques de souveraineté, illustrent le pouvoir, la richesse et la protection du royaume. Les perles - dont le prix est considérable au 19e siècle - sont placées en haut; elles sont réputées pour avoir des propriétés fécondantes et prophylactiques. La présentation peinte d’une abondance de bijoux reflète symboliquement la prospérité de l’ensemble de l’empire et un vœu de richesses pour chacun de ses membres. Cette accumulation rappelle l’impossibilité d’Abu'l Fazl à faire l’inventaire exact des immenses khazānā impériaux.
L’excellente qualité des folios, brillants et lisses, révèle l’usage d’un papier indien de type wasli, poli à la pierre dure comme l’agathe. Ce support facilitait l’écriture au qalam tout en posant un défi pour l’adhérence des pigments, pourtant parfaitement maîtrisée ici. Voir le lot

Estimé 100 000 € - 150 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Les enchères lives ne sont pas acceptées sur la plateforme. Enchères téléphoniques uniquement.
Luxueuse copie et rare témoin occidental des Maqāmāt (Livre des séances) d’al-Ḥarīrī
Al-Andalus ou Maghreb, Grenade nasride ou Maroc mérinide, 1270 -1320
Manuscrit arabe sur parchemin, comprenant 90 feuillets rédigés à raison de 25 lignes par page, en une fine, régulière et élégante écriture maghrébine à l’encre sépia, rehaussée de pigments rouge, bleu lapis et or pour les titres chrysographiés et certains mots-clés. Des rosettes trilobées ponctuent les divisions du texte.
La page de titre, aujourd’hui très effacée, présente un encadrement ornemental à entrelacs dorés rehaussés de bleu lapis, associé à un médaillon marginal. Le titre de l’ouvrage, Kitāb al-Maqāmāt ainsi que le nom de l’auteur, y figure.
La dernière page comporte une formule conclusive calligraphiée dans un encadrement décoratif analogue, centré autour du mot al-maqāmāt, marquant la clôture de l’œuvre selon une mise en page d’apparat.
Dimensions : 21,2 × 16,6 cm
État : Bon état général. Quelques pertes et dégradations sur les premiers et derniers feuillets. Le texte est complet à l’exception d’un ou deux feuillets manquants, correspondant à la fin du maqāma 34 et au début du maqāma 35, dont le titre est également absent. Feuillets actuellement conservés sous une couverture souple postérieure en cuir rouge brun, sans reliure originale.
A Luxurious vellum copy and rare Western Islamic witness of al-Ḥarīrī’s Maqāmāt
Al-Andalus or Maghreb, Nasrid Granada or Marinid Morocco, 1270–1320
Arabic manuscript on parchment, comprising 90 folios, 25 lines per page, in a fine and elegant Maghribi script in sepia ink, enhanced with gold, lapis-blue, and red pigments, chrysographed titles and highlighted key words. Trilo¬bed rosettes mark text divisions.
The faded title page features a golden interlace frame highlighted with lapis, with a marginal medallion. The title Kitāb al-Maqāmāt and the author's name are inscribed.
The final page mirrors the title page with a conclusive formula centered around the word al-maqāmāt.
21,2 × 16,6 cm
While most surviving maqāmāt manuscripts originate from the Near East, few Western copies are known. One comparable 13th-century Western manuscript surfaced at Christie’s in 2001; another 14th-century copy is recorded at the Escorial Library in Madrid. It shares also striking parallels with the Muwaṭṭaʾ of Ibn Tūmart (Algiers, Bibliothèque nationale, ms. 424), both in layout and restrained color palette (gold, lapis, red).
Produced during or shortly after the fall of the Almohad Empire, this manuscript bears the influence of late Almohad artistic standards — parchment, structured layout, ornamental interlace frames, and chrysographed titles — while reflecting the cultural renewal under the Nasrids and Marinids. Under the Almohads, such sumptuous manuscript features were reserved for religious texts. Their use here for a literary work signals a shift aligned with Nasrid ideology, promoting a revived Andalusi classical culture. By its materials, calligraphy, and decorative richness, this manuscript stands as a rare luxury object, destined for a cultured elite. It is a precious witness to the transmission of maqāma literature in the medieval Islamic West.
