
Estimé 100 000 € - 150 000 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : Avions Voisin C1 Coupé-Chauffeur Binder Circa 1922
Chassis n° 765
Moteur n°747 Type M1 Série n°767
Carte grise française
Carrosserie par Binder
Une affaire de famille
Voilà encore une automobile dont l’histoire vaut la peine d’être contée. Sans l’invention de la « radio CB », notre Avions Voisin serait peut-être encore au fond d’une grange. Nous sommes en 1977 et Monsieur F. sort tout juste de l’armée. Comme beaucoup d’autres à l’époque, il utilise une CB pour communiquer avec les autres usagers de la route. Voilà le début d’une longue aventure...
Seule entorse à l’origine, l’intérieur chocolat (un échantillon a été conservée) est transformé en rouge bordeaux
La boîte à outils d’origine Avions Voisin est complète et présente.
La carrosserie Binder est truffée de succulents détails. Le dictographe (fonctionnel) pour la communication entre le chauffeur et les passagers en est un parmi tant d’autres.
En plus de la plaque Binder sur les flancs de la voiture, certains éléments comme le phare sont signés du carrossier parisien.
Durant cette première conversation CB, l’interlocuteur de Monsieur F. évoque une veille voiture familiale, appartenant à la famille depuis trois générations. Une amitié se crée entre les deux compères de CB, et Monsieur F, baignant dans l’univers des voitures de collection, garde dans un coin de sa tête cette mystérieuse voiture. Nous voilà en 1987, nos deux interlocuteurs ont gardé contact et Monsieur F est invité dans les Landes, où se trouve la mystérieuse voiture. À l’ouverture des portes de la grange, c’est le choc... Après dix ans d’attente, l’Avion Voisin C1 carrossé par Binder se laisse enfin approcher et l’attente est récompensée. L’automobile est complète, figée dans les années 20, le livret d’entretien annoté est même présent. Monsieur F. tombe immédiatement sous le charme, mais malheureusement, la famille ne souhaite pas s’en séparer.
Il était de tradition de faire un changement moteur chez Avions Voisin lorsque qu’une voiture se présentait à l’entretien. Notre exemplaire n’a pas dérogé à la règle. Pour l’anecdote, il semble que les femmes eussent à cœur de s’occuper de l’entretien des Avions Voisin, le charme de Gabriel voisin y étant pour quelque chose
Monsieur F. prendra donc son mal en patience et c’est seulement au début des années 2000 qu’il pourra enfin acquérir la voiture de la famille Gauthier De Lahaut. S’en suivront alors quatre ans de restauration de haute volée avec pour objectif de garder tous les éléments d’origine. La voiture sera entièrement démontée et chaque boulon remis à neuf. Un travail titanesque qui permet aujourd’hui à la voiture d’être parfaitement fonctionnelle en retenant la quasi-totalité de ses pièces d’origine. Chapeau l’artiste !
C’est grâce à la guerre que Gabriel Voisin a construit son empire. Fort de la vente de nombreux bombardiers lors de la Première Guerre mondiale, il diversifie ses activités à partir de 1919 et commence à construire des automobiles. La C1 sera le premier modèle de sa « conception », largement aidée par l’achat à André Citroën des droits pour la construction d’un modèle de luxe de grande puissance. La C1 fut fabriquée à environ 1200 exemplaires entre 1919 et 1924 dont très peu ont survécus jusqu’à aujourd’hui. Pour l’anecdote, on dit que le préfixe « C » faisait référence à son cher frère Charles, décédé quelques années plus tôt. On ne présente plus le moteur «Knight », moteur sans soupape 4 cylindres de 3969 cm3 (18HP), développant 78 chevaux qui équipera les C1.
Coupé-Chauffeur Binder circa 1922 Il était pour l’époque et encore aujourd’hui particulièrement discret et très coupleux. Un des coups de génie de Gabriel Voisin est d’équiper ses automobiles de freins à l’avant. Pas du tout la norme en 1919, il validera cette idée en remarquant que la voiture équipée seulement de frein arrière, à vitesse égale, freinait bien mieux en marche arrière qu’en marche avant ! Les Avions Voisin seront vite associés à une notion de qualité et de design, mais aussi aux grands de ce monde, une clientèle exigeante et raffinée, la C1, notamment, sera utilisée par la cour royale de Yougoslavie et la République française. Notre exemplaire, carrossé par Binder, est d’ailleurs très similaire à ceux qui équipaient la République française.
Le tableau de bord en aluminium bouchonné regroupe bien l’ensemble des instruments de bord spécifique aux Avions Voisin
Les informations transmises par la famille Gauthier de Lahaut indiquent que la voiture avait été stockée peu de temps avant la guerre. Le compte-tour indiquait à ce moment environ 29 000 km. On sait aussi que le surnom de « Zoé » lui était affectueusement donné par la doyenne de la famille, qui se souvenait de balades dans la voiture alors qu’elle était une enfant. Enfin, les souvenirs de l’immatriculation 5053-GA5 (circa 1928) sont une piste de recherche pour le prochain propriétaire.
Seuls les deux panneaux en bois coté passage ont du être remplacés. Le support de malle est bien d’origine, mais la malle étant manquante, elle a été suppléer par une malle d’époque. ↓ La plaque du carrossier Binder. On sait que les premières C1 vendues par Avions Voisin n’étaient pas carrossées par l’usine. Tout simplement, car elle n’en avait pas encore les compétences
Lors du démontage de l’automobile, Monsieur F à découvert cloué sur la caisse le témoignage du passage du poseur de toile de coutil, indiquant la date de pose : 30 Le fameux écusson Avions Voisin qui fait référence à la fascination de Gabriel Voisin pour l’Egypte ancienne
Voilà une opportunité exceptionnelle d’acquérir une automobile unique, à 95% d’origine et avec un historique qui ne prête pas à débat. Rare sont les automobiles d’avant-guerre qui peuvent se targuer d’autant d’atouts. Cette Avions Voisin sera à garder précieusement dans sa collection. Au vu de sa rareté, c’est une bête à concours, en Europe comme aux Etats-Unis. Voir le lot

