Salon Epoqu’Auto : des motos et voitures d’exception aux enchères à Lyon
par Magazine des enchères
Epoqu’Auto n’est pas seulement l’un des plus grands salons consacrés à l’automobile de collection en France. Il est aussi le théâtre de l’une des plus belles ventes aux enchères de l’année pour les amateurs de deux comme de quatre roues. Au programme de l’édition 2022, une moto Guzzi Magni, un cabriolet DS par Chapron, une Alpine A110 1800 ayant participé au Tour de Corse…
La maison Osenat réserve chaque année l’une de ses plus belles vacations de voitures de collection au salon lyonnais Epoqu’Auto. L’édition 2022 ne fait pas exception à la règle avec une vente auto, moto et automobilia de grande ampleur. Une session particulière est d’ailleurs prévue pour les motos le 5 novembre, qui seront 48 à être dispersées. De très nombreuses montures italiennes des années 1950 aux années 1980 sont proposées, à commencer par une moto Morini 175 Settebello de compétition de 1961 capable d’atteindre plus de 140 km/h malgré son tout petit moteur (8 000 – 10 000 euros) et une Aermacchi de 1968 de 410 cm3, l’une des dernières Italiennes quatre-temps compétitives en course (10 000 – 12 000 euros). C’est cependant une moto Guzzi Magni de 1993 qui devrait susciter le plus d’intérêt. Il s’agit en effet d’un exemplaire entièrement revu et corrigé par le préparateur Arturo Magni sur le modèle de celles qui ont couru en compétition. Cette vente est une opportunité rare d’acheter une Australia proche de la course homologuée pour la route (30 000 – 40 000 euros). Les amateurs pourront également s’offrir d’authentiques modèles de compétition à palmarès comme une Pernod 250 française qui a remporté le Grand-Prix de Grande Bretagne 1983 (40 000 – 50 000 euros). Autre exemplaire très attendu, une 250 de Grand Prix de 1987 conçue par Claude Fior, connu pour sa maîtrise de l’aluminium (35 000 – 40 000 euros).
Estimé 8 000 € - 10 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 05/11/2022 : MOTO MORINI 1961
175 SETTEBELLO
COMPETITION EX-ECURIE ITALIENNE
La Morini Settebello s’est imposée comme un choix de référence
dans les années 50, lorsqu’il fallait une moto fiable et simple
d’entretien sans pour autant laisser de côté les performances.
Deux fois moins chère que les MV Agusta, la Settebello sera
commercialisée de 1954 à 1963 et aura été la porte d’accès aux
compétitions d’un grand nombre de pilotes. Son moteur lui
permettait tout de même d’atteindre les 140 km/h et jusqu’a
160 pour les modèles de fin de production.
Cette Morini Settebello est dans un bel état d’usage. Son style
unique, avec son réservoir plat, est une véritable invitation à
prendre la direction d’une piste d’essai. La selle est en très bon
état, de même que le cadre. La mécanique semble fonctionnelle
mais une révision est à prévoir pour rouler en toute sécurité avec
ce deux roues charmant. Dépourvue de toute fioriture, cette moto
simple et performante souhaiterait parcourir encore quelques
kilomètres avec son futur acheteur. Voir le lot
Estimé 10 000 € - 12 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 05/11/2022 : AERMACCHI 1968
410 ALA D ORO
Les motos "MACCHI" seront les dernières motos à moteur
quatre temps compétitifs en catégories 250 et 350. En 1959, le
modèle Ala d’Oro est né, à la suite d’une transformation opérée
sur la grande sœur Ala Verde. D’abord, en 250, elle sera vite
déclinée en 350cc. Véritable bête de course, Jacques Roca emmena
la moto sur le podium pour la première fois en 1961 dans la
catégorie Sport à Montlhéry. Les 350cm3
seront ensuite réalésées
dans différentes capacités pour pouvoir s'aligner en 500.
