Le 15 février 2024 | Mis à jour le 26 février 2024

Un château en Bretagne : les souvenirs des descendants du médecin de Napoléon Ier aux enchères à Nantes

par Diane Zorzi

Des souvenirs provenant du château des Corvisart en Bretagne seront dispersés aux enchères les 20 et 21 février à Nantes. Cette grande famille de médecins et de militaires compte parmi ses illustres ancêtres le médecin personnel de Napoléon 1er.

 

[Mise à jour, 26 février] Le buste de Napoléon de Carlo Marochetti a été adjugé 11 160 euros (frais inclus) tandis que le fonds de photographie de la famille Corvisart changeait de main pour 16 740 euros. Le collier draperie a trouvé preneur à 37 448 euros sur une estimation de 15 000 à 20 000 euros. 

 

« Corvisart » est un nom que les Parisiens du 13e arrondissement connaissent bien. Une station de métro, et une rue, portent en effet cette dénomination, en hommage à Jean-Nicolas Corvisart (1755-1821), le médecin personnel de Napoléon Ier qui le nomma Premier Médecin de l’Empereur. Si ce spécialiste des poumons et du cœur est décédé en 1821 sans progéniture, son petit neveu perpétua la tradition familiale, en devenant le médecin de Napoléon III, attaché à l’empereur et à la famille impériale. Son fils, Charles Corvisart, œuvra quant à lui en tant que Général de division lors de la Première Guerre mondiale. Les Corvisart forment, en somme, une illustre lignée de médecins et militaires. Les souvenirs de cette grande famille seront vendus aux enchères par la maison Couton-Jamault-Hirn les 20 et 21 février à Nantes et en live sur Interencheres. Deux jours de vacations pour disperser les quelques 640 lots qui ornaient jusqu’alors leur château en Bretagne.

 

Un buste de Napoléon Ier par Carlo Marochetti

La première vente du 20 février est consacrée aux bijoux, documents, décorations et pièces d’argenterie, la seconde au mobilier et objets d’art. Parmi les pièces maîtresses figure un buste en marbre de l’empereur lauré Napoléon Ier, exécuté en 1828 par le sculpteur Carlo Marochetti (10 000 – 15 000 euros). Celui-ci fut probablement commandé par la famille en hommage à leur aïeul Jean-Nicolas Corvisart. L’artiste, d’origine italienne, réalisa à la fin des années 1820 une série de bustes en hermès de l’empereur, que l’on retrouve aujourd’hui dans des collections de fidèles bonapartistes. Ce jeune sculpteur, que Chopin désignait comme l’un des meilleurs de Paris en 1845, s’imposa comme le chef de file de la sculpture romantique. Pour sa série, il se serait inspiré du buste de Napoléon 1er réalisé par son maître François-Joseph Bosio, ainsi que du portrait de l’Empereur lauré d’Antoine-Denis Chaudet, aujourd’hui conservé au musée du Louvre.

 

Des photographies d’archives du général Corvisart

Parmi les pièces historiques, treize albums enrichis de 8 500 photographies (8 000 – 12 000 euros) retracent le parcours de Charles Corvisart, de son entrée à Saint-Cyr en 1877 jusqu’à son engagement lors de la Première Guerre mondiale, où il sera promu au grade de Général de division. « Grand officier de la Légion d’honneur il est également chevalier commandeur de l’Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni), détaille la maison de vente. Plus de 1500 photographies relatent la Grande Guerre de 1914 à 1918, et un album rassemble des photographies prises à Londres en 1918 alors que le général baron Corvisart prend sa fonction d’attaché militaire à l’ambassade de France à Londres et chef de la mission française au Royaume-Uni. » Les photographies les plus anciennes de la famille datent des années 1880. « Un album concerne l’Indochine, le Laos et le Cambodge dans les années 1880-1900, trois albums retracent son voyage en Asie dans les années 1900-1908, et six albums rassemblent des photos de reportage de guerre de la Campagne de Mandchourie en 1904-1905. »

 

 

Des souvenirs chargés d’histoire, accessibles dès 10 euros

Au catalogue des bijoux se distinguent une broche Art déco, arborant diamants et émeraudes (5 000 – 8 000 euros) et un collier du XIXe doté de vingt-cinq diamants en chute et vendu dans son écrin d’origine signé « B. Noury » (15 000 – 20 000 euros). Notons enfin, pour la vente de mobilier et objets d’art, la présence d’une paire de lampes dites Carcel d’époque Restauration (3 000 – 5 000 euros) et un dessin de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) (600 – 800 euros). Autant de lots d’exception qui seront accompagnés, les 20 et 21 février, d’un florilège de souvenirs chargés d’histoire, accessibles dès 10 euros…

Enchérir | Suivez la vente des souvenirs de la famille Corvisart les 20 et 21 février en live sur interencheres.com

 

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