Estimé 50 000 € - 60 000 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : De Dion Bouton Tricycle. Circa 1902.
Moteur n°16277
Embrayage Refroidissement par eau de la culasse
A immatriculer en collection
« Le tricycle De Dion est un outil extrêmement amusant. C’est l’automobile du jeune homme et du célibataire »
Nous sommes à la fin de l’année 1881, pour préparer la fête qu’il organise, Albert De Dion se rend au magasin Giroux, boulevard des Italiens à Paris. Alors qu’il choisit des jouets et des cotillons, il tombe en arrêt devant une petite machine à vapeur exposée en vitrine et demande d’en connaître les créateurs. C’est ainsi qu’il rencontre le mécanicien Georges Bouton, né en 1847 et Charles Trépardoux, né en 1853, ingénieur des Arts & Métiers. L’épopée De Dion Bouton pouvait commencer.
En 1882, tous deux se mettent au service exclusif d’Albert de Dion. La première Société Trépardoux et Cie est fondée et durera jusqu’en 1887, date où elle devient la Société De Dion, Bouton & Trépardoux
Au début des années 1890, à une époque où le transport routier motorisé se développait rapidement et où l’on ne savait pas si la vapeur, l’électricité ou le moteur à combustion interne allaient prendre le dessus, De Dion et Bouton se tournent vers le moteur à combustion interne, au grand dam de Trépardoux qui démissionne en 1894, laissant à ses anciens partenaires le soin de développer ce qui deviendra le premier moteur à combustion interne à haut régime. La société De Dion et Bouton était née, elle deviendra De Dion, Bouton et Cie en 1898
La culasse est refroidie par eau à l’aide du radiateur situé sous le réservoir d’eau.
Autre spécificité de notre tricycle On devine l’embrayage positionné à droite du moteur. Il sera bien pratique pour participer au Londres Brighton
Les moteurs de l’ingénieur du génial Bouton développaient des puissances bien supérieures à celles moteurs de Daimler et de Benz tout en les égalant en fiabilité. Il n’est donc pas étonnant que ces moteurs aient été adoptés par des centaines de constructeurs automobile, Louis Renault et Louis Delage en tête, influencés par les succès obtenus par les tricycles De Dion-bouton dans des épreuves comme Paris-Bordeaux. Le premier moteur sera un mono cylindre d’un demi-cheval vapeur, refroidi par air et expérimentée sur un tricycle en 1895. Très vite, il évoluera jusqu’à atteindre 2 chevaux ¾ et sera refroidi par eau, comme notre exemplaire. De 1895 jusqu’aux premières années du XXe siècle, le moteur De Dion Bouton sera adopté par plus de 300 constructeurs d’automobiles : qui en équipèrent avec succès leurs premiers véhicules.
Acquis auprès d’un garagiste de Charente Maritime, notre tricycle est depuis plusieurs décennies dans la même collection. Il a bénéficié d’une ancienne restauration, brillante, par la conservation de tous ses éléments d’origine. Il a été redémarré dernièrement, et attend son prochain propriétaire pour une subtile mise au point. On assiste à un réel engouement pour les tricycles et quadricycles depuis quelques années. Le club des Teuf Teuf en France et son équivalent anglais le De Dion Bouton Club U.K sont extrêmement dynamiques et proposent de nombreux événements attrayants ouverts exclusivement aux conducteurs et pilotes de De Dion Bouton. Le Graal étant de participer au Londres Brighton ou à la fameuse course de tricycle de Brooklands Voir le lot