Cette Ala d’Oro de 1968 fait partie des motos modifiées. Elle
présente aujourd’hui une cylindrée de 408 cm3
. Elle se présente
dans un bel état. Taillée pour la compétition, cette moto vous
permettra de remporter des podiums dans les compétitions Sport
d’époque. Voir le lot
Estimé 30 000 € - 40 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 05/11/2022 : MOTO GUZZI 1983
MAGNI AUSTRALIA
Lorsque MV Agusta empoche ses 75 titres mondiaux avec les
pilotes qui feront la légende des Grand Prix, c’est Arturo Magni
qui est le responsable de la compétition de la marque. Lui, qui
a su tirer le meilleur de l’équipe italienne à l’époque des 500 de
Grand Prix, prendra la décision de monter son atelier un an
après que la marque de Varèse se sera retiré des paddocks. Il
commencera par fabriquer des pièces pour les MV Agusta de
route et finira par concevoir ses propres machines en partant
d’une base mécanique déjà existante. C’est en 1985 qu’Arturo
Magni revient aux fondamentaux, après avoir travaillé aussi bien
sur des allemandes que des japonaises en devenant rapidement
spécialiste de l’optimisation des Moto Guzzi.
La Magni Guzzi Australia 1000 est une moto destinée aux
compétitions réservées aux bicylindres. À partir d’une Moto
Guzzi Daytona, le petit constructeur exploite tout son savoir-faire
et créé une moto légère, puissante et performante sur circuit. Un
de ses pilotes, Owen Coles, fera rayonner la moto importée par
Ted Stolarski. Cette italienne courra en Australie, en Nouvelle Zélande et aux Etats-Unis. Le modèle homologué pour la route
fabriqué à 75 exemplaires qui voit le jour en 1993 prendra donc
le nom de Magni Australia, faisant référence à cet importateur
australien qui aura contribué au succès de la marque. En 1998,
une série limitée à 50 exemplaires supplémentaires entre en
production avec le moteur de la Guzzi Daytona 1000 développant
102 ch. Il est doté d’une injection Weber-Marelli et est monté
dans un châssis revu avec un angle de chasse de 24 degrés qui la
rend encore plus radical.
La moto se trouve dans un bel état général. Rien n’est laissé
au hasard sur cette machine qui semble tout droit sorti d’un
préparateur moderne. Peinte en rouge, vous noterez la présence de
carbone accentuant sa sportivité. Faite pour la course, cette moto
cherche un pilote pour la manier sur les circuits des compétitions
classiques. Voir le lot
Estimé 40 000 € - 50 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 05/11/2022 : PERNOD 1983
250 GRAND PRIX
Ex BOLLE
Longtemps simple sponsor, la marque de spiritueux Pernod décide
en 1981 de se lancer dans la fabrication d’une moto de Grand
Prix pensée et assemblée en France. Pour se faire, la marque va
faire appel à Jean Bidalot, ingénieur renommé, concepteur de
la Motobécane 125. Cette machine de course verra les circuits
dès 1981, le but étant d’avoir une moto au point pour la saison
suivante. Son moteur bicylindres de 250 cm2 deux temps refroidi
par eau se montre fiable et offre au pilote de bons niveaux de
performances puisqu’il développe tout de même 65 chevaux.
Thierry Espie hissera pour la première fois sur le podium sa
machine au Grand Prix de Grande Bretagne 1982 et signera
sur ce même circuit l’année suivante la seule et unique victoire
de l’équipe en GP. À ce jour, la Pernod 250 Grand Prix est la
seule moto de fabrication française à avoir remporté un GP
international. Cette moto a été vendue au propriétaire actuel par
Jacques Bollé lui-même.
Elle est entièrement d’origine et le moteur a été restauré par
Marc Auboiron. Voir le lot
Estimé 35 000 € - 40 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 05/11/2022 : FIOR 1987
250 GRAND PRIX
Claude Fior, surnom « Pif », est reconnu comme étant l’un des
plus grands ingénieurs du monde de la moto en s’étant fait
connaître grâce à ses innovations et sa maitrise de l’aluminium.
Il ambitionnait de devenir pilote et modifiait lui-même les
motos avec lesquelles il finira par s’engager en complétion, lors
de courses d’endurance. Sa capacité à innover le poussera à
abandonner le pilotage au profit de la conception de nouvelles
motos. Il développera deux motos de 250cm3
: une première,
en 1984, équipée d’un moteur Yamaha puis une seconde, en
1987, embarquant un moteur rotax. Cette dernière version était
tellement légère qu’elle devait être lestée pour respecter le poids
minimum de 90 kg de la catégorie 250 centimètres cube.
