Le 26 juillet 2024 | Mis à jour le 26 juillet 2024

100 ans de MG : retour sur la cote des grands classiques de la collection automobile

par Magazine des enchères

MG, qui fête son centenaire cette année, fait partie des marques qui ont été collectionnées dès les années 1980. Toujours très appréciés, ses modèles constituent un choix avisé pour s’initier aux plaisirs de la voiture ancienne. Ils alimentent un marché actif, marqué par des tarifs relativement stables. Décryptage.

 

Bien avant sa renaissance dans les années 1990 avec le sympathique roadster F, puis dans les années 2010 sous des couleurs chinoises, la marque britannique MG a très tôt suscité l’intérêt des collectionneurs, quelques années seulement après la disparition de son roadster MGB en 1980, vaincu par les GTI à carrosserie fermée. La fin d’une époque pour une marque qui n’a jamais cessé de produire des petites voitures de sport depuis 1924, date de sa création par Cecil Kimber dans sa concession Morris Garage, à l’origine des deux célèbres lettres. 

 

1959 MG A Twin Cam Roadster. Adjugé par Artcurial 35 760 euros, le 22 octobre 2023 à Paris.

 

Sa réputation en dehors des frontières de la Grande Bretagne a commencé à s’établir solidement pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les soldats américains ont découvert sur place ces modèles si différents de leur production nationale. A la fin des hostilités a démarré la diffusion mondiale des roadsters TC (1945 – 1950), TD (1950 -1953) et TF (1953 – 1955), proches des modèles d’avant-guerre, puis de la sculpturale MGA (1955 – 1962), de la petite Midget (1961 – 1979) et enfin de la MGB (1962 – 1980), le roadster le plus produit de l’histoire derrière la Mazda MX5. Le constructeur anglais incarne d’ailleurs toujours ce genre automobile.

C’est l’envie d’amateurs de continuer à rouler à bord de telles voitures qui lui a permis de gagner si rapidement ses galons en collection. Les MG ont suscité dès les années 1980 une importante économie de spécialistes des pièces détachées, d’importateurs qui ont fait venir de nombreux exemplaires des Etats-Unis, le principal marché d’exportation de la marque lorsqu’elle était active. C’est d’ailleurs de ce pays que provient l’écrasante majorité des exemplaires proposés à la vente aujourd’hui en France. Après être entrées dans le monde de la collection voici plus de 40 ans, les MG en constituent un véritable thermomètre : elles ont connu une forte inflation entre 2010 et 2015, mais leurs prix se stabilisent depuis. 

Aujourd’hui, le succès des MG ne se dément pas dans les ventes aux enchères. En 2023, 73 exemplaires de collection ont été proposés par les commissaires-priseurs d’Interencheres et déjà une quarantaine depuis le début de l’année 2024. Des chiffres qui permettent de se faire une idée précise de l’état du marché, d’autant que toute la variété des productions de la marque, depuis l’antique M de 1930 jusqu’à la TF de 1995, y a été représentée et ce dans un éventail de prix d’adjudications très large, de 800 à 35 760 euros. 

 

1955 MG TF. Série : HDP468213, exemplaire 18 000/ 25 000. Adjugé par Osenat 31 200 euros, le 10 juillet 2023 à Fontainebleau.

 

