Le 6 août 2024 | Mis à jour le 6 août 2024

Vin blanc aux enchères : un guide sur les domaines à suivre

par Magazine des enchères

Pas loin de détrôner les rouges qui ont longtemps dominé les ventes, les vins blancs enchaînent les succès dans les ventes aux enchères actuellement. Les explications et conseils de l’expert Pascal Kuzniewski.

 

« Le vin blanc se vend plutôt mieux que le rouge en ce moment, et c’est une clientèle plus jeune qui cherche des vins plus frais Â», analyse l’expert Pascal Kuzniewski. Cette tendance ne semble pas être liée à la saison estivale, elle se confirme sur toute l’année écoulée. Le vin blanc a longtemps souffert d’une mauvaise réputation : difficile à digérer et cause de maux de têtes… « C’était vrai, et lié à la manière dont étaient élevés les vins après la Seconde Guerre mondiale. Il fallait produire beaucoup, et les viticulteurs ont certainement abusé de la potasse, du soufre… Surtout sur les blancs car ces cépages produisent naturellement davantage », explique l’expert des ventes Besch Cannes Auction. Cette période est révolue, et les viticulteurs s’orientent depuis quelques dizaines d’années vers le bio ou la biodynamie.

 

Les Bourgognes blancs, stars des enchères

Les stars de cet univers restent, du point de vue des prix, les Bourgognes. « Les Chablis venus de grands domaines telles que Raveneau, Dauvissat ont vu leur prix grimper ces dernières années, peut être avec excès, il peut y avoir un retour de bâton Â», constate l’expert. Pour exemple, un lot de trois bouteilles de Chablis Montée de Tonnerre 2009, domaine de François Raveneau est estimée 750 à 900 euros, et une bouteille domaine Vincent Dauvissat de 2017, Chablis les Preuses, 230 à 260 euros. L’expert recommande de s’intéresser à d’autres domaines de Bourgogne, tels que Picq ou Droin, dont les prix sont plus abordables : comptez 240 à 300 euros pour 12 bouteilles de Chablis Vosgros 20212, domaine Gilbert Picq. Ainsi qu’aux vins du Mâconnais, Pouilly-Fuissé ou Mâcon, dont le caractère authentique ne peut que séduire.

 

 

Les territoires à apprécier tout de suite

Passons du côté du Rhône pour apprécier les Crozes-Hermitage ou les Condrieu, domaines qui semblent reprendre de l’importance dans les ventes aux enchères. Trois bouteilles de Condrieu la Doriane, 2018 domaine Guigal peuvent valoir entre 140 et 160 euros et sont parfaits pour une consommation immédiate. Le long terme peut alerter leurs saveurs d’abricot ou de violettes. En ce qui concerne les Hermitage blancs Pascal Kuznievski recommande « de les boire dans les 2 ou 3 ans, ou d’attendre plus de 10 ans pour en profiter ». Sont donc parfaites pour la consommation trois bouteilles de L’Hermitage Blanc 2009 domaines Jean-Louis Chave, estimées entre 660 et 800 euros.

Les vins de Loire peuvent également receler quelques jolies surprises. Le Muscadet, autrefois considéré comme invendable est désormais remis au goût du jour par des vignerons de talent. C’est le cas du domaine de Pierre Luneau-Papin (comptez 270 à 330 euros pour 12 bouteilles Excelsior de 2009). Et pour revenir aux classiques, on peut consommer tout de suite un magnum blanc de Pouilly-Fumé domaine 2009 de Didier Dagueneau (350 à 400 euros) ou plus sagement une bouteille 2010 du même domaine (150 à 180 euros). Ceux qui ont renoncé pour cause de budget aux Bourgognes se reportent également souvent vers les Sancerre, les Cheverny, les Quincy… Il existe dans cette région une importante variété de terroirs, et des vignerons attachés à créer des vins de caractère.

 

 

Du Riesling au Jurançon, les régions moins en vogue pour de bonnes affaires

Dans les secteurs un peu oubliés en ce moment, et qui peuvent donner lieu à de bonnes affaires, il faut compter l’Alsace. « Les Riesling bien secs et un peu tendus trouvent des amateurs, c’est plus compliqué pour les Gewurztraminer qui sont plus sucrés, car le sucre n’est plus tendance aujourd’hui, regrette Pascal Kuzniewski. Nous vendons des bouteilles des domaines Albert Mann pour 30 à 40 euros l’unité, cela devrait valoir bien plus ». Pour les mêmes raisons, il recommande de s’intéresser aux Jurançons, soulignant « leur goût complexe, ils vont vers la truffe lorsqu’ils vieillissent bien ». Ou les Sauternes, Yquem ou autres qui « sont vraiment en dessous au point de vue des prix en ce moment en comparaison avec le travail nécessaire pour les produire ». Ces Bordeaux restent tout de même dans des fourchettes élevées : comptez 1 500 à 2 000 euros pour une bouteille de 1928, et 900 à 1 000 euros pour trois Château d’Yquem 2015. Bien loin des Vouvray ou Coteaux du Layon, également portés sur le sucre, et dont l’expert affirme qu’ils « sont parfois très intéressants à déguster avec parcimonie, une demi-bouteille peut suffire pour passer un moment très agréable ». Toujours avec modération…

Enchérir | Suivez les prochaines ventes de vin sur interencheres.com

 

Haut de page

Vous aimerez aussi