Sainte Rita, priez pour Ben !
Lundi 16 janvier 2017, Maître Émilie Bougerolles-Aubert mettra en vente à Joigny et sur le Live un projet de char conçu par l’artiste Ben pour le Carnaval de Nice, estimé entre 8 000 et 12 000 euros. Une œuvre originale, représentative de l’histoire qui unit la ville à l’artiste depuis près de 80 ans.
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Un char niçois signé Benjamin Vautier
Ce projet de char estimé entre 8 000 et 12 000 euros est une œuvre conçue par l’artiste Benjamin Vautier, plus connu sous le nom de Ben, à l’occasion du Carnaval de Nice. Il rappelle d’abord que c’est dans cette ville que celui-ci est né en 1935, il y a près de 80 ans. « Le char de sainte Rita est un témoignage de l’histoire qui unit la ville de Nice à la carrière de Ben, commente Maître Émilie Bougerolles-Aubert, qui organise la vente. Il prouve à quel point l’acte culturel permet de rattacher le créateur à l’espace, l’artiste au territoire. » Tantôt apparenté au mouvement d’avant-garde Fluxus, prônant la remise en cause des principes esthétiques, tantôt à celui du lettrisme, explorant tous les champs du signe, Ben a notamment fondé dans les années 1950 l’ « École de Nice », entouré des artistes César, Arman ou Martial Raysse.
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« Sainte Rita, protégez Nice »
Ce char de sainte Rita, essentiellement composé de bois et de plastique, présente sur toutes les faces des inscriptions peintes par l’artiste, dans le style qui fait aujourd’hui sa réputation. À l’avant, placée sur un promontoire en forme de cube, la statue de sainte Rita domine l’ensemble : juste en dessous se situe un moteur qui fait pivoter la figurine lorsque celui-ci est en marche. À l’arrière, dans un espace ceint d’imposants barreaux, se déploie une cour burlesque aux allures de prison où sont réunis un clown, un dauphin ou encore un dinosaure, sous la surveillance d’un porc et d’un homme en costard postés en haut d’un mirador. Une représentation fantaisiste et haute en couleurs, qui laisse libre cours à toutes les interprétations possibles.
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La sainte des causes perdues
Si Rita n’est pas la sainte patronne de Nice, elle est pourtant bel et bien réputée être celle des causes perdues. C’est en ce sens que se comprennent les inscriptions couvrant les façades du char, qui présentées pêle-mêle s’apparentent à une liste sans fin de litanies désespérées : « Libérez les Basques », « Libérez les Corses », « Libérez ma mère », « Donnez-moi la gloire »… La phrase placée à l’avant du char, « Sainte Rita, protégez Nice », pourrait dès lors prendre un sens tout particulier non dénué d’humour… Ou d’esprit critique. Difficile, toutefois, de prendre la mesure exacte de l’efficience réelle de ce drôle d’ex-voto, à mi-chemin entre char religieux et objet porte-bonheur : le projet, en effet, n’a jamais été concrétisé.
Lien vers l’annonce de vente du lot : http://bit.ly/2imSmwN
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