
La légende du roi Candaule par Jean-Léon Gérôme aux enchères à Nantes
Une toile peinte par Jean-Léon Gérôme en 1957 sera présentée aux enchères par la maison Couton Veyrac Jamault le 27 septembre à Nantes. Estimé entre 6 000 et 8 000 euros, ce nu audacieux précède de deux ans le célèbre tableau figurant Le Roi Candaule conservé à Porto-Rico.
Avant d’exposer au Salon de 1859 sa célèbre composition en frise, Le Roi Candaule, conservée aujourd’hui au musée de Ponce à Porto-Rico, Jean-Léon Gérôme (1824-1904) livra, deux ans plus tôt, un tableau plus intimiste à l’érotisme exacerbé. Cette toile circulaire, pièce maîtresse de la vente nantaise du 27 septembre, témoigne de l’audace d’un artiste, longtemps qualifié de peintre « pompier » , par trop académique.
Le roi Candaule d’Hérodote à Gérôme
L’histoire du roi Candaule, contée par Hérodote, a inspiré, au fil des siècles, les peintres autant que les écrivains. L’anecdote est reprise par Jean de La Fontaine en 1677, avant que Théophile Gautier ne la décline en une nouvelle publiée en 1844, tandis que Jacob Jordaens, William Etty ou encore Jacques Stella la réinterprètent en peinture. Le roi Candaule, souhaitant partager l’admiration qu’il porte à la beauté de son épouse Nyssia, invite discrètement son lieutenant Gygès à la contempler nue. La reine, offusquée, l’assassine avec l’aide de Gygès qui devient dès lors le nouveau roi.
Un nu féminin à l’érotisme exacerbé
Ici, l’épouse Nyssia, allongée lascivement, occupe l’essentiel de la toile. Elle offre sa nudité, sans retenue, alors que Gygès l’observe à l’arrière-plan, derrière un rideau. « Notre tableau possède une charge érotique et une ambiguïté plus forte que la version finale, justifiée par l’anecdote littéraire, détaille Stéphane Pinta, expert au cabinet Turquin. Il met en place un jeu de double voyeur entre le personnage au fond et le spectateur. Le format rond, habituellement réservé aux sujets nobles, évoque le trou de serrure, tandis que la feuille de vigne, ostensiblement mise en valeur, ne cache rien. » Cette audace picturale s’inscrit dans le sillage de Chassériau et de sa Nymphe endormie, ou d’Ingres et de sa Dormeuse de Naples perdue, et évoque déjà le nu provoquant de l’Olympia de Manet.
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Jean-Léon Gérôme (1824-1904). L’épouse du roi Candaule. Huile sur toile circulaire. Largeur : 54,5 cm. Signé et daté en bas à gauche. Estimation : 6 000 – 8 000 euros. Expertisé par le cabinet Turquin.
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