
Estimé 60 000 € - 80 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : Lafont Spéciale (G.A.R.) Circa 1928
Au ras du sol!
60 000 - 80 000 €
Châssis n°1
Moteur n°18819 Type CST4
Boite de vitesse n°3947
Carte Grise Française


La naissance de cette Lafont Spéciale reste pour le moment mystérieuse. Cela dit, suite à une longue enquête et de nombreux témoignages, nous avons pu assembler les différents éléments du puzzle et imaginer ce qu’il s’est passé à la fin des années 20.
Emile Lafont est partie prenante de l’aventure G.A.R.(Gardahaut), la marque s’illustre dès le début des années vingt en construisant des cyclecars, motorisés par Chapuis-Dornier, de vocation sportive, de nombreuses GAR seront inscrites en course, notamment au Bol d’or.
Emile Lafont est ingénieur et pilote pour GAR, il participe à de nombreuses courses à leur volants jusqu’à 1928.
C’est à cette date que la firme prend un virage dont elle ne se relèvera pas. Monsieur Gardahaut prend la décision de concevoir lui-même son moteur et de lancer une nouvelle gamme de voiture. Mais la firme amorce son déclin et fermera ses portes en 1934.
Lafont, sentant l’affaire venir, décide de partir en 1928. Pour son départ, il négocie quelques châssis et moteurs Chapuis-Dornier 12 soupapes dans le but de se construire ses voitures. On le retrouve ainsi participant à la coupe de l’Armistice en 1930, en tant qu’indépendant (non affilié à une marque automobile) et il gagne la course. On peut en déduire que la voiture sur la photo est une de ses créations, avec châssis contre coudé (châssis de GAR modifié ?).
La première photo de la Lafont Spéciale que l’on peut identifier avec certitude est celle de la fin des années 50.
A cette époque, la voiture fait partie de la collection Pozzoli, stockée sous l’anneau de Montlhéry.
Elle servira à un collectionneur connu et reconnu du milieu Bugatti pendant sa permission de la guerre d’Algérie.
On trouve d’ailleurs des écrits de Pozzoli, qui présente ses deux GAR, l’éléphant bleu et celle de Lafont (voir texte) il est donc fort probable qu’il fasse mention de notre Lafont Spéciale puisqu’on le sait elle était équipée d’un 12 soupapes à l’époque et lui appartenait.
On retrouve ensuite une photo de notre Lafont Spéciale non datée, ou le temps a malheureusement fait son œuvre... On reconnaît le même numéro de plaque que sur la photo des années 50, ce qui ne laisse aucun doute quant à son origine.
On pense que le 12 soupapes Chapuis-Dornier a déjà disparu à cette époque.
Pourquoi et comment cette auto se retrouve au fond d’un champ? Cette question reste sans réponse.
Elle sera ensuite récupérée dans les années soixante-dix par un collectionneur en Bourgogne, qui entreprendra une restauration complète en l’habillant avec une carrosserie inspirée des GAR B5 roadster, notre homme reconnaissant probablement dans la voiture les spécifités des GAR.
C’est ensuite un collectionneur du Sud de la France, qui, intrigué par ce châssis contre-coudé, et il faut bien le dire, parce que c’était la mode, l’équipera d’une pointe bordino. Il s’en sépare il y a plus de vingt ans au profit de son propriétaire actuel, mais après quelques participations à des événements historiques, l’automobile s’endort au fond du garage.
Voilà donc l’occasion d’acquérir un cyclecar avec une sacrée histoire , et qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets, la voiture a été réveillée de son profond sommeil dans les règles de l’art et le moteur tourne parfaitement rond, les quelques kilomètres effectués à son volant nous ont donné beaucoup de plaisir. La voiture méritera tout de même les vérifications d’usage avant de partir pour de longues virées.
Cette G.A.R. Spéciale Lafont vice et versa est une vraie alternative pour rouler différent et pour un prix raisonnable en comparaison des autres pointes bordino des années 20.
À noter, l’essieu avant spécifique des G.A.R. deuxième génération, qui équipe certaines G.A.R. de course.
Le tableau de bord contient les essentiels : compte-tour, vitesse, une montre et la pression d’huile.
Le Chapuis-Dornier CST4 1100cm2 coté admission. Moins pointu que le 12 soupapes, il est aussi plus fiable. Notre exemplaire est équipé d’une pipe d’échappement sur mesure pour gagner quelques chevaux.
L’ensemble boîte de vitesse et pédalier. La pédale d’embrayage a été modifiée pour l'installation d’un démarreur.
Sur cette photo prise chez le collectionneur de la région Bourgogne, on note que la voiture possède toujours son capot d’origine, reconnaissable à l’interruption des louvres de capot.
La plaque châssis précise l’adresse du constructeur, le numéro de châssis et un numéro de moteur Chapuis-Dornier qui ne correspond pas à celui en place. Peut-être s’agit-il du numéro du 12 soupapes initialement installé!
Il est important de noter que GAR fabriquait aussi bien des châssis contrecoudés que des châssis droits, cf. Pozzoli Auto passion1989.
