Un cadeau royal de Louis-Philippe ressurgit aux enchères à Troyes
Une coupe Chenavard commandée par le roi Louis-Philippe à la manufacture de Sèvres a été découverte par le commissaire-priseur Léonard Pomez dans une maison de l’Aube. Ce trésor royal est le quatrième exemplaire connu après ceux du Louvre et du Metropolitan Museum, le troisième étant en mains privées.
Le commissaire-priseur Léonard Pomez a découvert, abandonné dans une maison de l’Aube, un trésor royal : une coupe en porcelaine dite « Chenavard » portant le cachet de la Manufacture de Sèvres. « Cette coupe fut commandée en 1845 à la manufacture par le roi Louis-Philippe (1830-1848) pour remercier son notaire Tourin qui lui offrit plusieurs tableaux de la fin du XVIIe siècle, l’aidant ainsi à constituer son musée de l’Histoire de France dédié à « toutes les gloires de la France » au Château de Versailles », explique le commissaire-priseur qui présentera cette pièce exceptionnelle aux enchères le 23 novembre à Troyes.
Les coupes Chenavard, des décors inspirés du maniérisme bellifontain du XVIe siècle
Selon les archives de Sèvres, la manufacture réalisa 27 coupes Chenavard entre 1837 et 1848. Ces coupes ont reçu pour nom de baptême celui d’Aimé Chenavard, un peintre ornemaniste à qui l’on doit l’idée de leur réalisation, mais non leur conception et leur décor qui reviennent au sculpteur Hyacinthe Regnier. Si les ornements et fonds de couleurs diffèrent pour chacune des coupes, ils témoignent tous du goût de l’époque pour les décors sophistiqués inspirés du maniérisme bellifontain du XVIe siècle. « Les coupes Chenavard sont des pièces ostentatoires et relativement coûteuses parmi les productions de la manufacture. Elles semblent toutes avoir fait l’objet de cadeaux diplomatiques de la part du roi Louis-Philippe qui en offrit une au Shah de Perse en 1839 ou encore à l’aristocrate anglais Standish-Standish dont le roi était proche de la famille. D’autres personnes furent aussi honorées, des artistes comme les peintres Vernet, Ingres et Couder ou des personnalités telles que le capitaine de vaisseau Laplace, ou l’ingénieur et éditeur Gavard », détaille le commissaire-priseur.
La quatrième coupe connue à ce jour
Des 27 mentionnés aux archives, seuls quatre exemplaires sont connus à ce jour. « La nôtre est la quatrième connue sur le marché sur les 27 produites, après celle conservée au musée du Louvre et celle du Metropolitan Museum of Arts de New York, la troisième étant en mains privées ». Notre coupe, datée de 1845, est estimée 6 000 et 8 000 euros, et sera l’une des pièces maitresses de la vente de mobilier et objets d’art orchestrée par la maison Boisseau-Pomez le 23 novembre à Troyes et en live sur Interencheres.