Le modèle présenté est le second produit par le concepteur. Datée
de 1987, cette moto se trouve aujourd’hui dans un bon état pour
ses 35 ans. Elle semble complète et look de course ne passe pas
inaperçu. Les éléments en aluminium, comme le réservoir, lui
confère un style industriel. Les multiples sponsors qui ornent
son fuselage viennent peaufiner son indiscutable penchant pour
la compétition. Elle vient avec son lève-moto. Voir le lot
Une Jaguar Type E Série 1 et un cabriolet DS Chapron 1960
Si la vente moto a de quoi attirer les foules, celle consacrée aux automobiles n’est pas en reste, proposant plusieurs exemplaires rares sur le marché. C’est le cas du cabriolet DS « La Croisette » réalisé par Chapron. Non seulement cette version modifiée par le carrossier est rare, mais son année de réalisation, 1960, correspond aux premiers millésimes de production, encore dotés de la première planche de bord de la DS, très appréciée des amateurs. L’exemplaire se trouve de plus dans un très bel état de présentation (180 000 – 200 000 euros). La vente propose en outre deux beaux témoignages de restaurations anciennes de qualité, qui permettent de bénéficier de modèles en très bel état mais dotés d’une patine appréciable. La Jaguar Type E 3.8 Série 1 cabriolet de 1964 en constitue un bel exemple, d’autant plus qu’elle a reçu une modification qui améliore grandement sa polyvalence : le montage d’une boîte Getrag à 5 rapports, en lieu et place de la très décriée transmission Moss (120 000 – 150 000 euros).
Estimé 180 000 € - 200 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 06/11/2022 : CITROËN 1960
DS 19 CABRIOLET LA CROISETTE TYPE III
N° de série : 3104993
Carrosserie Henri Chapron
En très bon état
Une quinzaine d’exemplaires produits
Carte grise française
A partir de 1955 et pendant 20 ans, Citroën produira l’une de ses
plus belles automobiles : la DS. Grande remplaçante de la Traction,
cette nouvelle automobile se démarque d’abord par son style. Une
carrosserie à la fois élégante et élancée, tout cela pour habiller un
concentré de technologie automobile : freins à disque assistés à
l’avant, boite de vitesse à commande hydraulique, direction assistée
et confort de conduite dû à une suspension hydropneumatique
propre à la marque aux deux chevrons. La présentation de cette
voiture au look futuriste enflamme les spectateurs et la presse lors
de sa présentation au Salon de l’automobile de Paris. Mais, parmi
ces spectateurs, l’un s’étonne de ne pas voir de version cabriolet.
C’est ainsi qu’en 1958, d’un commun accord avec Citroën, Henri
Chapron, célèbre carrossier, dévoile sur son stand de ce même
salon sa propre version découvrable. Le Cabriolet Chapron était
né ! Le succès est fulgurant, à tel point que Citroën s’entend
avec le carrossier pour produire des cabriolets dit « d’usine ». Alors que la marque installée Quai de Javel adopte une stratégie
d’étalement de gamme (version ID, Break, coupé Le Dandy, …),
le cabriolet DS n’échappera pas à cette règle. Plusieurs versions de
cette automobile furent proposées en collaboration avec Chapron.
Parmi elles, le cabriolet Palm Beach et ses quatre places, puis sa
version coupé Concorde.
Mais l’une des versions les plus exceptionnelles de ce cabriolet
DS reste la version La Croisette. C’est d’ailleurs cette versionlà qui sera présentée sur le stand Chapron en 1958. Pour cette
première version, le cabriolet reprend les ailes de la berline. La
séparation entre ces ailes et le reste de la carrosserie est visible
la première année. Elle sera ensuite masquée par une languette
chromée. Suivant cette transformation, les ailes arrière recevront
une échancrure, rendant la ligne plus gracieuse. Pour la troisième
série, à partir de l’année-modèle 1960, l’aile arrière s’étend de la
portière jusqu’au parechoc arrière, d’une seule pièce. La baguette
chromée disparait alors mais l’échancrure restera présente.