Le montage spécifique des lames de ressort à l’arrière permet de surbaisser l’automobile au maximum, en laissant de l’espace pour un positionnement du pont le plus bas possible. Voir le lot

Estimé 20 000 € - 25 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : 21. Lancia Belna Coupé «Paul Née» 1936
Le dernier des coupés
Châssis n°F34 1322
Moteur n°1403 Type F88
Boite de vitesse n°1412 Type F127
Carte Grise Française
20 000 - 25 000 €
12 Mars 1936, Monsieur Alexandre Lecamus passe commande de sa Lancia Belna pour 35 000 francs. À l’époque, Lancia jouit d’une solide réputation d’innovation que la Belna n’usurpe pas. Elle est équipée de freins hydrauliques, d’une caisse auto porteuse et des 4 cylindres en V de Lancia, entre autres. Notable de Castres, Monsieur Lecamus n’opte pas pour la Berline usine standard, mais fera carrosser son châssis chez Paul Née, en coupé s’il vous plaît.
Le couple Lecamus en profitera de nombreuses années et à la mort de Monsieur Lecamus en 1955, sa femme immatriculera la voiture à son nom de jeune fille, Marie Charvet.
Des années plus tard, dans les années 70, Madame Charvet offrira la voiture au petit-fils de son aide-soignante, le jeune homme que l’on aperçoit derrière la Belna alors que Madame Lecamus pose devant la voiture avec en fond la Mairie de Castres.
La Lancia Belna n’est autre qu’une Lancia Augusta renommée pour le marché français avec cependant quelques spécificités, mais nous y reviendrons plus tard.
L’Augusta est conçue juste après la crise de 1929, dans un contexte économique peu propice à l’excentricité. Elle sera donc un modèle économique et avec des dimensions moins importantes que ses ainés, tout en conservant des innovations techniques (entre autres : caisse auto-porteuse, suspensions indépendantes, freins hydrauliques, ...), la marque de fabrique de Lancia. Elle sauvera la marque dans cette période difficile, grâce notamment à son succès en Italie.
Mais revenons à la Belna. Suite à la crise, les droits d’importation étant prohibitifs, il fallait pour continuer à vendre à l’étranger, y construire son usine pour vendre « sur place ».
Deux choix s’offraient au futur acheteur, une berline (code F231 ) ou un châssis prêt à être carrossé (code F234 ). Pourtout, Paul Née, ... sont quelques-uns des carrossiers français qui seront sollicités pour habiller les Belna.
Le nombre de Lancia Belna fabriquées durant les quatre ans d’existence de Lancia France s’élève à environ 3000, dont 2500 berlines F231 et 500 châssis F234.
Pour la petite histoire, la Lancia Augusta a eu une vraie carrière en compétition, participant notamment aux Mille Miglia, à la Copa d’Oro ou encore la Targa Florio. Elle était, dit-on, la voiture favorite de Tazio Nuvolari et Achille Varzi.
Il décidera de faire restaurer la voiture et la confiera à l’atelier Bruni, mais n’immatriculera jamais l’auto.
Appelé par les sirènes de la success story américaine, il quittera la France et confiera la voiture à sa sœur, Florence Alba, qui immatriculera la voiture en 1984 sans que l’immatriculation de Madame Lecamus ne soit modifiée. La voiture n’a donc jamais quitté Castres !
Des années plus tard, le propriétaire actuel, cousin de Florence Alba et dont le père était apprenti chez Brumi fait l’acquisition de la voiture et la conserve scrupuleusement dans l’état dans lequel il en a pris possession.
Cette rarissime Lancia Coupé dessinée et réalisée par Paul Née n’aura connu que deux familles de propriétaires alors qu’elle souffle ses 88 bougies (preuve s’il en faut que c’est une voiture à laquelle on s’attache !). Elle se trouve dans un état extrêmement sain (pas de corrosion) grâce à la restauration dont elle avait bénéficié dans les années soixante-dix. Depuis, elle n’a quasiment jamais roulé et est complète. Elle attend une nouvelle famille de passionnés qui, après les vérifications d’usage et une remise en route du moteur pourra à nouveau laisser admirer sa ligne sur les routes de France.
L’immatriculation de 1955 est toujours présente !
Paul Née était un carrossier français qui connut ses heures de gloire durant l’entre deux guerres. Hispano Suiza, Bugatti et Mathis sont quelques-uns des grands constructeurs dont il a habillé les voitures. Sans oublier Lancia, avec qui il avait une relation privilégiée
Le petit strapontin arrière, qui accueille un troisième passager en cas d’urgence. On notera la numérotation d’assemblage des panneaux en bois d’origine du carrossier et tout l’habillage de la voiture d’origine en bel état. On ne peut malheureusement pas en dire autant des sièges conducteur et passager qui seront à reprendre.
L e V4 1,2l se révèle être un excellent moteur, capable d’atteindre plus de 3500 tours minute, ce que peu de ses concurrents pouvait égaler. Endormi depuis plusieurs années, il sera à vérifier avant une remise en route. Le numéro de série du moteur correspond bien à celui du bloc.
Une intrigante inscription «Vesuve» est peinte sur le couvre culasse.
Pour les chaudes journées d’été à Castres, un pare-brise avec un système d’ouverture avait été installé, pour aérer l’habitacle.
De manière assez miraculeuse, la Belna possède toujours son manuel d’utilisation d’origine, avec de nombreux dessins techniques à plusieurs volets.
La plaque châssis et la frappe à froid sur la coque auto porteuse correspondent
La confection des radiateurs était confiée aux entreprises Chausson, qui fournissait également Bugatti, entre autres.
