Des adresses IPv4 vendues en live à plus de 110 000 euros
Depuis l’annonce de leur pénurie en 2019, les adresses IPv4 se vendent à prix d’or sur le second marché. Le 18 mars dernier, des opérateurs ont poussé les enchères jusqu’à 112 351 euros sur le live d’Interencheres pour acquérir trois blocs d’adresses IPv4 et un bloc d’adresses IPv6.
Pour se connecter à un réseau et ainsi recevoir et émettre des données, un appareil doit être doté d’un identifiant : l’adresse IP. Aujourd’hui, la version la plus utilisée du protocole est l’IPv4. Elle fut déployée dès 1980, proposant pas moins de 4,2 milliards d’adresses uniques. Mais alors qu’elle était destinée à sa création à des appareils de réseau (ordinateurs, serveurs, routeurs, imprimantes..), l’IPv4 doit aujourd’hui doter d’un identifiant un panel d’objets connectés qui ne cesse de croître (téléphones portables, automobiles, télévisions, réfrigérateurs…), tant et si bien que le stock conséquent d’adresses uniques disponibles est arrivé à saturation. Pour contrer cette pénurie, une nouvelle version, dite IPv6, a été développée, mais son faible rythme d’adoption ne permet pas d’espérer un basculement d’IPv4 vers IPv6 avant 2025. La solution pour nombre d’opérateurs est alors de se tourner vers le second marché où les adresses IPv4 se vendent à prix d’or.
Des blocs d’adresses vendus aux enchères suite à la liquidation judiciaire de Digicube
Le 18 mars dernier, les enchères se sont ainsi envolées jusqu’à 112 351 euros (frais judiciaires de 14,28 % inclus) sur le live d’Interencheres pour trois blocs d’adresses IPv4 et un bloc d’adresses IPv6. Mis à prix à 20 000 euros, cet ensemble d’adresses était présenté aux enchères par Xavier Gauducheau, dans le cadre de la liquidation judiciaire de Digicube, une société de la région rennaise spécialisée dans l’hébergement de sites internet. « Les enchérisseurs n’étaient pas des leaders français comme OVH ou Orange, mais huit entreprises de petites tailles qui ont besoin de davantage d’espaces pour héberger leurs clients », détaille une collaboratrice de la maison de ventes Rennes Enchères. « Acheter des adresses IPv4 d’occasion auprès de sociétés qui ont cessé leurs activités est aujourd’hui le seul moyen pour les opérateurs de se développer ».
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