Full English notice available on request : orient@millon.com
Ce lot est également accompagné d’un certificat de datation au carbone indiquant une période entre 1258 - 1306 avec une probabilité de 84,1 %.
Œuvres comparables :
Christie’s, 16 Octobre 2001, n°33, copie attribuée au XIIIe siècle, également sur parchemin, aux caractéristiques codicologiques très similaires.
Provenance :
Collection particulière française, acquis auprès de H. Blackburn, Europeriodiques s.a., 31, avenue de Versailles, 78170 La Celle-Saint-Cloud, France, actif en 1977.
LE GENRE DES MAQĀMĀT
Le maqāma (pl. maqāmāt), terme signifiant « séance » ou « cadre », désigne un genre littéraire constitué de courts récits en prose rimée mêlant éléments narratifs, dialogues, digressions et traits poétiques, souvent teintés de satire sociale. Ce genre, dont les origines remontent à Badiʿ al-Zamān al-Hamadhānī (Xe siècle), qui composa environ 400 récits (52 sont conservés), a été sublimé par al-Ḥarīrī, dont les 50 maqāmāt surpassèrent en popularité toutes les autres versions et devinrent le modèle par excellence du genre.
En Occident musulman, les maqāmāt d’al-Hamadhānī et surtout d’al-Ḥarīrī furent rapidement connues où ils inspirèrent admiration et imitation. Dès l’époque des mulūk al-ṭawāʾif, des auteurs comme Ibn Sharaf al-Qayrawānī, Abū Ḥafṣ ʿUmar b. al-Shāhid ou encore : Ibn Abī l-Khiṣāl, s’illustrèrent dans le genre qui devint un outil littéraire polyvalent, utilisé pour la satire, l’éloge, la critique littéraire, ou encore la description géographique et sociale, comme chez Ibn al-Khaṭīb. Le genre connait un tel succès qu’il est également cultivé en hébreu en Espagne, notamment par Yehūda al-Ḥarīzī (vers 1218).
L’AUTEUR, SON TEXTE, SA DIFFUSION
Abū Muḥammad al-Qāsim ibn ʿAlī Muḥammad ibn ʿUthmān al-Ḥarīrī (1055-1122) est né à Bassorah (actuel Irak). Le nom al-Ḥarīrī est probablement lié à la profession de son père, marchand de soie (ḥarīr). Issu d’une famille aisée possédant de vastes terres autour de Mechân, al-Ḥarīrī fut élève d’al-Faḍl al-Kasbānī avant de devenir fonctionnaire. Outre son chef-d’œuvre, les Maqāmāt, il est l’auteur de deux traités de grammaire qui révèlent sa profonde érudition et sa maîtrise de la langue arabe.
Composé à Bassorah au XIe siècle, le recueil d’al-Ḥarīrī est composé de cinquante histoires courtes, chacune identifiée par le nom d'une ville du monde musulman, qui relatent les aventures d’Abū Zayd, orateur itinérant et maître du verbe qui échappe aux conséquences de ses actes grâce à ses talents rhétoriques, à travers la voix de al-Ḥārith, narrateur naïf. Ce n’est que dans le dernier maqāma, qu’Abū Zayd exprime des remords, concluant le cycle sur une note morale.
Cette œuvre brille par sa virtuosité stylistique, chaque maqāma étant une démonstration d’ingéniosité linguistique : jeux de mots, homonymies, acrobaties grammaticales et versification en prose rimée.
Le succès des Maqāmāt d’al-Ḥarīrī entraîna une large diffusion manuscrite dès le XIIe siècle. La plupart des manuscrits — illustrés ou non — proviennent du Proche-Orient, notamment de Syrie, d’Irak et d’Égypte, comme en témoignent les exemplaires conservés à la British Library (Or. 9718, Add. 22114) ou à la Bibliothèque nationale de France (Arabe 5847). Ce dernier fut copié et illustré par Yahyā ibn Maḥmūd al-Wāsiṭī à Bagdad en 1237 et constitue l’un des témoins les plus célèbres du texte.
