Le 11 janvier 2024 | Mis à jour le 23 février 2024

Delage, Delahaye, Talbot : une vente de grandes classiques françaises au Salon Rétromobile à Paris 

par Magazine des enchères

Delage et Tablot par Chapron, Delahaye par Figoni : autant de blasons associés à l’âge d’or de l’automobile française, lorsqu’elle représentait le sommet du luxe. La maison Osenat organise une vente aux enchères exclusivement consacrée à cet univers, dans le cadre du Salon Rétromobile le 3 février à Paris.

 

Avant guerre, de la fin des années 1920 au début des années 1970, les voitures françaises incarnaient le luxe et l’élégance. Comme dans le milieu de la haute couture, les plus grands « faiseurs » étaient installés en région parisienne. On achetait un châssis Bugatti, Delage, Delahaye ou Talbot, que l’on faisait habiller par des carrossiers de renom, à l’instar de Chapron, Figoni & Falaschi, ou encore Labourdette. Bien sûr, l’Hexagone n’en détenait pas le monopole, mais on y trouvait le plus grand nombre d’entreprises spécialisées : les encyclopédies consacrées au sujet comptent plusieurs centaines d’entrées et des milliers de pages. Un âge d’or célébré encore aujourd’hui. Les « grandes classiques » françaises intéressent en effet les collectionneurs du monde entier et figurent dans tous les grands musées automobiles. La vente organisée par Osenat le 3 février, à l’occasion du Salon Rétromobile, fera la part belle à ces automobiles luxueuses et devrait être suivie sur tous les continents étant donné la qualité de ses lots. 

 

La Delahaye du Salon de Paris de 1947

Parmi les neufs automobiles proposées, la plus haute estimation revient à une Delahaye 135 MS de 1947 (800 000 – 1 000 000 euros), l’une des cinq dotées d’une carrosserie cabriolet Vedette signée Henri Chapron et la seule encore sur le territoire français. Très équilibrée, sa ligne arbore les ailes séparées galbées de l’avant-guerre tout en amorçant l’intégration des phares dans la face avant. L’exemplaire proposé à la vente est celui qui a été exposé au Salon de Paris de 1947 sur le stand du constructeur. Son historique apparaît parfaitement limpide et l’acquéreur aura le privilège d’en prendre livraison auprès de l’établissement très réputé Auto Classique Touraine, qui en a entamé la restauration intégrale en 2023. Le nouveau propriétaire pourra même en choisir les teintes, s’il décide de s’écarter de l’origine.

Comme toutes les grandes marques de luxe, Delage a taillé sa réputation grâce à la compétition, où elle a brillé bien avant Delahaye et Talbot. Elle est représentée au catalogue de la vente par une D8-120 de 1937 arborant l’une des carrosseries les plus élégantes que Chapron ait signée, associée au six cylindres 4.7, le plus abouti de la lignée. Cette automobile, abandonnée durant quarante ans à partir de 1969, a fait l’objet d’une restauration complète à partir de 2009 et a remporté le premier prix du concours d’élégance de La Baule en 2012. Fait rare pour ce type d’automobile, elle a depuis été utilisée régulièrement, ce qui garantit un fonctionnement parfait (400 000 – 500 000 euros).   

 

 

Une Talbot dotée d’un moteur de course 

Exception qui confirme la règle, la Talbot T150C de 1937 est dotée d’une carrosserie roadster « usine » remarquablement compacte et sportive. Elle est équipée d’un moteur six cylindres quatre litres identique à celui qui était utilisé sur les modèles de compétition victorieux dans de nombreuses épreuves. Il s’agissait donc tout simplement de l’une des voitures les plus performantes de son époque grâce à la modernité de sa culasse hémisphérique qui faisait la réputation de la marque. Elle était capable d’atteindre 185 km/h, une allure exceptionnelle à une époque où le commun des automobiles ne dépassait que rarement les 100 km/h. Dans un état conforme à sa configuration des années 1940, l’exemplaire de la vacation vient de faire l’objet d’une importante rénovation de son moteur (600 000 – 900 000 euros).

Autre modèle important dans l’histoire de Talbot, une T23 de 1939 dont la carrosserie cabriolet a été commandée par le constructeur lui-même au carrossier Chapron en vue d’une production en série, un projet interrompu par la guerre. Revenue en France après un long séjour aux Etats-Unis, elle a, comme les autres modèles de la vente, fait l’objet d’une restauration soignée (250 000 – 350 000 euros). 

Plus récente, la Delahaye 135 MS de 1951 représente un jalon important puisqu’il s’agit du dernier exemplaire de ce modèle carrossé par Figoni, l’un des plus grands carrossiers français, qui a fait de cet exemplaire sa propre voiture. Ce coach unique arbore une ligne « semi-ponton » moderne pour l’époque et plutôt sobre qui annonce les carrosseries réalisées par le carrossier pour la 235. Restaurée entièrement dans les années 2010, elle est estimée entre 180 000 et 200 000 euros. A noter que cette vente compte également quelques lots Automobilia, à l’instar de revues d’époque et d’œuvres d’art. 

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