Les phares Cibié sont également une specificité française.
Autre particularité des Belna, l’ensemble des instruments du tableau de bord sont signés Jaeger et non Metron comme en Italie, on ne s’en plaindra pas ! Pression d’huile, vitesse, chrono et jauge d’essence, le tableau de bord ne manque pas d’informations.
Une particularité de plus pour notre Belna: sa livrée en noir et ivoire tel que spécifiée sur son bon de commande de 1936.
La clef d’origine accompagne le bon de commande, qui nous permet d’apprendre les différentes Voir le lot

Estimé 10 000 € - 20 000 €
Par OSENAT Ã Paris le 28/04/2024 : Amilcar M2 1929
Sauvée par le dieu des caisses carrées
10 000 - 20 000 €
Chassis n°26693
Moteur n°74113
Carte grise française
L’histoire de notre Amilcar est pour le moins succulente. Son propriétaire actuel, fervent supporter de la marque et adepte des véhicules en état d’origine apprend lors d’un rassemblement qu’un rallye Amilcar va bientôt se tenir. Ni une ni deux, il va pour s’inscrire avec sa belle CGS, mais s’en voit refuser l’accès puisque cette balade est uniquement réservée aux caisses carrées ! Quelques jours après, alors qu’il feuillette les pages de LVA en descendant vers le Sud, il tombe sur une alléchante annonce d’Amilcar qui l’interpelle. Après un coup de fil au propriétaire, grand coup de volant à gauche direction Montargis où il tombe nez à nez avec notre Amilcar M2, sur chandelles, qui n’a pas bougée depuis 36 ans. Il en tombe amoureux instantanément, achète la voiture et se met au travail. Quelques mois plus tard, le voilà au départ de la balade des caisses carrées, pari réussi !
À la lecture des anciennes cartes grises, on peut penser que notre Amilcar est aujourd’hui une 4 ème main. Le premier propriétaire la gardera 26 ans, le second 15, le troisième 36 ans et l’actuel 18 ans. Chacun lui portera une grande attention, puisqu’elle est aujourd’hui dans un magnifique état d’origine à l’exception de l’habillage intérieur, qui a été entièrement refait en 2014, dans les règles de l’art.
Après le rallye des caisses carrées, notre amateur prendra soin de fiabiliser entièrement la voiture, comme nous l’indique les factures de presque 17 000 euros qui seront dépensés depuis son achat.
La voiture se trouve aujourd’hui dans un remarquable état, niveau mécanique, tout a été vérifié et remplacé si cela était nécessaire pour rendre la voiture parfaitement fiable. Toute la carrosserie a elle été préservée, elle est un régal pour les inconditionnels de l’état d’ori- gine. Enfin, l’habillage intérieur, qui avait trop souffert a été remplacé en respectant l’origine et se marie parfaitement au reste de la voiture. Cette Amilcar est une superbe occasion de mettre un pied dans les voitures d’avant-guerre avec une voiture fiable, facile d’entre- tien et dont l’histoire lui a permis de traverser un siècle sans être restaurée à outrance.
Avec sa malle Coquille et ses lames de protection KAP, notre Amilcar n’a eu droit qu’aux meilleurs accessoires! Voir le lot

Estimé 10 000 € - 20 000 €
Par OSENAT Ã Paris le 28/04/2024 : Amilcar Compound B67 1939
Unique prototype
10 000 - 20 000 €
Châssis n°1005
Moteur non numeroté / Moteur Amilcar culbuté
Coque n°599
Carte Grise Française de collection
Quelques fois, des automobiles nous touchent plus que d’autres, bien que nous soyons amenés à voir des centaines d’automobiles exceptionnelles par an, c’est parfois celle à laquelle nous ne nous attendions pas, qui vient nous décocher une flèche dans le cœur, cette Amilcar a touché sa cible en plein dans le mille, dès l’instant où la porte du garage s’est ouverte.
L’histoire de cette Amilcar est à l’image de la voiture : singulière ! C’est un homme bien connu du milieu Amilcar qui en sera le premier propriétaire : Michel Fouillhoux, garagiste Amilcar à Courbevoie.
Alors que la France est envahie, le jeune Michel fonce à l’usine Amilcar pour mettre à l’abri ce qui peut encore l’être. Il emportera avec lui notre compound B67 prépa- rée pour le salon de Londres 1939 ainsi qu’un prototype de coupé non terminé. La guerre passée, l’usine Amilcar ferme définitivement, permettant à Michel de garder les deux automobiles.
La Compound B67 deviendra la voiture personnelle de Michel Fouillhoux, qui la gardera pendant près de 45 ans.
Le propriétaire actuel en fera l’acquisition en 1984. Conscient de l’état d’origine exceptionnelle de la voiture, il en profita de nombreuses années sans jamais la dénaturer.
Notre exemplaire est donc une des dernières Amilcar construites. Son numéro de coque 599 et son numéro de série 1005 nous confirment une date de fabrication au second semestre 1939.
En octobre 1937, la vraie sensation du Salon de l’automobile de Paris est l’œuvre d’Amilcar, fraîchement reprise par Hotchkiss. En dévoilant la Compound, la marque au pégase surprend les visiteurs, les spécialistes et les journalistes qui sont tous agréablement surpris par cette vraie nouveauté.