Dans la péninsule ibérique et au Maghreb, l’influence d’al-Ḥarīrī se diffusa à travers ses lecteurs andalous qui avaient assisté à ses récitations à Bagdad, puis propagé son œuvre à leur retour. Sous les Almoravides et les Almohades, les maqāmāt furent non seulement étudiées mais aussi abondements commentés, notamment par al-Sharīshī (m.1222).
Cependant, peu de manuscrits anciens d’Al-Andalus ou du Maghreb nous sont parvenus. Notons cependant, une copie occidentale sur parchemin, attribuée au XIIIe siècle et contemporaine de notre manuscrit, qui présente des similitudes stylistiques fortes (cf. Christie’s, 16 octobre 2001, lot n°33). Casiri in « Bibliotheca Arabico- Espana », cite sous la notice 489, une copie des Maqamat al-Hariri attribué au Maroc, et daté 789 AH (=1387), conservé à la bibliothèque de l’Escurial, Madrid. Peu d'autres exemplaires datés du XIVe siècle ou antérieurs sont connus en Occident musulman, ce qui confère à ces témoins un caractère exceptionnel.
LE PRESENT MANUSCRIT
Le manuscrit ici présenté reflète cette réception occidentale des Maqāmāt d’al-Ḥarīrī. Produit durant - ou peu après - l’effondrement de l’Empire almohade, il témoigne à la fois des continuités formelles et des ruptures idéologiques qui ont marqué les productions
des Mérinides et des Nasrides, successeurs des Almohades au Maghreb et à Grenade. Il témoigne également du rayonnement intellectuel et artistique de la région pourtant en déclin, alors que les scribes, actifs sous les Almohades, répondent aux demandes d’un mécénat exigeant sous leurs successeurs.
Réalisé sur parchemin — support des plus prestigieux — ce volume partage les caractéristiques matérielles élaborées par les scribes ibériens et maghrébins du XIIe siècle, dans leurs plus luxueuses copies coraniques : emploi du parchemin, au format carré ; répertoire ornemental spécifique ; emploi d’une graphie maghribi soignée, complétée par un thuluth maghribi doré pour les titres et le colophon ; inscription de ce dernier dans un cadre enluminé au motif tressé et terminé par une palmette marginale.
Ainsi, ce manuscrit s’inscrit dans le vocabulaire formel des productions de luxe du monde almohade tardif. Il présente des analogies frappantes avec des ouvrages religieux réalisés pour la cour du calife almohade al-Manṣūr (m.1199), notamment la célèbre copie du Muwaṭṭaʾ d’Ibn Tūmart datée de 590/1193–1194 (Bibliothèque nationale d’Algérie, ms. 424), dont il partage la mise en page structurée, la palette chromatique restreinte (or, bleu lapis, rouge) et l’ornementation sobre, géométrique, et rigoureusement codifiée.
Alors que les Almohades réservaient ce langage graphique à leurs productions religieuses prestigieuses — cf. le manuscrit d’Ibn Tumart pré-cité — son emploi ici pour un texte littéraire profane marque une inflexion significative qui pourrait surprendre, si elle n’entrait pas pleinement en résonance avec l’idéologie dynastique nasride porteuse d’un nouveau projet culturel et politique. L’usage d’un tel paradigme de manuscrit pour un texte littéraire pourrait avoir été conçu comme un instrument de légitimation, ancrant l’autorité dans une culture classique andalouse délibérément ressuscitée. La maqāma, genre hybride mêlant prose rimée, poésie et virtuosité linguistique, jouissait alors d’un prestige tel qu’elle était perçue comme un emblème du raffinement littéraire dans les cercles musulmans, judéo-arabes et hébraïques.
