Le 12 mars 2014 | Mis à jour le 12 mars 2014

270 000 euros pour les Portes du Paradis

par Magazine des enchères

Mise à jour du 12 mars 2014 : Maître Jean-Claude Renard a adjugé les portes en bronze de Ferdinand Barbedienne (1810-1892) à 270 000 euros, prix marteau.

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[Lot du jour] Le mercredi 12 mars 2014 à Paris, Maître Jean-Claude Renard mettra aux enchères deux portes en bronze de Ferdinand Barbedienne (1810-1892), réalisées d’après celles de Lorenzo Ghiberti (1378-1455) pour la face Est du Baptistère San Giovanni de Florence.

En 1425, la ville de Florence s’affirme comme l’héritière de Rome et rayonne en Europe par sa richesse commerciale et artistique. Elle est organisée en puissantes corporations rivales. Parmi elles, la Calimala, la corporation des marchands de laine, est chargée de l’embellissement du Baptistère San Giovanni, monument de marbre situé en face du Duomo Santa Maria dei Fiori. Elle commande à Lorenzo Ghiberti (1378-1455) la réalisation de portes en bronze pour la face Est du bâtiment. Ghiberti bénéficie à cette époque d’une réputation certaine dans la ville car il a remporté 24 ans plus tôt le concours lancé pour la réalisation des portes de la face Nord du Baptistère. C’est alors la première compétition artistique publique des temps modernes. L’artiste, qui avait une formation de peintre et n’était pas encore connu, fut propulsé sur le devant de la scène artistique florentine. Si bien qu’en 1425 quand vient le moment de choisir celui qui réalisera les portes Est, la corporation ne relance pas de concours et fait directement appel à lui.

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Ces deux vantaux sont par la suite surnommés « Portes du Paradis », selon un mot de Michel-Ange. Elles inspirèrent des générations d’artistes et fascinèrent les collectionneurs pendant des siècles. C’est ainsi que la célèbre maison Barbedienne, créée en 1839 à Paris et spécialisée dans l’édition de bronze d’art, en fit une réduction au demi qu’elle présenta à l’Exposition Universelle de Londres en 1851, puis à celle de Paris en 1855. Le comte Anatole Demidoff (1813-1870), riche industriel et mécène russe, les acquit pour 100 000 francs et les installa dans son palais en Toscane. Lorsque la propriété fut vendue en 1880, les portes furent achetées par la famille Vanderbuilt et partirent pour New York. Acquises au début du XXe siècle par le grand-père du propriétaire actuel, elles passeront sous le marteau de Maître Jean-Claude Renard le mercredi 12 mars 2014 à Paris.

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Signées « F. Barbedienne », les portes mesurent 2,32 m de haut pour 82 et 84 cm de large. Si leur ordre est différent de l’original florentin, les panneaux sont de fidèles copies de l’œuvre de Ghiberti qui les a composés comme des tableaux, en jouant sur les dégradés de relief. Chacun dispose d’un groupe de personnages en haut-relief au premier plan, de figures en demi-relief au second plan, et d’un fond d’architecture en très bas-relief. Par ce jeu de la profondeur et de la perspective, le bronze met parfaitement en scène l’histoire de l’Ancien Testament, rivalisant ainsi avec les plus grands tableaux. Estimation : 70 000 à 90 000 euros

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