Albert Lebrun, président de la République française, visite le salon et nous pouvons lire dans le journal le Matin du 9 octobre 1937: « Au stand Amilcar très long arrêt cette fois. C’est que le châssis de l’Amilcar Compound 1938 est la véritable révélation du Salon et le président de la République ne s’y est pas trompé.
Il a voulu marquer tout l’intérêt qu’il porte à la belle mécanique appliquée aux voitures destinées à l’immense majorité du Grand Palais. Il a été reçu au stand Amilcar par M. Victor Miral, président de la société, et M. Marcel See, administrateur–délégué, qui lui a présenté son jeune camarade de Polytechnique M. J.-A. Grégoire, dont les brevets sont à la base du châssis Compound en alliage léger traité « plus solide que le châssis d’un camion de 2 tonnes » créé par Hotchkiss. « Rien d’étonnant qu’elles soient dès lors si belles, termina le président de la République en quittant le stand.
La carrosserie présentée est un très élégant coach dessiné par Clément Vinciguerra, un des stylistes du bureau d’études d’Hotchkiss. Il reprend et réduit les lignes réussies du coach Modane GS. Techniquement, l’Amilcar Compound présente des caractéristiques innovantes par sa conception d’avant-garde.
Le mariage de l’acier et de l’aluminium donne naissance au nom de Compound qui veut dire « composé ». En effet, cette voiture est construite avec quatre éléments principaux en alliage d’aluminium coulé : l’auvent, les deux longerons et la traverse avant, le reste de la voiture étant en acier. Les différentes pièces sont assemblées par des boulons ou soudures. La transmission se fait par les roues avant par joints homocinétiques, la direction est à crémaillère, les suspensions sont à quatre roues indépendantes. L’ingénieur responsable de la conception de cette merveille est J.-A. Grégoire, celui qui fit les célèbres Tracta. Homologuée le 3 mai 1938, la production prévue pour le printemps n’a réellement démarré qu’à la fin de l’année juste avant le salon.
Cette Compound est exceptionnelle à plus d’un titre :
D’abord il s’agit d’une rarissime version B67 puisqu’elle est équipée d’un moteur culbuté, avec un bloc de 67mm d’alésage qui emmène la voiture à plus de 130km/h. Un monde en comparaison du moteur qui équipait les premières compound B38 à soupapes latérales. Seulement une vingtaine de prototypes B67 seront produits en 1939, combien existent encore aujourd'hui ? C’est un mystère.
Ensuite le niveau de détails accordé à l’habillage intérieur et extérieur est sans communes mesures avec ce qui se pratiquait sur les modèles de série. Baguette, ouïes latérales, capot avant, finition du volant, intérieur cuir et tartan...Tout laisse à penser que notre B67 était bien une voiture préparée par l’usine pour être exposée dans un salon automobile.
Entièrement d’origine, l’ouverture de la porte conducteur et la découverte de l’habitacle sont un pur régal. Tous les sens sont en éveil, l’odeur du cuir, le toucher du volant, la vision du tratan, il n’y a aucune fausse note. Enfin presque ! Les feux de 203 à l’arrière mériteront d’être enlevés.
Voilà une belle preuve s’il en fallait qu’une voiture bien entretenue peut traverser le temps.
Notre essai a révélé une voiture au très bon fonctionnement. Cela dit, les organes de sécurité seront à régler avant de reprendre la route, notamment le freinage, un peu trop «mordant» à notre goût.
En 1984, le propriétaire actuel avait fait la promesse à Monsieur Fouillhoux de ne pas vendre sa voiture. Quarante ans sont passés, et il estime maintenant que la promesse a été tenue. Vous l’aurez compris, il est donc l’heure pour cette Amilcar de trouver un troisième propriétaire qui lui apportera une troisième jeunesse, tout en respectant l’état d’origine que ses propriétaires précédents ont su conserver.
Cette Compound est bien unique, notamment grâce à son accastillage qui s’intègre avec une rare finesse à la voiture.
Notre B67 est l’unique Coumpound avec un capot ouvrant d’une seule pièce, bien plus pratique et attrayant dans le cadre d’un salon.
Même le tapis de sol est toujours d’origine !
Les enjoliveurs de notre compound ainsi que ses anciennes plaques d’immatriculation seront fournis avec la voiture.
Avec un poids réduit de 750 kg grâce à l’usage d’aluminium, la B67, grâce à son moteur culbuté, aurait été une sérieuse concurrente à la traction si Hotchkiss n’avait pas décidé de fermer définitivement Amilcar à la sortie de la guerre. Voir le lot

Estimé 10 000 € - 15 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : 22- Ariès Super 10/50 C2 1936
Le chant du cygne
Châssis n°19868
Carte Grise Française
10 000 - 15 000 € / Sans réserve
La marque Ariès a été fondée en 1903 par le baron Charles Petiet, passionné d’automobile et future personnalité du monde de l’automobile. Il occupera entre autres, le siège de président du Comité du Salon de l’Auto, de 1919 à 1958.
Le constructeur se fait rapidement connaître par ses réalisations fiables et de grande qualité.
Les berlines Ariès étaient prisées pour leurs performances et leur luxe, souvent comparées aux Rolls-Royce.