La voiture que nous vous proposons à la vente est une troisième
série produite en 1960. Elle présente bien, dans sa couleur
gris anthracite avec les bas de caisses gris clair. Le tout est
élégamment habillé d’une capote noire en excellent état. Les
baguettes chromées s’étirant des feux avant jusqu’aux portières
sont en bon état, surmontées de l’inscription La Croisette. Vous
trouverez également le badge Henri Chapron derrière les passages
de roue avant. L’intérieur en cuir rouge est également en excellent
état et vient contraster à merveille la peinture extérieure. Le
couvre capote est rouge également. Le tableau de bord doré
vient y ajouter une touche futuriste. Pour ce qui est du groupe
motopropulseur, c’est le 4 cylindres 1.9L qui prend place dans
cette magnifique carrosserie. Il est accouplé à une boite de vitesse
dont le sélecteur se situe au volant. La mécanique fonctionne
normalement.
Peu commun, ce cabriolet devenu mythique est une pièce rare
sur le marché : seulement une quinzaine d’exemplaires produits !
Sa robe élégante saura charmer quiconque le croise. Pour aller se
promener en forêt ou sur la Côte d’Azur, cette voiture est parfaite
pour une balade à deux ou à quatre. Toujours un peu plus rare
chaque année, ce cabriolet ne demande qu’à rouler ! Voir le lot
Estimé 100 000 € - 120 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 06/11/2022 : JAGUAR 1969
TYPE E S.II ROADSTER
N° de série 1R10203
Bel état de présentation
Matching Colors / Matching Numbers
American Title, dédouanée
Qualifiée comme étant « la plus belle voiture du monde » par
Enzo Ferrari, la Jaguar Type E est une légende de l’automobile
tant par sa sportivité que par son élégance et son dessin. Présentée
au salon de l’automobile de Genève en 1961, la Type E est l’une
des premières voitures sportives à la fois réellement bon marché
et très rapide. Construite d’abord avec un 6 cylindres en ligne de
3.8L provenant de la XK, la Type E se dotera d’une cylindrée plus
importante de 4.2L en 1964. La voiture est présentée en deux
versions : un coupé et un cabriolet tout deux caractérisés par un
interminable capot à bossage central.
La Jaguar Type E que nous vous présentons devrait plutôt être
dénommée Jaguar XKE car cette dernière fut importée aux EtatsUnis à sa sortie d’usine et c’était le nom des Type E OutreAtlantique.
Dévoilée sous une belle robe rouge, notre exemplaire est un
roadster immatriculé pour la première fois en 1969, il fait donc
partie de la Série II du modèle proposé uniquement en 6 cylindres
4,2L avec un confort de conduite supérieure à sa devancière.
Un rapport d’expertise datant de juin dernier fait l’exposé de
nombreux travaux mécaniques réalisés sur la belle anglaise afin
qu’elle puisse prendre la route sereinement.
Souvent considérée comme la meilleure version de la Type E pour
la conduite, la série II allie beauté, confort et puissance dans la
plus pure tradition de son ainée. Voir le lot
Une Alpine A110 1800 endormie depuis 1981
Les amateurs de Youngtimers pourront quant à eux se tourner vers la spectaculaire et rarissime Alfa Romeo 75 Evoluzione de 1987 appartenant à une série de 500 exemplaires réalisée pour l’homologation en Groupe A. Basée sur le bouillant modèle turbo de 155 ch, elle a conservé toutes les spécificités esthétiques de cette version dotée d’un kit carrosserie particulièrement voyant (50 000 – 70 000 euros). Enfin, le clou de la vente est sans doute l’Alpine A110 1800 de 1970, véritable Groupe IV d’usine ayant participé au Tour de Corse 1970. Stockée au sec depuis 1981 dans un état proche de l’origine, elle est dotée d’un moteur « Mignotet » et son historique a été intégralement retracé par le spécialiste Gilles Valérian. Nul besoin de préciser qu’il s’agit d’une opportunité unique pour les amateurs de véhicules de compétition et de l’époque glorieuse de l’A110, championne du monde des rallyes 1973 (180 000 – 220 000 euros).
