Chabaud, un fauve à adopter
Au Salon d’automne de 1905, Matisse, Derain et les autres artistes du fauvisme font sensation avec leurs œuvres éclatantes, caractérisées par des recherches chromatiques innovantes et l’utilisation de couleurs violentes. Mais un fauve manque pourtant à l’appel. Proche du mouvement et adepte de cette nouvelle démarche picturale, le peintre Auguste Chabaud (1882 – 1955) ne peut alors participer à la manifestation étant alors retenu en Tunisie pour effectuer son service militaire. Mais deux ans plus tard, Chabaud réintègre la cage aux fauves en exposant aux côtés de ses amis avant-gardistes au Salon des indépendants de 1907. Vendredi 24 avril 2015 à Marseille et en direct sur le Live d’Interencheres, Maîtres Philippe Bonnaz et Renaud Mazzella rendront hommage à cet artiste à travers la vente aux enchères d’une soixantaine de ses tableaux et dessins.
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« Si les artistes-phares du fauvisme comme Matisse et Derain sont aujourd’hui inaccessibles sur le marché, il est enfin possible de s’offrir une œuvre fauve grâce à cette dispersion », explique Maître Mazzella. Plusieurs toiles du tout début des années 1900, en plein essor du fauvisme, seront proposées, à l’image d’ « Yvette et le piano mécanique » qui représente une jeune femme vêtue d’une robe rouge flamboyante, assortie au tissu recouvrant l’instrument et s’inspirant d’une prostituée dont l’artiste était particulièrement proche (estimation de 4 000 à 5 000 euros). Des thèmes de ses œuvres, comme la vie nocturne parisienne et les rues de la capitale, à la palette employée « expressionniste, brute, composée de couleurs assez raides », selon le commissaire-priseur, toutes les caractéristiques du fauvisme se retrouvent dans les œuvres présentées.
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Si les plus grandes toiles présentent des estimations au-delà de 10 000 euros, la vente présente également de nombreux dessins à partir de 600 euros. « Il s’agit de véritables instantanés de la vie de l’artiste, croqués sur le vif sur feuille libre, représentant des militaires aux improbables trognes, des scènes de bistrots, des nus, et bien d’autres personnages croisés au fil de ses pérégrinations », détaille Maître Mazzella. L’occasion d’acquérir une œuvre émouvante d’un artiste dont la cote dépasse aujourd’hui largement la centaine de milliers d’euros, et pour lequel une récente exposition a été organisée à l’automne 2014 à la galerie marseillaise Alexis Pentcheff confirmant l’intérêt du marché pour cet artiste fauve qui a toujours voulu cultiver sa singularité.
Lien vers l’annonce de la vente aux enchères
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