Par la qualité de son support, la richesse de son apparat décoratif et l’élégance de sa calligraphie, ce manuscrit se présente comme un véritable objet de luxe, à destination d’un lettré ou un mécène de haut rang. Il se rattache aux plus anciens témoins du texte en Al-Andalus ou au Maghreb, tout en portant la marque des mutations esthétiques et idéologiques qui traversent l’Occident islamique à la fin du Moyen Âge. Ce manuscrit témoigne ainsi non seulement de la richesse de la tradition lettrée arabo-andalouse, mais aussi du prestige durable de la maqāma comme forme littéraire et marqueur de distinction culturelle dans le monde islamique médiéval. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Asman Pari au royaume de Roum, en compagnie de Malika Nigar et de la fée Mushtari
Inde du Nord, Awadh, Allahabad, circa 1800
Pigments opaques, or et encre sur papier, encadrement à la poudre d’or mouchetée et filet bleu profond rehaussé d’or. Deux lignes de texte en ourdou encadrent la composition.
13.05 x 25 cm à la vue
Sous un ciel nocturne illuminé par la pleine lune, cette miniature raffinée représente Asman Pari, la fée céleste, et la fée Mushtari trônant au cœur du royaume de Rum, conseillant Malika Nigar accompagnée d'une amie (?), . Les quatre figures féminines, richement parées, se tiennent dans un jardin fleuri de fleurs de pavots animé par des fontaines, devant une architecture palatiale dont la porte est entrouverte. La scène est baignée d’un luxe paisible : flacons, candélabres fumants, sucreries et objets précieux disposés à leurs pieds.
Asman Pari, the celestial fairy, seated in the kingdom of Rum with Malika Nigar and the fairy Mushtari. Opaque pigments, ink, and gold on paper, from a rare illustrated manuscript of “ʿAjā’ib al-Qasas” by the last Mughal emperor Shah Alam II (d.1808). North India, Awadh, early 19th century.
Miniatures illustrées du ‘Ajā’ib al-Qasas
Inde du Nord, Awadh, Allahabad, fin XVIIIe – début XIXe siècle
Ces trois miniatures exceptionnelles proviennent d’un rare manuscrit illustré du ‘Ajā’ib al-Qasas (« Les Merveilles des récits »), œuvre du dernier empereur moghol Shāh ʿĀlam II (r. 1759–1806), qui écrivait sous le nom de plume Aftab. Ce texte, probablement achevé en 1207 H. / 1792–93, fut composé à une époque où le souverain, devenu aveugle, traversait une période de grande vulnérabilité. L’ouvrage n’a malheureusement survécu que sous forme incomplète.
Le ‘Ajā’ib al-Qasas est considéré comme l’un des tout premiers et plus importants exemples de la littérature en prose ourdoue. Il raconte l’histoire de deux souverains : celui de Cathay (Khita et Khotan), et celui de Roum (Qutlugh Khan), tous deux sans enfant, tout comme leurs vizirs respectifs. Un derviche intervient alors pour accorder à chacun un fils, tandis que deux filles naissent de l’intercession d’astrologues dans le royaume de Roum. Ces enfants grandissent en compagnons intimes, jusqu’à ce que naisse une histoire d’amour centrale entre le prince Shujāʿ al-Shams et la princesse Malika Nigar, entrecoupée de combats contre des créatures surnaturelles.
Les miniatures présentées ici mettent en scène les protagonistes féminins — Malika Nigar, la fée Mushtari, et Asman Pari, la fée céleste — dans des jardins enchantés ou des palais raffinés, illustrant avec délicatesse la richesse symbolique, émotionnelle et spirituelle de ce conte princier et mystique.
La qualité du dessin, la finesse des visages et l’usage généreux de l’or témoignent du haut degré de raffinement et du luxe du manuscrit initial, probablement exécuté pour un commanditaire princier, voire dans l’entourage direct de Shah ʿĀlam II lui-même. Ces œuvres illustrent aussi l’épanouissement d’une culture visuelle lettrée au cœur d’un empire en déclin, mais encore profondément imprégné d’élégance et de spiritualité.
