Le 16 décembre 2024 | Mis à jour le 17 décembre 2024

Les Chartreuses aux enchères, un marché en pleine mutation

par Magazine des enchères

Pour sa traditionnelle vente de fin d’année dédiée aux grands vins et alcools, la maison Besch Cannes Auction présente cette année une importante collection de Chartreuses. 489 bouteilles seront dispersées aux enchères les 27, 28 et 29 décembre. L’occasion de revenir avec l’expert Pascal Kuzniewski sur ce marché en pleine mutation.

 

« Je vois passer des ventes de Chartreuse jusqu’en Amérique maintenant ! Ce qui prouve que ce marché est désormais international… Mais les meilleures bouteilles restent plus fréquentes dans les ventes françaises », s’enorgueillit Pascal Kuzniewski. L’expert des trois jours de ventes prévues chez Besch Auction les 27, 28 et 29 décembre se félicite de proposer cette année une collection de 489 bouteilles de Chartreuses, rassemblées en une vingtaine d’années par un seul amateur. Il a en revanche refusé d’inclure d’autres bouteilles à son catalogue, redoutant une surchauffe de ce marché en pleine expansion : « Beaucoup de flacons sont disponibles aujourd’hui, de la marchandise qui vient de professionnels se comportant comme des investisseurs cherchant un profit rapide… En 2015, j’ai inscrit dans une vente une belle collection qui avait été constituée en un an seulement par un financier, c’est une toute autre démarche ».

 

 

La Chartreuse, un élixir demandé dans le monde entier

Née dans les premières années du XVIIe siècle, la Chartreuse est un alcool fort (55°) dont la recette secrète est détenue par les moines Chartreux installés à Aiguenoire en Isère. Elle existe en version verte et jaune, et au fil des années, de nombreuses spéciales ont vu le jour : la VEP (vieillissement exceptionnel prolongé), la Liqueur du 9e centenaire en 1984, plusieurs chartreuses épiscopales et d’autres liées à des évènements politiques ou sportifs…

Le principe de distribution de ces bouteilles est un peu opaque : certaines sont vendues avec quota strict d’une bouteille par personne, une partie de la production est confiée à des agents… Et les amateurs qui souhaitent en acquérir directement au monastère sont parfois refoulés faute de bouteilles disponibles, ce qui est arrivé à notre expert : « On ne connait pas les volumes de production, mais ils augmentent c’est certain. Par exemple, j’ai une vingtaine de Jéroboam dans la vente, il n’en sortait voilà quelques années que 70 pièces par an, maintenant c’est 150, parce que la Chartreuse est demandée dans le monde entier ». Pour ces contenants de 300 cl, il a fixé des estimations entre 800 et 2 500 euros.

Pascal Kuzniewski constate également que la quantité d’éditions limitées a augmenté, ainsi que le volume de chacune de ces éditions. Dans la vente du 27 décembre, notons une bouteille VEP de 1952 (8 000 à 10 000 euros), une « Tarragone du siècle » (7 000 à 10 000 euros) ou encore une édition VEP pour les JO d’Albertville (2 000 à 2 500 euros). Résultat de cet emballement du marché, les prix se tassent, en particulier pour les flacons anciens : « les amateurs ont tendance à se reporter sur les millésimes après les années 2000, car à ces prix ils ne veulent plus prendre de risques sur les niveaux, la conservation, les aléas du transport… » Autant de millésimes qu’ils trouveront aisément dans la vente du 27 décembre à Cannes.

Enchérir | Suivez les trois ventes de Chartreuses les 27, 28 et 29 décembre en live sur interencheres.com

Haut de page

Vous aimerez aussi

Louise Bouteiller, découverte d’une grande artiste

Le 21 janvier 2025 | Mis à jour le 21 janvier 2025

Après Louise Moillon et ses natures mortes, c’est peut être au tour de Louise Bouteiller de connaître la célébrité, presque 200 ans après sa mort. La vente organisée par la […]