Le 7 août 2020 | Mis à jour le 10 juin 2021

5 choses à savoir sur Line Vautrin

par Magazine des enchères

Créatrice de boutons, bijoux et objets de décorations, Line Vautrin s’illustre à Paris dans de nombreux domaines dès les années 1920. Après un succès à l’Exposition universelle de 1937, elle sera redécouverte et consacrée dans les années 1980. Retour sur cette artiste majeure des arts décoratifs français du XXe siècle. 

 

1. Elle est surnommée la poétesse du métal

Line Vautrin (1913-199) acquiert aux côtés de son père, bronzier d’art, les compétences techniques telles que la ciselure et la dorure, nécessaires à l’élaboration de ses premières collections tant de boutons que de bijoux. Elle se démarque par la suite à travers ses créations mêlant espièglerie, humour et poésie. Sa touche personnelle transparaît le plus souvent à travers les rébus gravés à déchiffrer qui font sa renommée et auxquels elle doit son surnom de « poétesse du métal ». Ainsi, elle créa des colliers Saute-mouton, des boîtes Plat comme la galette, Maigre comme un clou ou encore Long comme la girafe.

 

2. Elle bâtit sa renommée à l’Exposition universelle de 1937 à Paris

Dès 1937, Line Vautrin présente à l’Exposition Universelle de Paris une collection de boutons et bijoux qu’elle confectionne. C’est à partir de cet événement qu’elle construit sa renommée, choisissant non pas de suivre les tendances et modes, mais plutôt de s’exprimer dans son style personnel. Elle expose, à la même occasion, un pendentif en bronze doré figurant Adam et Ève au paradis et monté sur une chaîne tubogaz, qui reste aujourd’hui encore célèbre. Les retombées de l’Exposition Universelle lui permettent, dès l’année suivante, d’ouvrir une boutique près des Champs-Elysées et de prendre part au Salon des artistes décorateurs de 1939. Elle y présente ses poudriers, boîtes à fard et piluliers en bronze doré à rébus.

 

3. Elle dépose un brevet

Dès le début de sa carrière, Line Vautrin fait du bronze son matériau de prédilection. Cependant, c’est dans les années 1960, après maintes expérimentations, qu’elle dépose un brevet pour un procédé permettant de confectionner des objets décoratifs artistiques. Obtenu à partir d’acétate de cellulose élaboré, le Talosel lui permet de donner un aspect de métal vieilli à des objets en matières plastiques, en les travaillant à chaud. Le Talosel obtenu, lui permet de se lancer dans la création d’objets de décorations, et de donner grâce à ce procédé ses lettres de noblesse à la matière plastique. Cette partie de son oeuvre est aujourd’hui la plus prisée sur le marché, notamment pour ce qui est de ses miroirs sorcières dont elle crée plus de 150 modèles différents. Toute l’originalité de la créatrice se retrouve dans ces pièces de décoration aux multiples reflets : du matériau métallisé à la déformation convexe du miroir, en passant par l’incrustation de miroir teintés au sein des cadres. L’art de Line Vautrin a séduit de nombreux acheteurs prestigieux tels que Françoise Sagan, Ingrid Bergman et Yves Saint Laurent.

 

4. Elle est consacrée par des expositions et rétrospectives

Dans les années 1980, Line Vautrin rencontre le collectionneur anglais David Gill. Celui-ci permet à la créatrice de voyager, d’exposer à travers le monde et ainsi de se faire connaître à l’international. Redécouverte à cette époque, elle acquiert la célébrité qu’on lui connait aujourd’hui. Elle met par la suite une partie de sa collection en vente, dont le collectionneur et galeriste en devient l’un des principaux acquéreurs. Line Vautrin sera enfin consacrée en 1992, lorsqu’elle reçoit le Prix national des Métiers d’Art pour ses techniques de fabrication, puis en 1999, à l’occasion d’une exposition au Musée des Arts Décoratifs de Paris. L’exposition « Secrets de bijoux Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui« , met en avant les bijoux de la créatrice des années 1950, aux thèmes allégoriques de l’amour ou de l’amitié etc. En parallèle, le musée expose les bijoux d’artistes contemporains français et étrangers, créant un pont entre une création appartenant déjà à l’Histoire, et une autre ancrée dans le temps présent. Ainsi Line Vautrin, cette « experte des petits rien qui a le don d’embellir les élégantes de l’après-guerre », devenait-elle un symbole pour toute une génération d’artistes.

 

5. Ses œuvres battent des records aux enchères

Depuis leur redécouverte dans les années 1980, les œuvres, et notamment les miroirs sorcières, de Line Vautrin, ne cessent de prendre de la valeur. Le point culminant de cette ascension étant la vente d’une partie de la collection de l’artiste par sa fille en 2015 à Paris. C’est lors de cette vacation que s’est établi le record de vente de l’artiste, avec le miroir Si tous les gars du monde. Estimée entre 80 000 et 120 000 euros, cette pièce unique a finalement été adjugée à 421 500 euros (frais compris). De leur côté, les bijoux ont eux aussi acquis une cote soutenue sur le marché, et plus particulièrement les créations des années 1940 et 1950. Ainsi, un collier Ramsès (circa 1940-1945), estimé entre 2 000 et 3 000 euros, a été adjugé en 2018 à 13 750 euros (frais compris).

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Image en une : Line Vautrin. Miroir sorcière en Talosel entourage d’écailles et motifs rouges, signé. Estimation : 5 000 – 8 000 euros. Mis en vente par Deloys le 23 septembre 2020 à Saumur.

 

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