Illustrated Miniatures from the ‘Ajā’ib al-Qasas
North India, Awadh (Lucknow), late 18th – early 19th century
These three exceptional miniatures come from a rare illustrated manuscript of the ‘Ajā’ib al-Qasas (“The Marvels of Stories”), a work by the last Mughal emperor Shah ʿĀlam II (r. 1759–1806), who wrote under the pen name Aftab. Likely completed in 1207 AH / 1792–93, the text was composed during a time when the emperor, having gone blind, was living through a period of profound vulnerability. Unfortunately, the work has only survived in fragmentary form.
The ‘Ajā’ib al-Qasas is considered one of the earliest and most significant examples of prose literature in Urdu. It tells the story of two rulers — one of Cathay (Khita and Khotan), and one of Rum (Qutlugh Khan) — both childless, as are their respective viziers. A dervish intervenes to grant each a son, while two daughters are born in the kingdom of Rum through the intercession of astrologers. The children grow up as intimate companions, and the narrative centers on a romantic relationship between Prince Shujāʿ al-Shams and Princess Malika Nigar, interspersed with episodes of combat against supernatural creatures.
The miniatures shown here depict the principal female figures — Malika Nigar, the fairy Mushtari, and Asman Pari, the celestial fairy — in enchanted gardens and refined palace interiors, delicately illustrating the symbolic, emotional, and spiritual richness of this princely and mystical tale.
The quality of the draftsmanship, the refinement of the faces, and the generous use of gold reflect the high degree of sophistication and luxury of the original manuscript, likely produced for a princely patron, and possibly even within the inner circle of Shah ʿĀlam II himself. These works also attest to the flourishing of a learned visual culture at the heart of a declining empire, still deeply imbued with elegance and spirituality. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Asman Pari dans les jardins nocturnes, en compagnie de Malika Nigar
Inde du Nord, Awadh, probablement Allahabad, circa 1800
Pigments opaques, or et encre sur papier, encadrement à la poudre d’or et bordure bleue rehaussée de filets dorés. Deux lignes de texte en ourdou encadrent la composition.
13.5 x 24 cm
Cette élégante scène nocturne représente Asman Pari — « la Fée du ciel » — trônant sous un baldaquin doré, entourée de Malika Nigar et d'une autre femme, dans un jardin imaginaire baigné par la lumière lunaire. Les trois femmes, richement vêtues, sont en pleine conversation. Le décor suggère un jardin clos, symbole de l’harmonie céleste, avec une grande terrasse, un chandelier et une petite nacelle au premier plan. L’élégance des visages, la précision des textiles et les détails floraux témoignent d’une exécution raffinée, sans doute destinée à un commanditaire princier.
Cette scène est extraite du ‘Ajā’ib al-Qasas, dont l'auteur est l’empereur moghol Shāh ʿĀlam II, connu sous le nom de plume "Aftab", poète multilingue. Ce texte figure parmi les premiers et grands récits de prose en ourdou.
Asman Pari, the celestial fairy, seated under a golden canopy with Malika Nigar. Opaque pigments, ink, and gold on paper, from a rare illustrated manuscript of “ʿAjā’ib al-Qasas” by Mughal emperor Shah Alam II (d.1808). North India, Allahabad, circa 1800. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Malika Nigar feint la maladie pour émouvoir son père, sur les conseils de la fée Mushtari
Inde du Nord, Awadh, Allahabad, circa 1800
Feuillet illustré extrait d'un manuscrit du « Ajā’ib al-Qasas» (Histoires merveilleuses), écrit par l'empereur moghol Shāh ʿĀlam II (m.1806). Pigments opaques, or et encre sur papier, avec encadrement bleu souligné de filets doré et rouge. Deux lignes de texte en ourdou encadrent la peinture.
