Les deux roues de collection connaissant un engouement aux enchères
Selon une étude menée par Interencheres, le marché des deux-roues de collection connaît un engouement inédit depuis 5 ans, avec une accélération ces 2 dernières années. Décryptage.
Sans remonter aux moins de 125 cm3 d’avant-guerre qui intéressent plutôt les passionnés endurcis de motos, les scooters, apparus dans l’immédiat après-guerre, font l’objet d’un marché soutenu, qui a ses « stars » rares et recherchées.
« Les scooters, Solex et minimotos, symboles de liberté pour des générations de lycéens et étudiants, font l’objet d’un engouement inédit aux enchères, après avoir été longtemps oubliés au fond des granges ou des caves. Cette montée en puissance, progressive depuis cinq ans, a enregistré une accélération ces deux dernières années. Elle s’inscrit dans une tendance plus globale marquée par l’augmentation du prix moyen des véhicules de collection à mesure que l’offre se tarit avec la pénurie, mais correspond également au regain d’intérêt des nouvelles générations pour le vintage. Ces deux-roues sans permis de moins de 125 cm3 arborent une esthétique typique des années 1970, 1980 et 1990 et avec leur patine promettent un voyage dans le temps dépaysant pour leurs conducteurs. Ce nouveau dynamisme traduit d’ailleurs également la nostalgie de certains acheteurs qui souhaitent s’offrir le deux roues de leurs années étudiantes ! »
Diane Zorzi, rédactrice en chef du Magazine des enchères
Piaggio et Lambretta : les constructeurs italiens font la course en tête
Les constructeurs italiens Piaggio et Lambretta qui ont popularisé ces véhicules sont les plus courus. Le record d’enchère revient d’ailleurs cette année à une authentique Vespa militaire construite sous licence Piaggio en France. Mais la marque qui incarne par son nom même le scooter suscite un intérêt marqué même pour des modèles plus récents, à l’instar du 125 PX série spéciale 30 ans de 2009 qui a été adjugé 6 125 euros.
Les scooters français retrouvent leur popularité d’antan
Les marques italiennes ne sont cependant pas les seules à enflammer les enchères. La France a également compté de nombreux constructeurs avant que ces engins ne perdent en popularité à partir des années 1960. Certains scooters français sont extrêmement recherchés comme le PP Roussey de 1956 vendu 13 800 euros en juin dernier.
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Les Solex : la nostalgie fait grimper les prix
Né dans l’immédiat après-guerre, le vélomoteur Solex a connu une grande popularité jusque dans les années 1970 grâce à son prix modique et sa consommation réduite. Il a marqué durablement les mémoires, à tel point que des tentatives de faire renaître la marque ont récemment vu le jour. Aujourd’hui, si le Solex reste un objet de collection à prix modique, le modèle 3 800 le plus répandu se négocie quelques centaines d’euros, soit plusieurs fois le prix de ce type d’engin il y a encore dix ans. Celui utilisé par Steve Mc Queen lors du tournage du film « Le Mans » a quant à lui atteint le prix stratosphérique de 66 000 dollars en août 2021 lors d’une vente organisée aux Etats-Unis. Sur le marché des Solex, les modèles comportant tous leurs accessoires d’époque sont particulièrement demandés et les prix s’affolent lorsqu’il s’agit d’un exemplaire dans un état d’origine.
Les Motobécanes et Peugeot 103 deviennent des stars de la collection
Faciles à ranger et à remettre en route, encore accessibles mais dotées d’un style d’époque reconnaissable, les Motobécanes, de même que leurs concurrentes Peugeot BB, 101, 102 et 103 deviennent des stars de la collection.
Autrefois aussi délaissée que le Solex, la Motobécane connaît aujourd’hui un intérêt soutenu en collection, avec des records pour les exemplaires en état d’origine ou rares. Ces « mobs » étaient des véhicules incontournables à la sortie des lycées des années 1970 et 1980, et ont accompagné plusieurs générations d’adolescents sur les voies de la motorisation. Elles faisaient l’objet d’un univers à part entière avec des publications dédiées, un marché parallèl d’accessoires et d’interminables discussions entre jeunes propriétaires exaltés. Le nom même de mobylette a été créé en 1949 par Motobécane et son AV3, beaucoup plus évolué que le Solex, a signé le début d’une lignée emblématique dont les modèles sont également connus sous le nom de « bleues ». La plus répandue, l’AV88 née en 1960, a été déclinée en un grand nombre de versions et a été régulièrement mise à jour sur le plan esthétique jusqu’à la fin de sa carrière en 2002.
Le concurrent le plus féroce de Motobécane fut sans aucun doute Peugeot avec ses BB, 101, 102 et surtout le 103 qui, élevé au rang de mythe, a fêté ses 50 ans en 2021. Ces Peugeot suscitent aujourd’hui des enchères soutenues.
Les minimotos japonaises : des exotiques à la mode
Les constructeurs japonais ont commencé à supplanter les marques européennes de motos à partir des années 1960. Ce mouvement a aussi touché le monde des cyclos, avec pour étendard le fameux Honda Super Cub dont la production se poursuit depuis 1958, dépassant le cap des 100 millions d’exemplaires écoulés dans le monde. Suzuki, Yamaha et Honda ont produit des cyclos originaux classés dans la catégorie des minimotos qui se distinguent par leur esthétique séduisante, copiant l’allure des grosses motos. Faciles à utiliser, ces modèles connaissent un intérêt croissant chez les collectionneurs et suscitent désormais des enchères records.
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