Estimé 45 000 € - 55 000 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : Comiot Tricycle transformable circa 1900
Moteur n°4269
Tricycle transformable en quadricycle
Carte grise hollandaise
Choisir, c’est renoncer
Engin d’un autre temps, notre tricycle Comiot est à cheval entre cycle et automobile. La marque Comiot fait partie comme Phébus, Clément ou Automoto des fabricants qui proposaient à la vente des tricycles entre la fin du dix neuvièmes et le début du vingtième siècle. Chaque tricycle avait ses spécificités, le rendant quasiment unique mais était toujours équipé du moteur De Dion
Vers le milieu des années 1890, la marque Comiot est connue comme fournisseuse de pièces pour cy - cles, notamment grâce à la vente exclusive des marques Eadie et Perry. Il faut attendre les alentours de 1897 pour que les premiers tri - cycles Comiot soient commercialisés. Engagé à la course de Pa - ris-Trouville en 1897, un tricycle Comiot s’offrira le luxe de terminer devant huit des douze tricycles De Dion Bouton inscrits !
Le mono cylindre De Dion Bouton est bien complet avec son alimentation d’origine.
On peut différencier le Comiot du tricycle De Dion entre autres par sa fourche « quadritubulaire », alors qu’elle est en structure triangulaire chez De Dion. Cette fourche est de la marque Eadie, tout comme le moyeu, la chaîne ou les com - mandes. Comiot essaya divers systèmes de pont arrière (pas franchement convainquant, ce qui en - traînera un mea-culpa publique de la part de son président) pour finalement revenir au système De Dion à partir de 1900, dont notre exem - plaire est équipé. C’est également à cette que l’on pense que la marque Eadie prit le contrôle de Comiot
Le quadricycle est né de la demande croissante Comiot tricycle circa 1900 de capacité de transport de passagers. Particulièrement ingénieux, il a été créé en concevant un cadre indépendant amovible pouvant être fixé au cadre du tricycle à la place de la roue avant unique, créant ainsi un véhicule à quatre roues avec un siège à l’avant.
Détail du système de direction sur la version quadricycle Réglage de l’accélérateur, de la richesse, le pilotage du quadricycle est tout un art !
L’un des points d’intérêt de notre Comiot est son équipement pour le transformer en quadricycle. En effet, à l’époque, certains fabricants proposait cette transformation, qui permettait de jouir du tricycle seul, ou du quadricycle à deux !
On notera que nos amis de l’administration hollandaise se sont mépris, en identifiant notre Comiot comme un Clément de 1899, il faudra faire rectifier cette erreur.
Notre tricycle Comiot possède le moteur de Dion Bouton n°4269, ce qui, combiné à la forme de son cadre permet une datation dans l’année 1900. Ce rescapé des premières années de production a été entièrement restauré en 2004 (dossier photos disponible). Il a ensuite peu roulé, son détenteur étant plus intéressé par la mécanique que par la conduite ! Il est donc à redémarrer. Ce rare Comiot attends son nouveau propriétaire pour courir le prochain Londres Brighton auquel il est éligible ! Voir le lot

Estimé 150 € - 200 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : Affiche MCF – Géo Ham
Géo Ham (Georges Hamel) 1900-1972
Grand Prix Automobile organisé par le Motocycle Club de France, 1935.
Affiche, imprimerie Max Courteau, Paris, datée 6.35.
40 x 30 cm.
Motocycle Club de France fondé en 1903.
Société d’encouragement au tourisme et au sport motocycliste et automobiliste.
Le Motocycle club de France, organise-lui aussi son Grand Prix de France
de 1924 à 1937, avec une participation aussi bien de concurrents nationaux qu’internationaux. Après-guerre, l’appellation change, pour devenir le Critérium de vitesse MCF de 1960 à 1971.
Ainsi, en 1935, s’illustrerons pour ce GP motos les catégories suivantes :
175cmc, 250cmc, 350cmc et 500cmc et pour les voitures et cycles-cars de 750cmc, 1.100cmc, et 1.500cmc. Dans la catégorie reine des plus de 1.500cmc à compresseur se disputent Bugatti, Maserati ou Alfa Romeo. C’est d’ailleurs l’une d’entre elles que Géo Ham a choisi de représenter pour évoquer cette course ; la Tipo B P3 ! Aussi, ce seront deux Alfa Romeo 3L -avec en tête Raymond Sommer- qui s’imposeront suivies d’une Bugatti sur la troisième marche du podium.
Quelques semaines après sa victoire au Grand prix du MCF 1935, Raymond Sommer sur son Alfa-Romeo Typo B ( P3 ) remporte avec la même voiture le Grand Prix de Picardie 1935. Voir le lot

Estimé 200 € - 300 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : Les motos sur l’anneau de Montlhéry - Géo Ham Circa 1930
Géo Ham (Georges Hamel) 1900-1972
Dessin H. 23cm x l. :31cm
Cadre H. 40cm x l. : 49.5cm.
Très bon état. Encre de chine. Voir le lot

Estimé 600 € - 800 €
Par Osenat Fontainebleau à Paris
le 16/04/2023 : Géo Ham (Georges Hamel) 1900-1972 «Sécurité Goodrich»
Plaque émaillée rectangulaire double face, signée Géo Ham sur la droite.
«Sécurité sur pneu Goodrich, en vente ici».
Editions «Emaillo- Gravure-Paris»
Circa 1930 . 80 x 60 cm.
Divers accidents, recto/verso.
Bibliographie: «Plaques émaillées de nos garages» de B. Rihet, éditions «La mémoire du temps», œuvre reproduite page 174. Voir le lot