13.5 x 25 cm à la vue
Cette peinture illustre un épisode tiré du ‘Ajā’ib al-Qasas. La scène représente Malika Nigar, alitée sous un riche baldaquin doré, feignant la maladie pour attendrir son père, le souverain Qutlugh Khan, assis à ses côtés. Le geste du roi — tenant la main de sa fille — ainsi que les regards inquiets des courtisans accentuent l’émotion de la scène. À droite et à gauche, deux servantes agitent un mouchoir et un éventail, une autre, debout au premier plan, apporte un flacon de remède. L’arrière-plan architectural, aux arches et treillages de style moghol, évoque le raffinement des palais de Delhi ou Lucknow. Les touches d’or et la finesse des visages témoignent d’un manuscrit impérial ou princier.
L’‘Ajā’ib al-Qaṣaṣ est un récit en prose écrit par l’empereur moghol Shāh ʿĀlam II (r. 1759–1806), qui écrivit sous le nom de plume Aftab. Conçue comme une romance merveilleuse (dāstān), l’‘Ajā’ib al-Qaṣaṣ mêle intrigues amoureuses, ruses de cour, éléments féeriques et enseignements moraux. Shāh ʿĀlam II, souverain érudit et profondément influencé par le soufisme, fut un auteur prolifique en ourdou, persan, punjabi et surtout en braj bhasha. Il fit compiler ses œuvres poétiques dans un recueil intitulé Nadirat-i-Shahi, et l’‘Ajā’ib al-Qaṣaṣ considéré comme l’un des premiers et plus importants textes de la littérature en ourdou, occupe une place importante dans l’histoire littéraire du sous-continent indo-musulman.
Provenance:
Ancienne collection parisienne.
Oeuvre en rapport :
Rares sont les manuscrits illustrés du ‘Ajā’ib al-Qasas à nous être parvenus. Il pourrait s'agir du plus luxueux. Une page du même manuscrit, provenant de la collection Françoise et Claude Bourelier, a été vendue chez Artcurial, 8 juillet 2015, n°189.
Bibliographie :
Abu'l Muzaffar Jalal-ud-Din Muhammad Shah 'Alam Sani [Shah 'Alam II]. 'Ajâ'iib al-Qasas, ed., Lahore, 1965.
M. Alam & S.Subrahmanyam, Envisioning power: The political thought
of a late eighteenth-century Mughal prince, Pennsylvania State Universiti, 2016, consultable en ligne : https://citeseerx.ist.psu.edu/document?repid=rep1&type=pdf&doi=2da417961ad6102e5ba9e881e12b64dd3212290d.
Princess Malika Nigar feigns illness to sway her father, Qutlugh Khan, following the advice of the fairy Mushtari. Opaque pigments, ink, and gold on paper, from a rare illustrated manuscript of the “ʿAjā’ib al-Qasas” by the last Mughal emperor, Shah Alam II (d. 1808). India, Awadh, early 19th century. Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : * Nur al-Din 'Abd al-Rahman Jami (m. 1492), Yusuf wa Zulaikha (Joseph et Zulaikha)
Iran, signé Muhammad ibn Muhammad Rahim al-Shirazi, en 1218 de l'Hégire (=1804)
Charmant petit manuscrit persan, composé de 149 feuillets calligraphiés à l'encre noire en écriture nasta‘liq sur 14 lignes par page. Le texte est intégralement inscrit dans des nuages d'or, avec des titres de chapitre en encre rouge sur fond d’or bruni dans des cartouches enluminés. Il s’ouvre sur un unwân (frontispice) polychrome orné de motifs floraux et géométriques.
Deux illustrations à la gouache enrichissent l’ouvrage : l’une montre Joseph rendant la justice sous le regard de Zulaikha et de ses compagnes ; l’autre le montre à cheval rencontrant Zulaikha déguisée en vieille femme, peu avant qu’il ne lui restitue jeunesse et beauté par miracle.
Le colophon est signé et daté, accompagné de trois cachets d’ex-libris. L’élégante reliure en papier mâché laqué présente, sur les plats extérieurs à fond rouge, un décor de gul-o-bulbul (fleurs et rossignol), et sur les plats intérieur : un majlis représentant l’éblouissement de Zulaikha d’un côté, et Joseph distribuant les grains durant la famine de l’autre.
