
Bataille au sommet de l’Olympe… et à Bordeaux
[Lot du jour] « Adjugé 50 000 euros ! » En 2011, par ce coup de marteau final, Maître Antoine Briscadieu sacrait une toile de Dandré-Bardon représentant Le Vice terrassant la Vertu, une des plus hautes adjudications jamais atteintes pour ce peintre français du XVIIIe siècle. Le samedi 21 novembre 2015 à Bordeaux, le commissaire-priseur présentera à nouveau une œuvre de l’artiste, figurant cette fois un épisode des origines des dieux de l’Olympe, La Chute des Titans.
.
Empreinte de fougue, cette œuvre illustre la fin du combat entre Zeus, dieu de la foudre, et les Titans, soulignée par le clair-obscur et le fort contraste chromatique qui court le long de cette composition pyramidale. Dans la partie supérieure, les couleurs froides de la lumière divine des éclairs de Zeus frappent ses ennemis qui sont précipités au bas de cet amoncellement de corps dénudés dans un camaïeu d’ocre, annonçant le Tartare, lieu reculé des Enfers.
.
.
Le dynamisme de l’œuvre témoigne de la virtuosité de Michel-François Dandré-Bardon (1700-1783), directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Marseille et formé auprès de Jean-Baptiste Van Loo et Jean-François de Troy. Très apprécié de son vivant pour sa peinture et sa production littéraire, il est aujourd’hui peu connu – le Palais de Justice qu’il avait décoré à Aix-en-Provence, sa ville natale, a brûlé – et se fait rare en salle des ventes.
.
.
Pourtant, sa Vertu terrassant le Vice avait suscité un vif intérêt auprès des collectionneurs en 2011 : « une longue bataille d’enchères par téléphone interposé avait eu lieu ce jour-là, se rappelle Maître Antoine Briscadieu. Et aujourd’hui, l’on constate de nombreuses similitudes entre cette œuvre et La Chute des Titans, à commencer par les dimensions, ce contraste chromatique saisissant, et la figure du Titan précipité dans l’abîme. C’est une œuvre de maturité, pleine de puissance, qui dépeint à merveille le chaos et la dramaturgie du moment. Les passionnés apprécieront également les contours des personnages rehaussés de noir ainsi que les nombreux repentirs de l’artiste. »
..
De provenance bordelaise – comme la toile de 2011 – et caractéristique de la production du peintre, cette œuvre est inconnue du marché. Ainsi que le déclare Maître Briscadieu, « il est du rôle du commissaire-priseur de sortir des œuvres de l’anonymat pour les offrir à la vue du grand public et des amateurs ». Nul doute qu’ils seront nombreux à venir saluer cette œuvre énergique, estimée 15 000 à 20 000 euros.
.
.
Lien vers l’annonce de la vente aux enchères