Le 10 septembre 2021 | Mis à jour le 16 septembre 2021

Le décor fastueux d’un château cannois dispersé aux enchères

par Magazine des enchères

Tableaux de maîtres, mobilier raffiné et tapisseries monumentales seront réunis sous le marteau de Jean-Pierre Besch le 12 septembre prochain, à l’occasion de la vente de la collection fastueuse d’un château cannois. Décryptage d’une vente qui saura raviver le temps des enchères l’esprit des Grands Siècles.

 

A l’entrée, des miroirs à parcloses dorées habillent les murs aux côtés d’une paire de consoles et des girandoles. Dans le salon, un ensemble de canapés et fauteuil Louis XVI garnis de soie rouge et dorée côtoie une commode Louis XV en placage d’amarante et bois de violette. La vente organisée le 12 septembre à l’Hôtel Martinez, sur la Croisette, invite à pénétrer dans l’intérieur fastueux d’un château cannois. Un décor merveilleux accueillant en points d’orgue un imposant paysage de Ferdinand Marinus et une tapisserie bruxelloise de 1700.

 

 

Un paysage pastoral de Ferdinand Marinus

Dans le salon trône le Paysage au passage de gué des bergers de Ferdinand Marinus (1808-1890), l’une des pièces phares de la vente (estimée entre 60 000 et 90 000 euros). Formé à l’Académie de peinture d’Anvers, ce peintre belge perfectionna son style au gré de voyages en Europe et s’illustra à travers ses paysages mosans. Ici, il livre une pastorale séduisante dans laquelle un groupe de bergers évolue le long d’un sentier et s’apprête à traverser un cours d’eau. A l’exactitude topographique, le peintre préfère l’exaltation de la nature et le charme du détail pittoresque, dans la veine romantique qui marque l’ensemble de son œuvre. L’on imagine aisément Marinus recréer en atelier l’atmosphère d’un paysage observé en amont, pour y ajouter maints détails et personnages apportant une couleur locale et un charme folklorique à une nature immense et sauvage. En témoignent ses nombreuses représentations de passages de gué ou de haltes en pleine nature, dans lesquelles une timide présence humaine nuance à chaque fois l’implacable force des éléments.

 

Ferdinand MARINUS (1808-1890) « Paysage au passage de gué des bergers ». Huile sur toile signée en bas à droite et datée 1856. 135 x 192 cm. Estimé 60 000 – 90 000 €

 

Une tapisserie confectionnée par un atelier bruxellois en 1700

A l’étage du château, une chambre de maître au décor précieux et raffiné accueille une tapisserie monumentale (24 000 – 40 000 euros), confectionnée par un atelier bruxellois autour de 1700 et figurant le Jugement de Pâris. Ce fameux récit mythologique, rapporté au VIe siècle avant notre ère dans les Chants cypriens, conte l’histoire du jeune prince troyen Pâris, amené à départager la beauté de trois déesses, Héra, Athéna et Aphrodite, en donnant une pomme d’or à l’heureuse élue. Ici, Pâris, vêtu d’une longue tunique d’un rouge flamboyant, a le regard fixé sur la pomme de discorde qu’il tend à Aphrodite. Cette dernière, déesse de l’Amour, lui promet la main d’Hélène, en contrepartie de sa victoire. L’esprit agonistique généralement relatif à la guerre s’instaure ici autour d’une compétition de beauté entre les trois déesses, où l’amour guide l’action du héros, engendrant plus tard l’enlèvement d’Hélène et la guerre de Troie. A côté de Pâris, le messager Hermès, coiffé de son pétase ailé, tend le bras vers les trois déesses que surplombent les figures de Cupidon, Eros et Psyché.

 

 

Non loin de la chambre de maître, dans un charmant salon bleu paré d’un lustre polychrome vénitien (4 000 – 8 000 euros), une paire de tapisseries (15 000 – 30 000 euros), exécutée par la manufacture d’Aubusson au XIXe siècle d’après des cartons de François Boucher, dévoile un paysage bucolique où deux jeunes filles s’amusent à cueillir des fruits aux côtés d’un couple d’amants étudiant une partition de musique. Des portraits du XVIIIe siècle de Marie Thérèse d’Autriche et Joseph II (15 000 – 20 000 euros) ponctuent enfin la visite d’une note plus solennelle, avec le portrait d’un général (12 000 – 15 000 euros) peint en 1842 par Balthazar-Charles Larpenteur (1738-1846), reprenant les canons classiques adoptés par le portraitiste pour ses commandes d’apparat.

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