Le baron s’essaiera également à la course, avec la fameuse 3 litres qui, engagée aux 24 Heures du Mans, fut en 1927 à deux doigts de l’emporter entre les mains de Laly. Cette performance fait partie d’un palmarès loin d’être ridicule que récolta la marque dans les années 1920.
Seuls 20 000 exemplaires sortiront des chaînes de production en 35 ans. Devant les difficultés financières des années 30, le baron Petiet jette l’éponge, refusant de vendre la marque, elle disparaît en 1938.
Les Ariès font partie des premiers véhicules français à volant à gauche, la Super 10/50 n’en fait pas exception. Le style est épuré, classique, mais néanmoins d’une élégance rare.
L’Ariès que nous vous présentons est remarquable à plus d’un titre. D’abord, elle est l’avant-dernière Ariès (numéro 19868) qui sortira d’usine. En effet seulement 41 Ariès Super 10/50 Série C2 (le dernier modèle produit) seront fabriquées, la dernière portant le numéro 19870. De plus, elle est la possession des descendants du baron Petiet depuis le début des années 90. Avec la volonté de faire vivre l’héritage de leur ancêtre, la voiture fut achetée et immédiatement entièrement restaurée par le garage Vaillant à Franconville afin d’être exposée pour mettre en avant la production du baron. Elle sera chérie de nombreuses années, et ponctuera les heureux événements de la famille Petiet.
L’automobile est dans un très bel état, puisqu’après sa restauration en 1995, très peu de kilomètres ont été effectués. Le moteur est en parfait état de fonctionnement et l’intérieur presque « sortie d’usine », les vérifications d’usage seront nécessaires avant de reprendre le volant pour de long périples.
Le châssis ne présente aucune imperfection ni point de rouille particulier, les boiseries sont resplendissantes, l’ensemble des instruments est fonctionnel. Il est grand temps de faire honneur au Baron Petiet et de remettre cette Ariès sur la route.
Notre Super 10/50 illustrera le livre de référence sur Ariès, écrit par Jean Sauvy
La plaque châssis et la plaque de son premier propriétaire, Emile Salmon-Martel, un notable de la Flèche qui possédait le fameux Hôtel Salmon et dont les aïeux travaillaient à la Compagnie française des Indes occidentales. Voir le lot

Estimé 4 000 € - 6 000 €
Par OSENAT Ã Paris le 28/04/2024 : Austin Seven RM Saloon 1931
«Chummy»
4 000 - 6 000 €
Châssis n°136 411
Moteur n°137 146
Carte grise française
Le modèle présenté est un type RM Saloon introduit en mars 1930. Elle fut achetée neuve par un brigadier de police genevoise à la SA Perrot, Duval et Compagnie située au 12, rue du Général Dufour à Genève ( facture d’achat présente).
Elle traversera ensuite la frontière en 1936 et restera en France, dans les mains de Charles Vernay, menuisier de Challex jusqu’en 1961, date à laquelle elle sera acquise par Jean Tua. Elle sera ensuite restaurée par la carrosserie Richard de Genève et exposée dans le musée de Jean Tua.
En 2005, le musée fut contraint de quitter les lieux qu’il occupait et la collection fut dispersée. « Mes voitures iront à de vrais amateurs qui sauront les préserver et les apprécier » affirmait alors Jean Tua. C’est à cette occasion que le propriétaire actuel en fit l’acquisition il dépensera sans compter et fera entièrement reprendre la voiture entre 2005 et 2008, le moteur, notamment, étant entièrement refait par un motoriste de Zurich. La voiture sera testée entre Genève et Lausanne puis... ne roulera plus jamais ! C’est donc une voiture intouché depuis la fin de sa restauration en 2008 que nous proposons.
Véritable 4e main à l’historique limpide, notre charmante Austin est une solution économique pour goûter au charme de l’avant-guerre. N’ayant pas roulé depuis 2008, comme tout bon passionné d’avant-guerre, le futur propriétaire devra faire les vérifications d’usage avant de reprendre la route. Rouler en voiture d’avant- guerre, n’est ni quelque chose d’inimaginable ni d’intouchable au regard de cette charmante « Baby Austin ». Il est l’heure de casser son PEL !
Particularité de notre Austin 7, elle est équipée de très chic flasques de roue en aluminium intérieur et extérieur.
L’Austin Seven est sans aucun doute une des voitures anglaises les plus importantes produites. Elle est en quelque sorte la Ford T anglaise et sera vendue à près de 300 000 exemplaires partout dans le monde. Le modèle fut conçu par Herbert Austin (et Stanley Edge) au début des années 1920 sur une idée simple : pro- poser une voiture ne prenant pas plus de place qu’une moto, mais avec plus de confort et un tout petit prix, le tout équipé d’un vrai petit moteur et de 4 freins - équipement encore peu courant en 1931 !
Au lendemain de la Première Guerre, l’usine de Longbridge signera donc un véritable succès commercial et sportif. L’Austin Seven sera produite entre 1922 et 1939 - une longévité impressionnante – entre autres dû au fait que l’Austin ne fut pas seulement britannique. En France, c’est Rosengart qui, sous licence, produit la petite « 5cv » entre 1928 et 1939. En Allemagne, elle sera fabriquée sous le nom de « Dixi », aux USA sous le nom de « American Bantam », et au Japon sous le nom de « Datsun ». Voir le lot

Estimé 7 000 € - 9 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : Affiche du 31eme Grand-Prix de l’ACF, d’après Savignac, 1937
7 000 - 9 000 €
Raymond SAVIGNAC (1907-2002)
Signée et datée en haut à droite : SAVIGNAC 37
Tampon « Automobile Club de France 1937 »
Edition Alliance Graphique, imprimerie L.Danel, Paris.
