Le 30 septembre 2024 | Mis à jour le 30 septembre 2024

Des études inédites provenant de l’atelier de Puvis de Chavannes aux enchères à Lyon

par Diane Zorzi

Le 16 octobre à Lyon, la maison Artenchères dévoilera un ensemble inédit d’œuvres provenant de l’atelier de Pierre Puvis de Chavannes, dont plusieurs dessins faisant écho à certaines de ses fresques les plus célèbres.

 

« C’est un grand honneur de pouvoir rendre hommage à ce maître du symbolisme à Lyon, sa ville d’origine », se réjouit Agnès Savart. La commissaire-priseur d’Artenchères s’apprête à disperser un ensemble inédit de dessins de Puvis de Chavannes (1824-1898). Les vingt-deux œuvres sur papier présentes au catalogue proviennent directement de la collection de la famille de l’artiste. « Il est rare de pouvoir proposer un ensemble aussi complet, provenant de l’atelier. Les dessins portent d’ailleurs le cachet officiel du peintre », précise la commissaire-priseur.

Si Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) est considéré comme l’un des maîtres de l’école lyonnaise, sa notoriété transcende les frontières régionales, l’artiste jouissant de son vivant d’une réputation à l’international. En témoignent ses fresques monumentales qui peuvent être admirées autant au musée des Beaux-Arts de Lyon, qu’à Paris, à l’hôtel de ville, au Panthéon, à la Sorbonne et à la cour de compte, et jusqu’aux Etats-Unis à la Boston Public Library. Son nom demeure associé au mouvement symboliste, dont il fut l’un des précurseurs, l’artiste jetant les bases d’un art de la suggestion, au sein de compositions allégoriques teintées de mystère.

 

Des esquisses témoignant de son processus créatif

Au catalogue de la vente, des esquisses, études de postures, de matières et de compositions, illustrent le processus créatif de l’artiste. « En ouvrant ce grand cartonnier, dans lequel toutes les œuvres sont conservées, nous sommes immédiatement plongés dans l’atelier de Puvis de Chavannes. C’est une immersion dans son quotidien », décrit Agnès Savart.

L’artiste ne laissait que peu de place au hasard et dessinait sans relâche à l’ombre de l’atelier, suivant le modèle des grands maîtres, à l’instar d’Eugène Delacroix qu’il a côtoyé, et Thomas Couture dans l’atelier duquel il resta plusieurs mois. « Le travail sur la ligne et la représentation des personnages est au cœur de son art, poursuit la commissaire-priseur. Nous le constatons avec émotion à travers chacun des dessins de la vente. Il attachait énormément d’importance à la justesse des attitudes, quand bien même il représentait des personnages mythologiques ou symboliques. A l’origine de toutes ses réalisations, peintures ou fresques, le peintre commençait par faire une esquisse dans son atelier. Une fois ce travail d’épure abouti, il ne s’en écartait plus. »

Le bras en mouvement d’un lanceur de javelot, la position lascive d’une femme portant ses mains au ciel, une mère cueillant une pomme pour son enfant, Puvis de Chavannes multiplie les esquisses pour mieux saisir le mouvement et les attitudes de ses modèles. « En cherchant le vrai, il touche à l’universel », résume Agnès Savart.

 

 

Des œuvres préparatoires à ses fresques les plus célèbres

Plusieurs études du catalogue peuvent être mises en relation avec certaines des fresques les plus célèbres de l’artiste. Citons le dessin préparatoire de La Toilette (estimé 4 000 – 6 000 euros), une huile sur toile conservée au musée d’Orsay. « Cette étude est particulièrement émouvante car elle présente une mise au carreau, la technique de quadrillage permettant à l’artiste de reproduire à plus grande échelle le dessin qu’il a imaginé. » Une étude sur le drapé d’une femme assise (1 500 – 2 000 euros) peut quant à elle être rapprochée du Bois Sacré, une fresque commandée en 1880 à l’artiste pour l’escalier monumental du musée des Beaux-Arts de Lyon et donnant à voir neuf muses réunies dans un paysage crépusculaire. Enfin, la sanguine représentant une femme debout (3 000 – 4 000 euros) a été identifiée comme l’une des esquisses de l’Automne, une huile sur toile conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon. A noter qu’une toile de maître, un portrait d’homme (4 000 – 6 000 euros), complètera cet ensemble de vingt-deux œuvres sur papier.

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