Le 5 février 2016 | Mis à jour le 8 février 2016

La triste histoire de sainte Godelieve

par Magazine des enchères

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[Le lot du jour] Mesdames, si votre belle-mère vous énerve, attendez de découvrir les horreurs commises par celle de sainte Godelieve sur sa bru… Brimades, vexations, injures, mauvais traitements, coups, séquestration, privations de nourriture, étranglements, meurtre,… la pauvre fille endura les pires traitements de sa part. Pour retracer la vie tragique de cette martyre, rendez-vous samedi 13 février 2016 à Albi et sur le Live d’Interencheres, où Maître Philippe Amigues mettra aux enchères quatre scènes de la vie de Godelieve peintes vers 1460 sur des panneaux de bois

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« Sainte Godelieve patronne de la Flandre, naît vers 1049, dans le Boulonnais. Attirée par la vie religieuse, elle accepte cependant d’épouser un jeune seigneur flamand prénommé Bertolf », raconte le commissaire-priseur. Très vite, le mari et sa mère vont s’en prendre violemment à la jeune femme. « Elle est alors enfermée dans une cellule, au pain et à l’eau, subissant coups et injures. » Un jour, Bertolf et sa mère décident même de se débarrasser définitivement de Godelieve et d’engager deux serviteurs pour effectuer cette funeste tâche.

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L’homme au chapeau figurant sur le panneau de gauche ci-dessus serait très probablement Bertolf. Il s’entretient avec les deux serviteurs devant une dame de dos recouverte d’un voile noir. Il s’agit manifestement de Godelieve, que sa belle-mère surnommait « le corbeau ».

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« Bertolf quitte le château afin d’être à l’abri de tout soupçon, et durant la nuit du 6 au 7 juillet 1070, deux valets, ayant entraîné Godelieve dans la cour sous un faux prétexte, l’étranglent avec une nappe longue et étroite », poursuit Maître Amigues. Cette scène de strangulation est peinte sur l’un des quatre panneaux. Les deux dernières scènes montrent comment ses bourreaux ont jeté Godelieve dans un puits pour laver son visage ensanglanté, puis ils l’ont recouchée dans son lit pour faire passer ce meurtre pour une mort naturelle.

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Entre bande dessinée et enluminure
, ce polyptyque « aussi tragique que touchant retrace très précisément la vie de la Sainte, à la manière d’un tutoriel de l’histoire religieuse. Une pratique artistique répandue au XVe siècle, précise Maître Philippe Amigues. Généralement enchâssées dans les églises et autres édifices religieux, ces peintures n’étaient pas mobiles.

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Il est ainsi exceptionnel de trouver des panneaux de cette époque sur le marché de l’art, et d’autant plus inhabituel que les œuvres de cette « période obscure de l’histoire de l’art » restent particulièrement rares. Provenant d’une importante collection du Tarn, ces quatre œuvres d’une trentaine de centimètres de hauteur et de vingt centimètres de large environ sont estimées de 8 000 à 12 000 euros.

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Lien vers l’annonce de vente des quatre panneaux

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