158 x 117 cm. Entoilée.
Superbe état malgré une légère déchirure et traces de pliures.
Très rare affiche, jamais vue en vente, pièce de musée.
Historique du Grand Prix de l’ACF :
Fondé en 1895, l’Automobile Club de France (ACF) décide de créer en 1906, le Grand Prix de France. En réalité, ce Grand-Prix est le successeur des Coupes Gordon Bennett ayant lieu en Europe entre 1900 et 1905 et déjà organisé en partie par l’ACF. Ce premier Grand-Prix de l’Automobile Club de France se déroule pour la première fois sur un circuit d’un peu plus de 100 kilomètres, près du Mans, les 26 et 27 juin 1906. Invitées à parcourir 1240 kilomètres en deux jours, cette première édition verra Ferenc Szisz couronné sur Renault AK après plus de 12h de course.
Pour les éditions 1936 et 1937, l’ACF décide d’imposer la Formule Sport, avec une cylindrée maximale de 4,5 litres et interdisant l’usage d’un compresseur. Voici les grandes lignes du règlement qu’impose le comité organisateur du XXXI Grand Prix de l’ACF – Voitures de Sport :
-Le GP de l’ACF se courra le 4 juillet 1937 sur le circuit routier de Linas Montlhéry dont chaque tour mesure 12 kilomètres 504 mètres et 35 centimètres -Le GP de l’ACF sera sur une distance de 500 kilomètres environ, soit 40 tours de circuit routier de Linas-Montlhéry
- Au premier sera remis la somme de 100 000 francs (et en espèce s’il vous plaît !)
Allons à Montlhéry sur la grille de départ du XXXIe Grand-Prix de l’ACF :
Bugatti, Talbot, ou Delahaye sont bien présentes sur la ligne de départ à 14h00. Le drapeau à damiers s’agite et les bolides démarrent en trombe. Peu de suspens ensuite, c’est Sommer qui dirige la course durant les 20 premiers tours, avant que Louis Chiron ne le double et guide la course jusqu’à l’arrivée. Le vieux renard – surnom affectif donné à Chiron pour son intelligence de course – devient le premier pilote de l’histoire à gagner trois fois le Grand Prix de France ! In fine, ce furent quatre Talbot qui arrivèrent dans les cinq premières places, constituant un podium 100% Talbot ; le GP de l’ACF 1937 consacre une triple victoire des automobiles Talbot.
Le GP de l’ACF ayant vu la Bugatti Type 57G de Sommer s’imposer en 1936, l’affiche de 1937 semble mettre à l’honneur les Pur-Sang de Molsheim. Savignac représente une Bugatti stylisée, réduite à ses éléments constitutifs fondamentaux que sont la calandre en fer à cheval, l’essieu Bugatti, et la roue de l’auto ; le tout dans un formidable esprit de vitesse. Les trois lettres « ACF » associées à la date de l’évènement permettent une grande clarté du message. Autant d’éléments permettant de considérer cette affiche comme un classique du corpus de l’œuvre du maitre, et plus généralement des affiches Art-déco.
Célèbre affichiste du XXème siècle, les œuvres graphiques de Savignac font aujourd’hui partie de notre imaginaire commun. Son style est efficace et impactant tout en restant d’une grande simplicité. Si l’artiste a surtout marqué la seconde moitié du XXème siècle - illustrant le développement exponentiel de la publicité lors des Trente Glorieuses -, il fit ses armes dès les années 1920 en autodidacte avant de rencontrer le maître de l’affiche Art-déco Cassandre en 1933. Dès lors, l’on ressent une inspiration du style Cassandre dans les œuvres du jeune Savignac. Également épaulé par l’illustrateur Charles Loupot, l’artiste rejoint l’Alliance graphique en 1935. Il continue d’affirmer son propre style et devient lui aussi un maître de l’affiche en affirmant sa patte - désormais reconnaissable de tous - associée à un trait d’humour toujours aussi délicat.
L’artiste signe une affiche géniale du début de sa carrière avant que son talent ne soit encore reconnu de tous, seuls ses pairs l’ont - à cette période - déjà adoubé. Une œuvre qui s’inscrit tout à fait dans le sens de la définition de l’affiche établie par Savignac lui-même : « populaire et aristocratique ».
Bibliographie :
- Arts et Métiers Graphiques - Numéro 58 – Juillet 1937
- Anne-Claude LELIEUR Conservatrice Général de la Bibliothèque Forney, Raymonde BACHOLLET, Savignac Affichiste, Editions Bibliothèque Forney, Paris 2001, référencé sous le n° 7 reproduit p. 95
- Maître Hervé POULAIN, Aleth HOURDAN, Ann HINDRY, On the road - L’automobile dans l’art, Étude et communication éditions, 2007, référencé sous le n° 88 reproduit p. 74
Exposition :
- Musée Bibliothèque Pierre André Benoit / Espace de Rochebelle / Musée du Colombier Alès, 30 juin – 23 septembre 2007
- Musée National du Sport, « A toute vitesse » Paris, 6 avril – 21 septembre 2009 Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : Affiche Peugeot à Indianapolis, d’après René Vincent, Circa 1916
6 000 - 8 000 €
René VINCENT (1879-1936)
Lithographie couleur sur papier
Signée en bas à droite : René Vincent
Imprimerie Draeger, Paris
Dimension : 158 x 116 cm
Affiche entoilée. Traces d’humidité, griffures et légères déchirures
L’épopée Peugeot en course 1912 – 1919 :
Peugeot 3x vainqueurs aux USA entre 1913 et 1919, et 2x en France lors des Grands Prix de l’ACF en 1912 et 1913 !