Estimé 50 000 € - 70 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 06/11/2022 : ALFA ROMEO 1987
75 EVOLUZIONE
N° de châssis : ZAR162B1000059078
Seulement 500 exemplaires
Modèle à vocation sportive
Très bon état
Produite entre 1985 et 1993, l’Alfa Romeo 75 est une berline
sortie à plus de 380 000 exemplaire. Son évoque l’anniversaire
des 75 ans du constructeur italien. Son développement est lié à
celui de sa prédécesseur, la Giulietta, puisqu’elle en reprend les
bases mécaniques. Parmi les plus belles réussites d’Alfa Romeo,
impossible de ne pas retenir l'Alfa 75 Evoluzione. Produite à
seulement 500 exemplaires, c'était la 75 la plus puissante et la plus
exclusive. Elle a été conçue dans le but d’homologuer la voiture en
groupe A. Elle est alors propulsée par 1 762 cm3
. Sa cylindrée a
été légèrement rabaissé par rapport au moteur d’origine (1 779cc),
pour respecter de justesse la réglementation alors imposée. La
puissance du moteur turbo culmine à 155 cv, la vitesse de pointe à
210 km/h. La carrosserie est retravaillée pour obtenir un kit large,
presque féroce. Des bandes latérales indiquant « 75 Evoluzione »
feront leur apparition.
L’exemplaire présenté sort des usines italiennes en 1987. La
peinture est en très bon état et est apposée sur une carrosserie
saine qui n’est pas abîmée. Les bandes latérales décoratives sont
bien présentes, de même que le becquet. A l’intérieur, la sellerie
en tissu ne présente ni trou ni déchirure. Les baquets sont en bon
état. Sous la voiture, rien à dire mise à part : c’est propre ! La
mécanique de ce véhicule fonctionne bien. La contrôle technique
de cette voiture indique seulement une petite fuite au niveau de
la boite, les feux avant gauche qui sont à revoir et un défaut au
niveau du parebrise. Aucun de ces éléments ne nécessite une
contrevisite. En clair, cette voiture peut repartir par la route. En
très bon état général, cette voiture est une invitation à rouler
de manière sportive. La boite mécanique commandant les 155
chevaux de ce moteur vous donnera satisfaction. Voir le lot
Estimé 180 000 € - 220 000 € Par Osenat Fontainebleau à Chassieu
le 06/11/2022 : ALPINE 1970
A110 1800 GROUPE 4
N° de châssis : 16714
Véritable Gr.4 d’usine
A couru pour Alpine
A couru avec des pilotes privés
L’histoire de l’Alpine A110 commence avec Jean Rédélé, pilote
automobile puis constructeur. Grand vainqueur des Mille
Miles avec sa Renault 4cv, il entreprend, en 1955, d’améliorer
les performance de son véhicule. Pour se faire, il commence par
supprimer la carrosserie en acier et la remplace par du polyester.
L’aluminium étant cher à l’époque, ce nouveau matériau semble
répondre à ses attentes. Cette automobile devient alors l’Alpine
A106. Au fil des modifications, notamment après l’adoption
d’une poutre centrale en guise de châssis et d’une mécanique
appartenant à la Renault 8, l’A106 devient A108 puis A110.
Cette automobile subira alors des modifications moteur au cours
du temps, modifications qui la feront passer d’un 956cc jusqu’à un
1 796cc. La voiture va alors s‘imposer face à des concurrents de
taille comme Fiat, Porsche ou encore BMW et deviendra la reine
des compétitions de rallye. Son palmarès grandissant élargira alors
la production pour des véhicules de série. D’ailleurs, ces mêmes
véhicules de série reprendront beaucoup de codes des modèles
de compétition. Mais des modifications s’imposaient ! L’Alpine
A110 de compétition recevra un deuxième réservoir de carburant
pour combler la maigre contenance d’un premier. Des extensions
d’ailes seront également installées à partir de 1966.
