Le 5 décembre 2024 | Mis à jour le 6 décembre 2024

La cote des Citroën DS et ID : des prix stables aux enchères

par Magazine des enchères

C’est l’un des principaux anniversaires célébrés en 2025 : celui de la Citroën DS, la « bombe » du Salon de Paris 1955. Très présente dans les ventes aux enchères, elle connaît depuis quelques années une grande stabilité de ses prix. Le point sur la cote.

 

Après les 90 ans de la Traction en 2024, ce sera au tour de la Citroën DS de passer une dizaine importante en 2025, 70 ans après sa présentation événement au Salon de Paris 1955. Avec sa suspension, son freinage et sa transmission animés par l’hydraulique, elle avait alors créé un véritable choc dans le monde automobile. Jamais réellement copiée, elle a remporté un réel succès commercial durant ses 20 ans de production, dépassant 1,4 million d’unités produites. Même si elle a connu une période de purgatoire, elle est entrée assez rapidement dans l’univers de la collection et reste aujourd’hui une auto aussi célébrée que répandue, qui fait l’objet chaque année de nombreuses transactions. Si l’on inclut son dérivé économique ID lancé en 1957, une quarantaine d’exemplaires ont été proposés à la vente par les commissaires-priseurs d’Interencheres durant la seule année 2024… et plus de 800 depuis 2007. Une base suffisante pour se faire une idée assez précise du prix des transactions.

 

Citroën DS 21 M. Châssis 4520799. 1972. Adjugée 25 645 euros par l’Hôtel des Ventes de la Seine le 8 juin 2024 à Fleury-sur-Andelle.

 

Des cabriolets toujours convoités

Parmi les dérivés du modèle, le cabriolet reste toujours celui qui suscite les enchères les plus élevées. Encore faut-il distinguer les cabriolets dits « Usine » fabriqués par Chapron pour Citroën entre 1961 et 1971, les exemplaires proposés directement par le carrossier et les nombreuses répliques régulièrement proposées sur le marché. Un modèle 21 usine de 1967 doté de la motorisation la plus puissante et de la rare transmission manuelle a atteint 203 060 euros lors de la vente d’Automne Aguttes du 1er décembre 2024, dépassant son estimation haute. Les enchères finales varient cependant beaucoup selon l’authenticité, la version et l’historique du modèle : un peu moins rare et dépourvu de son moteur d’origine, un modèle 19 de 1965 n’a ainsi obtenu que 103 200 euros chez Osenat à Epoqu’Auto Lyon le 10 novembre, dans la moyenne de son estimation. A noter que les répliques bien réalisées et homologables peuvent séduire les acheteurs comme celle réalisée par le carrossier Deslandes dans les années 80 vendue 77 900 euros, au-dessus de son estimation haute, par Aguttes le 23 juin.

 

Citroën DS, modèle 21 M. Cabriolet Chapron. 1967. Châssis n° 4473025. Carte grise française de collection. Adjugée 202 640 euros par la maison Aguttes le 1 er décembre 2024 à Paris.

 

Les ID très accessibles

La DS a connu durant ses 20 ans de carrière d’innombrables évolutions et une augmentation continue de la puissance de son moteur. Les variantes proposées à la vente apparaissent donc nombreuses. Elles ne suscitent pas un égal intérêt des enchérisseurs et ne correspondent pas au même usage. Il convient également de distinguer les DS des ID, moins richement dotées, pour la plupart moins puissantes et plus accessibles. Une D Super 5 de 1971 ayant toujours été dans la même famille et en bon état de fonctionnement a ainsi obtenu 9 912 euros le 26 octobre chez Montargis Enchères à Solterre. Un break ID 20 F Luxe de 1971 ayant profité d’une restauration de carrosserie et de structure ancienne a été adjugé 12 960 euros par Orne Enchères à Argentan le 18 juillet. Contrairement aux DS, même les premières ID suscitent des enchères modérées comme en témoigne cet exemplaire de 1960 encore doté de la première planche de bord, en bel état mais à réviser, adjugé 8 400 euros par Osenat le 1er juillet, en dessous de son estimation. Les prix apparaissent très sensibles à l’état de conservation mais aussi de fonctionnement, les DS et ID étant des modèles complexes à rénover, en carrosserie comme en mécanique. Les exemplaires à restaurer peuvent ainsi passer bien en dessous de la barre des 5 000 euros, sauf pedigree exceptionnel.

 

Citroën DS ID 19. 1960. Numéro de série 3086150. Carte grise française. Adjugée 8 400 euros par la maison Osenat le 1er juillet 2024 à Paris.

 

Des prix stables pour les berlines DS

Dans la généalogie de la DS, certaines versions ont particulièrement les faveurs des collectionneurs. C’est le cas de la fameuse 21 millésime 1967 pourvue de la luxueuse finition Pallas. Dotée de la première face avant et de l’hydraulique alimentée par le liquide vert introduit pour ce millésime, elle reste sans doute la berline la plus recherchée. La dernière vendue en date par Aguttes le 10 mars 2024 a atteint 57 636 euros, un prix d’ailleurs nettement plus élevé que la cote du moment en raison de son ancienne restauration à très grand frais par Vincent Crescia, considéré comme le spécialiste de DS le plus exigeant. L’appétit pour les 23 IE, les plus puissantes des DS, s’est très largement stabilisé. La dernière en date, pourtant dans un très bel état d’origine et révisée n’a atteint que 28 800 euros lors de la vacation organisée par la maison des ventes Richard le 19 mars 2023. Autre cas à part, les toutes premières DS dotées de la première planche de bord, monument de style futuriste. Un exemplaire de 1956 dans un état d’origine intéressant mais loin d’être parfait a atteint 32 000 euros lors de la vente Osenat d’Epoqu’Auto Lyon le 10 novembre dernier. Des prix néanmoins très supérieurs au cœur du marché : une 20 Pallas de 1973 en bel état de présentation vendue par Marambat de Malafosse ne réalisait ainsi que 12 000 euros le 19 novembre.

 

Citroën DS 21 Pallas. 1967. Châssis n° 4386783. Carte grise française. Adjugée 57 216 euros par la maison Aguttes le 10 mars 2024 à Paris.

 

En conclusion, le marché de la DS apparaît largement stabilisé depuis le début de la décennie mais il n’échappe pas aux tendances fortes du marché de la collection : les plus exceptionnelles continuent d’obtenir des prix élevés. En revanche des opportunités existent pour ceux qui ne cherchent pas une version rare. Il demande cependant de bien connaître l’historique de cette Citroën mythique et d’acheter avec prudence : si le modèle compte de nombreux spécialistes et un marché de pièces détachées actif, sa rénovation peut s’avérer très coûteuse.

 


Image en Une : Citroën DS 19 cabriolet. 1965. Châssis n° 4294082. Adjugée 103 200 euros par la maison Osenat le 10 novembre à Lyon.

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