Si la publicité est le vecteur promotionnel par excellence, la course automobile est également l’atout majeur publicitaire de la firme sochalienne en France mais aussi aux Etats-Unis d’Amérique. Ainsi, les grands pilotes Peugeot - Georges Boillot, Jules Goux et Paul Zuccarelli – accompagnés de l’ingénieur Ernest Henry mettent au point un nouveau moteur de course, un 4 cylindres à double arbre à cames en tête de 7 600cm3 de cylindrée, permettant d’approcher les 190km/h. Dès lors, les succès s’enchainent pour la marque au lion et cette équipe de « sorciers ».
Les Charlatans triomphent avec leur succès de 1912 lors du Grand Prix de l’Automobile Club de France à Dieppe. L’année 1913 sacre une nouvelle fois Georges Boillot qui remporte cette fois au volant de sa chère Peugeot le Grand Prix de France devant les féroces Delage. La même année, outre-Atlantique, la marque au lion s’impose sur les 500 Miles d’Indianapolis avec à son volant Jules Goux toujours sur L-76, Lion 7 600cm3. Il est le premier européen à s’imposer sur le circuit des 500 Miles d’Indianapolis, un véritable exploit ! Le 5 juin 1913, le journal Motor Age commente cette victoire pleine de panache du français : « Champagne, huile de ricin, et essence, tels sont les ingrédients de la victoire de M. Jules Goux ».
Les années 1914 et 1915 verront de nouveaux podiums pour Peugeot, avec les pilotes Arthur Duray et Jules Goux en cette première année de conflit mondial, puis grâce à Dario Resta avec une deuxième place pour l’édition 1915. Pour l’édition de 1916, c’est sur une Peugeot L-45 que ce même britannique - Dario Resta - sera sacré, permettant à Peugeot de réitérer la prouesse de 1913. La marque complète cette première place avec le pilote américain Ralph Mulford qui terminera sur la troisième marche du podium. Enfin, si la compétions automobile ne reprend qu’en 1919 – suspendu en 1917 et 1918- elle est marquée cette fois par un double succès pour la firme sochalienne à Indianapolis, avec sur la première marche du podium, Howdy Wilcox, et en troisième position le fidèle Jules Goux. Outre ces succès en France ou en Amérique du Nord, Peugeot a su se montrer très convaincant sur les routes de Sicile, remportant la Targa Florio en 1919, 1922, et 1925, avec à son bord cette fois le frère de Georges Boillot, alors tombé au front lors de la Première guerre mondiale, André Boillot.
L’artiste signe ici une affiche au dessin très dynamique d’un coureur automobile au volant d’une Peugeot, vraisemblablement une L-76 ayant couru à Indianapolis. Une image forte et dynamique soulignée par la belle typographie Peugeot se lisant instantanément ; véritable affiche coup de poing. René Vincent retranscrit ici une sensation de vitesse, de puissance et de raffinement des automobiles Peugeot ! Le véhicule semble voler à vive allure - filer vers une victoire certaine - laissant dernière lui un nuage de poussières révélant dans ce panache de fumée les couleurs du drapeau Français. René Vincent, signe ici l’une de ses plus belles réalisations.
Bibliographie :
- Revue pratique de l’automobile Omnia, Juillet 1920, projet de l’affiche reproduit p. 207.
- On the road - L’automobile dans l’art, Étude et communication éditions – 2007, référencé sous le n° 95 reproduit p. 85
Exposition :
- Musée Bibliothèque Pierre André Benoit / Espace de Rochebelle / Musée du Colombier Alès du 30 juin – 23 septembre 2007
René Vincent (1879-1936), le maître de l’élégance :
Après avoir été diplômé des Beaux-Arts de Paris, René Vincent commence sa carrière en tant qu’architecte à l’âge de 23 ans. Très vite, il oriente son travail vers l’illustration. Grands Magasins, alcool, cigares et cigarettes, sports et automobilisme ; toutes les joies de l’élite de la société française des années 1920 furent dépeintes avec le plus grand des raffinements.
Automobiliste de la première heure, René Vincent, est un esthète au goût sûr. Il signe ses plus belles réalisations issues de l’héritage stylistique de l’Art nouveau et préfigurant l’Art déco. Son travail allie un coup de crayon d’une grande délicatesse à un sens du détail aiguisé.
Ayant grandi dans un milieu bourgeois, il connaît les us et coutumes de la haute société et aime mettre ces personnages en scène dans ses loisirs comme le golf, le tennis, l’équitation ou l’automobile. Néanmoins, l’image dépeinte est presque trop belle. Nous ne sommes pas loin d’une utopie destinée à un public souvent plus modeste, qui rêve devant ses images d’une élite à la vie facile, là où l’argent et le bon goût triomphent. Tout comme lui, les personnages qu’il dessine sont vêtus des habits de la dernière mode, smokings et robes de soirée sont de rigueur, et toujours accompagnés des mécaniques les plus raffinées.