11 x 7,3 cm ; encadrement du texte : 8,5 x 4,5 cm ; folio : 10,5 x 7 cm
État : Très bon état général, enluminures fraîches, reliure d’époque bien conservée.
Jâmî (m. 1492), poète et mystique soufi majeur de l’ère timouride, composa cette œuvre allégorique en prose poétique, inspirée de la tradition coranique et de la mystique de l’amour divin. Ce manuscrit témoigne d’un raffinement esthétique propre à la Perse Qâdjâr, alliant calligraphie, enluminure et illustration narrative dans un format réduit et précieux.
Provenance :
Vente publique, 3 mai 2019, n°197, Chiswick auction.
Ancienne collection européenne.
Ce lot est vendu en import temporaire.
A finely illuminated Persian manuscript of Yusuf and Zulaikha by Jami, dated 1804 AD, with two miniatures and a lacquered binding, signed by Muhammad ibn Muhammad Rahim al-Shirazi. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Grand coran persan
Iran, Art Qajar, XIXe siècle
Manuscrit arabe sur papier ivoire, 357 feuillets, calligraphié en naskhi à l'encre noire sur treize lignes par page, avec traduction interlinéaire en persan à l'encre rouge, titres en rouge sur cartouches enluminés, séparations de versets marquées par une pastille dorée, belles enluminures marginales enluminées à décor floral. Le manuscrit ouvre par un double frontispice enluminé peint en rouge, bleu et or, aux marges ornées d'arabesques aux feuilles dentelées.
Reliure au dos toilé.
Annotation au début et à la fin, portant sur les biens donnés en waqf (don) par la famille d'un certain Haj Muhammad Hadi, fils du Molla Ahmad, ainsi que de la naissance d'un enfant en 1289 de l'Hégire (=1872).
35 x 23 cm
A large Quran, Arabic manuscript on ivory paper, 357 ff., in black naskh script including interlinear Persian translation in red, Iran, Qajar art, 19th century. Ownership notes at the beginning and end refer to a waqf donation by the family of Haj Muhammad Hadi, son of Molla Ahmad, and record the birth of a child in 1289 AH (1872). Voir le lot

Estimé 1 200 € - 1 500 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Compilations de sourates
Empire ottoman, XIXe siècle
Manuscrit en arabe sur papier, 71 feuillets, calligraphié en écriture naskh à l'encre noire sur une moyenne de 11 lignes par page, titres de sourates en blanc sur cartouche à fond or. Le manuscrit ouvre par une double page avec deux sarlowhs enluminés et polychromes avec sourate al-Fatiha et le début de sourate al-Baqara, suivies d'une sélection de sourates, puis des représentations des sites sacrés de La Mecque et de Médine, et des hilyes.
Reliure en maroquin brun.
16 x 10,5 cm
An Ottoman prayer arabic manuscript, Turkey, 19th century
71 ff., written in naskh black ink, 11ll to the page, surah titles in white, with drawings of Medina and Mecca shrines, and hilye. Voir le lot

Estimé 10 000 € - 15 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Section de Coran
Maroc, XIIIe-XIVe siècle
Manuscrit sur papier vergé de 25 feuillets, copié à l’encre noire en écriture maghrébine de 16 lignes par page, avec vocalisation en rouge, ponctuation marquée par des pastilles dorées. Le texte, qui comprend neuf titres de sourates enluminés, commence à fin de la sourate 29 (v. 46-68), et s'achève à la fin de la sourate 37, soit les hizbs 41 à 45, et une portion du 46e hizb.
Reliure à rabat en maroquin brun estampé, aujourd’hui détachée.
19 x 15,5 cm
État : bon état de conservation général malgré quelques taches d’humidité et une couverture usée.