Si d’aucun pense que la petite berlinette ne tiendra pas sur les
pistes marocaines ou portugaises et qu’elle est plutôt faite pour
les routes du Monte Carlo, il n’en est rien ! Renault effectuera ce que les américains appellent aujourd’hui les « torture tests ». La
voiture sera envoyée en Grande Bretagne, dans les champs d’essais
des chars d’assaut de l’époque. Le but était de faire rouler la voiture
jusqu’à ce qu’une pièce finisse par casser. Lorsque c’était le cas,
cette pièce était renforcée, améliorée. De cette manière, la voiture
gagnera encore davantage en résistance et en performances. Pour
l’année 1970, ceux sont 45 alpine A110 Groupe 4 qui seront
produites pour la course, pour servir de mulet ou pour les
représentations officielles.
Cette berlinette a été montée par le service compétition de l’usine
en 1970, portant alors le n° de carrosserie 2606. Les archives de la
production Alpine indiquent que cette carrosserie sera affectée au
n° de série (châssis) 16610 et attribuée au service compétition de
l’usine le 25 novembre 1969. Les archives du service commercial
Alpine nous précisent que l’automobile a été livrée seulement 6
mois après, en juin 1970. La caisse était livrée peinte, avec les
vitrages et les phares, mais sans le train avant ni la mécanique. Ces
éléments seraient montés par les mécaniciens de la compétition.
Le châssis n° 16610 est donc terminé en octobre et immatriculé le
15 de ce mois, en même temps que 3 autres berlinettes destinées
à la compétition.
AUTOMOBILES DE COLLECTION
139DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2022
Elle portera alors l’immatriculation 7850 GS 76. Elle dispose des
attributs classiques d’une voiture d’usine de 1970 :
Caisse légère
Châssis renforcé avec présence de supports de lève rapide et d’un
support de filtre à huile déporté
Réservoir central aviation d’une contenance de 90 litres
Remplissage d’essence par trappe latérale avec bouchon Lebozec
Gicleur de lave-glace central type « usine »
Pare-brise chauffant
Arceau 4 points petit modèle diamètre 30mm
Sièges baquets « usine »
Ceintures 3 points de marque CIBIE
Compte tours mécanique SMITHS
Débulleur rond à l’arrière droit
Boite 364 à pignonnerie Rallye
Moteur Mignotet
Gros freins
Feu de recul Marchal
Support de lève rapide à l’avant
Blindage avant en polyester et ski arrière en métal
Jantes Gotti bimétal 5 ½ et 6 pouces
Direction directe, fusées avant renforcées
Ressorts et amortisseurs spécifiques
Alternateur 70 ampères
Son châssis est encore un petit modèle, le gros châssis étant apparu
dans la même période, mais sur des modèles destinés aux épreuves
sur terre. En effet, cette A110 est une voiture « asphalte » et va
connaitre son premier engagement lors du Tour de Corse 1970.
Jean Rédélé souhaitant que ses voitures ne courent que quelques
compétitons avant d’être revendues à des pilotes privés, le châssis
16610 reviendra au service Véhicules d’Occasion. Ce service
VO jonglant alors avec les cartes grises de ses A110, retiraient
également les plaques losangiques de châssis pour les joindre aux
cartes grises. Cette opération conduisit alors au changement de
numéro de châssis de notre voiture, passant du 16610 au 16714.
Ce nouveau numéro correspond alors à l’immatriculation 3741
GQ 76. Ces changements de cartes grises sont fréquents pour les
voitures de compétition officielles de toutes les marques, même
les plus prestigieuses.
La berlinette passera ensuite de mains en mains jusqu’en 1981,
date à laquelle elle sera stockée dans un garage pour n’en sortir
qu’en 2021. Cette léthargie la préservera donc de nombreuses
modifications, hormis un harnais 6 points et le toit qui fut
remplacé. Le moteur est aujourd’hui un Mignonet MS79 accouplé
à une grosse boite.
Portant l’immatriculation 9075 VD 38, cette berlinette est un vrai
morceau de l’histoire de l’automobile française et n’attend plus
qu’un heureux propriétaire pour prendre soin d’elle.
Nous remercions le spécialiste Gilles Vallerian pour son aide
dans l'historique de cette automobile. Le rapport de monsieur
Vallerian sera remit a l'acquéreur. Voir le lot
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