Le 9 octobre 2024 | Mis à jour le 9 octobre 2024

Une collection de plus de 200 montres Omega aux enchères à Paris

par Diane Zorzi

Le 15 octobre à Paris, la maison Métayer-Mermoz dispersera la collection d’un passionné d’Omega qui réunit durant 30 ans plus de deux cents montres retraçant un siècle de l’histoire de cette entreprise horlogère mythique. Des modèles rares côtoieront des pièces accessibles aux jeunes collectionneurs…

 

La vente a nécessité deux ans de préparation et pour cause. Il s’agit, souligne l’expert Geoffroy Ader, de « la plus belle vente Omega organisée en France ces dernières années ». Avec à l’appui un catalogue dense et richement documenté, la vacation conte l’itinéraire d’un passionné d’horlogerie qui, durant une trentaine d’années, a réuni plus de 200 garde-temps retraçant un siècle de l’histoire d’Omega.

 

Omega, premier partenaire officiel des Jeux Olympiques

Nul hasard si la maison Métayer-Mermoz, qui orchestrera l’événement, a choisi l’année 2024 pour dévoiler cette collection, la marque Omega était l’été dernier à Paris le chronométreur officiel des Jeux Olympiques. « Omega a été le premier partenaire officiel des Jeux Olympiques en 1932 à Los Angeles, détaille Geoffroy Ader. La marque a beaucoup innové dans le domaine de la chronométrie, établissant des normes de précisions uniques dans le chronométrage sportif. » L’on doit, par exemple, à Omega l’invention des cellules photoélectriques « Magic Eye » et de la camera photo-finish qui, éprouvées lors des JO de Londres de 1948, permettaient d’enregistrer le moment exact du franchissement de la ligne d’arrivée et d’attester de l’ordre d’arrivée des athlètes, de même que l’invention des premières plaques de touche qui permirent aux arbitres, lors des jeux panaméricains de 1967, de noter le moment exact où chaque nageur touchait le mur de la piscine. Autant d’innovations que la maison Métayer-Mermoz et l’expert Geoffroy Ader entendent souligner en plaçant cette vente sous le signe de l’Olympisme.

 

Un voyage dans la galaxie Omega, de 1914 à 2005

« Avec cette vente, qui invite à voyager dans la galaxie Omega de 1914 à 2005, nous souhaitons faire découvrir aux collectionneurs tout le génie de cette marque qui ne se limite pas à la seule Speedmaster Moon-watch choisie par la NASA pour la conquête spatiale », explique Geoffroy Ader.

Si cette montre chronographe mythique s’invite à la vente, avec un modèle « MoonWatch II » (10 000 – 15 000 euros) disposant d’une rare lunette décimale, la pièce maîtresse de la collection révèle un pan méconnu de la production de cette entreprise suissesse fondée en 1848 à la Chaux-de-Fonds : la création de cadrans émaillés. « Dans le cas de notre garde-temps, estimé 40 000 à 60 000 euros, un cadran en or sert de support, on applique différentes couches d’émaux que l’on cloisonne avec des cloisons d’or. Une fois la création terminée, on obtient un sublime décor qui apporte un aspect artistique à ce cadran », détaille l’expert. De tels bijoux sont rares sur le marché, leur production étant des plus anecdotiques dans l’histoire d’Omega. « La production s’étend sur une période très courte qui débute vers 1946 et cesse en 1956. Ces montres sont dotées de cadrans presque uniques », se réjouit l’expert, avant d’attirer notre attention sur une pièce « plus insolite, celle qui m’amuse le plus », La Magique Scarface (3 000 – 5 000 euros). Arborant un cadran transparent, elle doit son nom au film culte de Brian de Palma, dans lequel Al Pacino l’arbore fièrement à son poignet, tout en scandant « C’est la dernière fois que vous voyez un voyou aussi bien fringué ! »

 

 

Le catalogue dévoile en outre une large sélection de montres à quartz. « On oublie souvent qu’Omega a été l’un des précurseurs dans le domaine du quartz, rappelle Geoffroy Ader. Ces montres constituent de véritables prouesses techniques ». En témoigne la Omega Constellation « Marine Chronometer » (2 000 – 3 000 euros), une montre bracelet de marine professionnelle en acier à quartz qui illustre la quête de précision engagée par Omega. « Dans un soucis de perfectionnement, Omega fait appel à l’Institut Battelle de Genève, note l’expert. Avec une gestation méticuleuse et laborieuse, cette version du Megaquartz est présentée sous forme de prototype à la foire Basel Fair de 1970 avec le calibre 1 500. » La première version est commercialisée en 1972 avec le calibre 1510, dévoilant le premier mouvement de montre à quartz haute fréquence au monde. « Il s’agit de la première montre qui, du fait de sa haute fréquence, dispose d’un ajustement de l’heure sans modifier le placement de l’aiguille des minutes. »

 

Des montres accessibles aux jeunes collectionneurs

Aux côtés de ces pièces d’exception, le catalogue regorge de montres accessibles aux budgets plus modestes, avec des estimations démarrant à 200 euros. « C’est une vente très intéressante pour les jeunes collectionneurs, souligne Geoffroy Ader. Récemment, Omega a sorti une réédition de la Speedmaster Moonwatch First Omega in Space qu’elle propose autour de 9 000 euros, alors que les Speedmaster de notre vente, qui sont de véritables pièces vintage, sont estimées entre 2 000 et 10 000 euros ! » Les jeunes collectionneurs trouveront notamment dans cette vente de nombreux modèles vintage au design caractéristique des années 60 et 70. 

 

 

Des enchérisseurs du monde entier sont attendus pour cette vente. « Le monde entier s’intéresse à Omega, précise l’expert. Nous recevons des demandes de renseignement émanant aussi bien d’Europe, que des Etats-Unis, du Moyen-Orient et de l’Asie, la marque Omega étant présente depuis plus d’un demi-siècle sur le sol chinois. » Si le marché de l’horlogerie doit, comme de nombreux secteurs, composer avec une conjoncture incertaine, il peut compter sur la passion, toujours vive, des collectionneurs. « Ce marché n’est pas épargné par la crise, mais le plus important est que nous sommes revenus, après l’euphorie des années 2020-2021, à un marché de collectionneurs connaisseurs. » Des collectionneurs dès lors plus exigeants quant à la qualité et l’état des pièces proposées. « Le marché de l’horlogerie se porte bien lorsque les montres sont belles, en bon état et bien documentées », résume Geoffroy Ader, soulignant le rôle clé que jouent les experts et commissaires-priseurs dans l’élaboration des catalogues de vente. « Nous devons redoubler d’effort pour fournir toutes les informations qu’il nous est possible de réunir à ce public éclairé ». Avec les fiches descriptives, particulièrement détaillées, qui accompagnent chacun des lots, cette vente sera sans nul le théâtre de belles enchères, même si, rappelle l’expert en citant Pierre de Coubertin, « l’important c’est de participer » !

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