Rolex aux enchères, le point sur la cote et les modèles les plus recherchés
La marque horlogère a déjà grimpé l’Everest, accompagné les pilotes de course automobile, guidé les plongeurs de grande profondeur… Et Rolex continue d’engranger les records, mais cette fois dans les ventes aux enchères.
Avec 17,75 millions d’euros adjugés pour la Daytona ayant appartenu à Paul Newman, Rolex détient depuis 2017 un record pour une montre bracelet… « Mais au départ, les montres Rolex n’étaient pas si chères que ça, souligne Hugo Page. Dans les années 1960-1970, une Lip en or neuve valait plus cher qu’une Submariner… » Les temps ont bien changé, et la marque suisse est désormais la plus recherchée, en vintage comme en neuf. L’expert des ventes Osenat avance deux chiffres : « la production annuelle s’élève à 1,3 million de montres, et le carnet de commande se situe autour de 7 millions… » Saturation donc sur le premier marché, celui du neuf. Le second est celui des montres vintage, celles qui se trouvent aux catalogues des maisons de ventes aux enchères.
Les Rolex de sport font la course en tête
Dans ce domaine, les têtes d’affiches sont les montres de sport qui ont une histoire : pour exemple la Submariner Comex, créée en coopération avec la Compagnie Maritime d’Expertises et qui visait à améliorer les performances de cette montre de plongée. Elle peut valoir aujourd’hui 100 000 à 150 000 euros, et plus du double si elle a ses papiers d’origine complets.
Autres modèles atypiques, les montres vendues par des comptoirs tels que celui de Tiffany pour l’Explorer II Freccione. La marque américaine faisait apposer son nom sur le cadran, créant ainsi de fait une série limitée qui fait monter l’estimation à 80 000 – 120 000 euros.
« Il existe également un marché d’investisseurs qui jouent sur la pénurie, ils revendent des montres achetées en boutique très rapidement, cela a fait flamber les prix de la Daytona il y a deux ans mais cela se calme maintenant », analyse Hugo Page.
Hulk, Batman et Kermit
Trois catégories de montres Rolex sont présentées en vente : d’abord les Datejust ou Date, et les Oyster… Des montres de ville et de sport élégantes, avec un certain nombre de modèles féminins, et dont les cotes débutent autour de 1 000 euros environ. Ensuite les montres professionnelles, fleurons de la marque. « Elles ont aussi des variantes, qui ont des surnoms chez les collectionneurs. La Submariner Hulk, cadran et lunette verte, la Kermit lunette verte cadran noir, la Starbuck qui est une variante de la Kermit… », détaille l’expert. La GMT Master existe également en version « Pepsi », lunette bleue et rouge (8 000 à 12 000 euros pour un modèle années 1970), ou « Batman », lunette noire et bleue (12 000 à 18 000 euros pour un modèle de 2017).
Dernière catégorie, mais qui ne remporte pas beaucoup de succès : les modèles de soirée Cellini, très atypiques dans la production Rolex. Un modèle carré des années 1970, en or, ne dépasse pas 3 500 euros d’estimation. Ce n’est clairement pas ce que cherchent les amateurs de Rolex.
L’expert conseille à tous les collectionneurs de rester très attentif à ce que produit la marque aujourd’hui car certaines montres ne seront plus jamais éditées, lorsqu’il s’agit de séries limitées, de partenariats (la Comex par exemple) ou parce que les composants ont changé : « les index au tritium radioactifs donc ne sont plus utilisés, mais ils avaient l’avantage d‘attaquer un peu le vernis, et de changer de couleur, cela a donné une patine unique à ces pièces ».
Rolex, avant ou après 50 ans ?
Le public pour ces montres reste majoritairement masculin, de la trentaine lorsqu’il s’agit d’une première montre de luxe, à cinquante et plus si l’on considère les collectionneurs qui acquièrent plusieurs montres. « Dans nos ventes, environ 20 % des lots partent à l’étranger, estime Hugo Page. Mais ces 20 % sont les lots les plus chers, et ils vont en Asie ou aux Etats-Unis ».
Les enchères de Rolex, la garantie sur un marché envahi par les faux
Atout des ventes aux enchères : la garantie sur un marché envahi par les faux. Les experts prennent soin de vérifier chaque montre et de la documenter autant que possible. « Une Rolex des années 2000, sans boîte ni papiers, c’est vraiment compliqué parce qu’elle peut être fausse ou volée… Pour ces modèles relativement récents, il faut avoir toute l’histoire et le full set, il y a trop de faux pour ne pas se méfier », assène l’expert. Il souligne que les faussaires sont aujourd’hui extrêmement talentueux. En mars dernier s’est tenu à Paris le procès d’un faussaire accusé d’avoir écoulé des milliers de fausses Rolex : il a été condamné à 4,5 années de prison et 206 millions d’euros d’amende…
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Image en Une : Rolex Oyster Perpetual Date estimée 6 000 à 7 000 euros.
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