Provenance :
Ancienne collection de Monsieur El-M. (1953-2009), France, transmis par filiation. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : *Ordalie de Sivayush
Iran occidental, Tabriz ou Qazwin, Seconde moitié du XVIe siècle,
Folio illustré extrait du Shanameh (Livre des Rois), représentant une scène emblématique de l’épopée persane : le jeune prince traverse un brasier monté sur un cheval noir, tenant une épée courbe, sous les regards d’une cour réunie en haut d’une architecture stylisée. Gouache, or et encre sur papier crème. Texte en persan en écriture nastaʿlīq à l’encre noire.
A vue : 23 x 13 cm
Accusé à tort d’avoir voulu séduire la reine Sudabeh, le jeune prince accepte de se soumettre à l’épreuve du feu pour prouver son innocence. Monté sur un cheval noir, Siyâvush traverse un mur de flammes d’une intensité saisissante. Son geste calme et assuré incarne la pureté de son âme. En haut de la composition, les membres de la famille royale — identifiable par leurs turbans et couronnes — observent la scène depuis les remparts du palais. La tension du moment est renforcée par la frontalité de la scène et l’usage de l’or pour figurer les flammes, qui s’élèvent en volutes dynamiques. Ce traitement virtuose du feu, à la fois stylisé et expressif, constitue un très bel exemple de l’art de l’enluminure persane.
The Ordeal of Siyâvush, Illustrated folio from the Shahnameh (Book of Kings), depicting the trial by fire of Siyâvush, Safavid Iran, 17th century
Ce lot est vendu sous import temporaire Voir le lot

Estimé 14 000 € - 18 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Beau coran enluminé
Iran, XVIIIe siècle
Manuscrit en arabe sur papier fin, 235 feuillets. Écrit à l’encre noire en naskh soigné, 17 lignes par page, chaque ligne placée dans un cartouche nuageux sur fond or. Titres de sourates à l’or, séparations de versets par rosettes dorées, divisions textuelles marquées par des enluminures florales marginales en or et bleu.
Le manuscrit s’ouvre sur un ensemble exceptionnel de sept pages enluminées : une invocation, un index en double page, un double frontispice polychrome, et le début de la sourate al-Baqara avec marges richement décorées. Il se termine par une prière, sans colophon.
Reliure de papier mâché laqué à décor floral dont les plats extérieurs sont à fond noir, et les plats intérieurs à fond rouge.
12,5 x 8 cm
Provenance :
Collection de Madame Esmat Jazi Broomand, avant 2018.
A highly illuminated Qur’an, Persia, 18th century, Arabic manuscript, 235 folios, 17 lines per page in fine naskh, gold cloud-banded panels. Opens with 7 illuminated pages including invocation, index, and double frontispiece. Floral gold and blue marginal decoration, ending with a prayer, no colophon, with a fine lacquered papier-mâché binding. Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par MILLON à Paris le 20/05/2025 : Coran moghol copié par Ghulam Muhammad
Inde, Art moghol, XVIIIe siècle
Manuscrit coranique en arabe, sur papier, comportant 459 feuillets. Le texte est élégamment copié en naskh noir, régulier, à raison de onze lignes par page. Chaque page est agrémentée de filets d'encadrement et de filets interlinéaires dorés. Les versets sont séparés par des pastilles dorées cerclées, les titres de sourates apparaissent en blanc dans des cartouches or, et les divisions du texte sont notées en marge dans de petits médaillons. L’ouvrage s’ouvre sur un somptueux frontispice enluminé et polychrome. Le colophon porte la signature du copiste Ghulam Muhammad. Cachet de lecteur sur le dernier feuillet. Reliure à rabat en maroquin brun, à décor estampé et doré.
19 x 11,2 cm
État : Quelques taches, légères restaurations anciennes, reliure partiellement fendue et restaurée.
A Mughal Qur’an copied by Ghulam Muhammad, India, 18th century
Arabic manuscript on paper, 459 folios, 11 lines per page in neat black naskh, gold interlinear and marginal decorations, illuminated title headings and verse markers, with an impressive polychrome frontispiece. Signed by Ghulam Muhammad in the colophon; reader’s seal on final page. Voir le lot