Le 16 avril 2018 | Mis à jour le 3 juillet 2018

Une Nana de Niki de Saint-Phalle adjugée 27 000 euros dans la Sarthe

par Diane Zorzi

Une épreuve numérotée de L’Ange Vase de Niki de Saint-Phalle s’est envolée à 27 000 euros hors frais par Maître Cyril Duval samedi 21 avril 2018 à La Flèche près du Mans. Retour sur sculpture évoquant la fameuse série des Nanas que l’artiste féministe réalise à partir des années 1960.

 

Le mouvement est ample et dansant. Le corps est bariolé. Les cuisses sont charnues, les hanches saillantes, la poitrine proéminente… Les Nanas de Niki de Saint-Phalle (1930-2002) ne manquent pas d’attirer l’œil. Elles ont beau ne pas avoir de visage, la plasticienne et sculptrice autodidacte brandissait volontiers ces figures féminines, identifiables au premier regard, en guise d’étendard du féminisme. D’abord poupées de laine traduisant la tristesse ou la violence en 1964, elles s’habillent finalement des couleurs les plus intenses, sous la forme de sculptures en polyester inspirant l’allégresse. « Je me suis retrouvée dans l’atelier à faire des créatures joyeuses à la gloire de la femme », confiait-elle dans un entretien de 1996.

 

Artiste résolument féministe, Niki de Saint-Phalle rêve d’un monde dominé par ces femmes, libres et indifférentes aux critères de beauté. « Ces femmes tout à la fois dodues et aériennes parcourent dès lors tout le reste de son œuvre », détaille Maître Cyril Duval qui mettra aux enchères un Ange Vase fondu en 1993.

 

Celui-ci fut réalisé en collaboration avec le fabricant de polyester Robert Haligon. Le bras de la « Nana » y est étiré pour faire office de réservoir au vase. « Cette épreuve d’artiste numérotée a été tirée à 10 exemplaires. D’autres éditions ont été façonnées, présentant des nuances et des décors différents. L’un d’eux a été adjugé en décembre dernier en Allemagne à 45 000 euros. Le nôtre, provenant d’une collection particulière de la Sarthe, a quant à lui trouvé preneur à 27 000 euros hors frais. »

 

 

 

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