Les premiers prix pour les modèles les plus récents 

Ce sont logiquement les modèles F « Youngtimer » des années 1990 qui sont les plus accessibles. Largement diffusées en France, ces petites sportives à moteurs centraux constituent de réelles bonnes affaires. Ainsi, un modèle 1.8i de 1998 mis en vente par l’Hôtel du Léman, comptant seulement 56 629 km, trouvait preneur le le 1er octobre 2023 à 6 728 euros : un rapport prix plaisir hors du commun. A l’instar des Volkswagen importées ou non du Brésil, la cote des MG « classiques » est très sensible à la provenance des exemplaires, mais aussi à leur millésime. Les modèles vendus aux Etats-Unis après 1970 sont dès lors les moins recherchés car c’est à partir de cette date qu’ils se différencient le plus de ceux vendus en Europe. En cause, les normes antipollution entraînant une importante baisse de puissance. A partir de 1974, les roadster MGB et Midget ont également reçus des boucliers en caoutchouc peu prisés des amateurs. Ces versions obtiennent ainsi les tarifs les plus accessibles. Pour exemple, un roadster MGB en bel état de 1978, équipé de ces boucliers mais revêtu d’un très joli coloris marron, a été adjugé 12 362 euros chez Chativesle le 10 mars dernier. On peut considérer que c’est un minimum pour s’offrir une MGB, le modèle de loin le plus courant, en bon état. Même venus des Etats-Unis, certains exemplaires des années 1970 particulièrement soignés peuvent monter plus haut comme celui vendu 18 000 euros par Osenat à Chassieu le 12 novembre 2023. Equipé à posteriori de pare-chocs et d’une calandre chromée, une modification très fréquente sur MG, il bénéficiait d’une peinture neuve et d’une décoration attrayante. Un autre cabriolet de 1970, européen mais nécessitant une petite remise en route, partait pour 18 880 euros le 19 mai 2024 au Touquet sous le marteau de Denis Herbette. Les coupés MGB GT restent quant à eux plus accessibles que les cabriolets malgré la grande élégance de leur style : un modèle de 1967 bien restauré a été vendu 15 000 euros le 26 mars dernier lors d’une vacation Adjug’Art à Quimper. 

 

1969 – MG B GT MK II Titre de circulation français. Châssis n°GHD4179652G. Moteur n°18V582-H20294. Adjugé 11 880 euros par Maison de ventes Richard, le 19 mars 2023 à La Mulatière.

 

Le cœur du marché entre 25 000 et 35 000 euros

Les MG TD et TF de l’immédiat après-guerre séduisent par leur carrosserie à ailes séparées très typées, leur suspension indépendante moderne et leur confort de conduite inédit pour une sportive de l’époque. Des qualités qui lui valent toujours la faveur des collectionneurs aujourd’hui et qui justifient des prix relativement soutenus : une très jolie TD de 1952 a été adjugée par Osenat 32 400 euros le 25 mars 2024 et une TF de 1955 a trouvé preneur pour 31 200 euros lors d’une vente organisée par la même maison le 10 juillet 2023. Une TF 1500 dotée du moteur le plus puissant alloué à ces séries, proposé par Quai des Enchères à Vienne, a même obtenu 35 000 euros le 20 juillet 2023. C’est également dans cette tranche de prix que l’on trouve les MGB et dérivés les plus recherchées. Une MGC six cylindres d’origine américaine de 1969 était adjugé 25 864 euros par la Galerie de Chartres le 6 février 2024. Un enchérisseur a également déboursé 33 040 euros pour s’offrir un roadster MGB, première main d’origine belge de 84 500 km, le 17 septembre 2023 chez Denis Herbette.

 

MG C Cabriolet 6 cylindres de 1969. Adjugé 34 220 euros par Denis Herbette, le 14 mai 2023 au Touquet-Paris-Plage.

  

Plus ancienne et plus rustique que les MGB, la MGA séduit toujours par ses lignes particulièrement élégantes, en coupé comme en roadster. Elle est aussi beaucoup plus rare, ce qui explique des prix d’adjudication plus élevés : un rare coupé MGA (moins de 10 % de la production) a ainsi été adjugé 25 200 euros par Osenat à Fontainebleau le 10 juillet 2023. La même maison adjugeait un roadster de 1962 d’origine américaine 23 000 euros le 12 novembre 2023 à Chassieu. En revanche, la confidentielle MGA Twin Cam, dotée d’un moteur à double arbre à cames en tête de 108 ch obtient les tarifs les plus élevés observés pour la marque, modèles de compétition mis à part : Artcurial adjugeait 35 760 euros le 22 octobre 2023 un bel exemplaire restauré de 1959 à Paris. 

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MG A 1600 de 1962. Série GHNL2100659. Adjugé 27 600 par Artcurial, le 12 novembre 2023 à Chassieu.

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