Cette opulence et ce luxe s’estompera face à la crise de 1929 ; la belle époque et les années folles s’achèvent après avoir été sublimées par le maitre de l’élégance. Cette période faste se meurt, tout comme René Vincent qui s’éteint en 1936 à l’âge de 57 ans. Voir le lot

Estimé 1 500 € - 3 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : Affiche d’après René Vincent, La route vous sourit avec ENERGOL, Circa 1930
1 500 - 3 000 €
René VINCENT (1878-1936)
Lithographie couleur sur papier
Signé en bas à droite René Vincent
Imprimerie Bedos & Compagnie Paris
Dimensions : 120 x 80 cm
Restauration, manque dans l’angle droit
René Vincent signe deux affiches pour la firme British Petroleum entre les années 1920 et 1930. Les établissements BP avaient leur propre réseau de distribution d’essence qu’ils distribuaient sous la marque Energic, et d’huile sous le nom d’Energol : « Energic, Energol, la meilleure assurance sur la durée de la voiture ». Dans le dessein de mettre en avant la marque BP identifiable à ses couleurs vertes et jaunes, la jeune pilote au tailleur bleu porte haut et fière les couleurs de la marque ; l’écharpe verte et jaune flotte dans le ciel.
C’est la fille de René Vincent, Ginette, qui est l’héroïne de cette affiche. Elle s’affirme comme le modèle de la femme moderne. La preuve en est, la jeune femme que dessine l’artiste est casquée, gantée, bidons d’huile en main, prête à partir en course… avec l’Huile Energol bien entendu !
René Vincent signe ici un éloge de la modernité, des femmes pilotes qui sont alors bel et bien présentes dans le paysage automobile des années 1920 et 1930, à l’image d’Héllé Nice, Claire du Gast, Colette Salomon, ou de Mme Junek.
René Vincent (1879-1936), le maître de l’élégance :
Après avoir été diplômé des Beaux-Arts de Paris, René Vincent commence sa carrière en tant qu’architecte à l’âge de 23 ans. Très vite, il oriente son travail vers l’illustration. Grands Magasins, alcool, cigares et cigarettes, sports et automobilisme ; toutes les joies de l’élite de la société française des années 1920 furent dépeintes avec le plus grand des raffinements.
Automobiliste de la première heure, René Vincent, est un esthète au goût sûr. Il signe ses plus belles réalisations issues de l’héritage stylistique de l’Art nouveau et préfigurant l’Art déco. Son travail allie un coup de crayon d’une grande délicatesse à un sens du détail aiguisé.
Ayant grandi dans un milieu bourgeois, il connaît les us et coutumes de la haute société et aime mettre ces personnages en scène dans ses loisirs comme le golf, le tennis, l’équitation ou l’automobile. Néanmoins, l’image dépeinte est presque trop belle. Nous ne sommes pas loin d’une utopie destinée à un public souvent plus modeste, qui rêve devant ses images d’une élite à la vie facile, là où l’argent et le bon goût triomphent. Tout comme lui, les personnages qu’il dessine sont vêtus des habits de la dernière mode, smokings et robes de soirée sont de rigueur, et toujours accompagnés des mécaniques les plus raffinées.
Cette opulence et ce luxe s’estompera face à la crise de 1929 ; la belle époque et les années folles s’achèvent après avoir été sublimées par le maitre de l’élégance. Cette période faste se meurt, tout comme René Vincent qui s’éteint en 1936 à l’âge de 57 ans. Voir le lot

Estimé 1 800 € - 2 000 €
Par OSENAT à Paris le 28/04/2024 : Voiture à pédales Devillaine, Modèle DEVISIX Renault, Circa 1930
1800 – 2 000 €
Ets Devillaine et Frères constructeur – Type Devisix
Modèle Renault, châssis métallique, et carrosserie en bois couleur ivoire à filets rouge.
Carrosserie pointe Bordino, propulsion par pédales, siège réglable, tableau de bord avec montre et compteur, pneumatiques en caoutchouc de type Ballon – Bergougnan (250x40), éclairage électrique, commande de frein à main extérieur, ligne d’échappement latéral courant tout du long, siège en sky rouge.
Joint une corne d’appel. Carte grise absente
Longueur : 145 cm – Hauteur : 54 cm
État strictement d’origine, très belle patine malgré son état d’usage.
A la fin des années 1920, les Établissements Devillaine et Frères (EDEF) inaugure l’appellation Devisix, associant le début de leur patronyme au numéro 6. La marque cherchant probablement à évoquer l’imposante 40cv six cylindres de la firme au losange - avec son nouveau logo apparu en 1925– mais également pour reprendre la dénomination commerciale des plus populaires Renault NN dite « 6cv ». Ces très beaux jouets furent notamment distribués au Bazar de l’Hôtel de Ville, au Printemps ou par les Etablissements Mestre et Bltatgé, la plus importante maison du monde pour fourniture automobiles et vélocipédiques. Aujourd’hui, rares sont les exemplaires qui nous sont parvenus, et encore plus dans cet état admirable de conservation. Voir le lot