
3 coups de cœur de commissaires-priseurs
Des broches Art déco exceptionnelles, une partie de cache-cache alsacienne, une version de Pyrrhus peinte par une mystérieuse femme… découvrez ces objets sélectionnées par trois commissaires-priseurs parmi leurs prochaines ventes aux enchères, toutes retransmises sur le Live d’Interencheres.
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Des ailes de diamants
« J’ai été totalement subjugué de découvrir cet ensemble de bijoux anciens, remontant au XIXe siècle, qui nous a été confié à la vente. De la variété des modèles à leurs dimensions exceptionnelles — jusqu’à 13 centimètres pour une broche en forme de flèche rehaussée de diamants –, en passant par les pierres utilisées, rubis, améthyste, émeraude, lapis-lazuli, jamais je n’avais vu autant de modèles extraordinaires rassemblés. Parmi mes plus grands coups de cœur figure cette paire de broches à motif d’ailes. Le pavage de diamants, subtil et poétique, donne l’impression qu’un ange va soudain s’envoler… Ces broches de corsage, souvenir de l’époque Napoléon III, venaient illuminer ostensiblement la robe. Etonnement, il y a dans cette collection une autre paire de broches de corsage, un peu plus tardive. Réalisées dans les années 30, ces bijoux épousent parfaitement les lignes géométriques et l’épure en vogue pendant la période de l’Art déco. Ces deux paires de broches de corsages, qui offrent une interprétation artistique totalement différente, sont toutes deux de véritables pièces de musées. Elles sont estimées chacune de 3 000 à 3 500 euros. » Maître Matthias Jakobowicz à propos de la vente de bijoux anciens organisée jeudi 6 octobre 2016 depuis le Marriott Opéra Ambassador Hôtel à Paris et en direct sur le Live d’Interencheres. > Lien vers les annonces de ventes
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Une partie de cache-cache
« Ce petit garçon à l’air malicieux, qui semble jouer à cache-cache dissimulé derrière le rideau, serait le fils du peintre de cette toile, l’Alsacien Martin Drolling (1752-1817). L’artiste puisait en effet son inspiration dans son quotidien familial, peignant souvent son épouse, Louise-Elisabeth Belot et ses deux enfants, Michel-Martin et Louise-Adéone, devenus tous deux peintres. Le style de Drolling se reconnait dans la touche lisse, la facture brillante, les subtils jeux de lumière, les juxtapositions de couleurs (ici, le bleu-vert du rideau, le sable du gilet, le rose du visage), ainsi que dans cette petite touche d’humour qui fait le charme de notre toile. Lorsqu’il quitte l’Alsace pour s’installer à Paris, Martin Drolling débute comme copiste et portraitiste. Son art d’une précision toute nordique, exercé à la copie des maîtres flamands du Louvre, séduit Elisabeth Vigée-Lebrun qui l’emploie alors pour peindre les accessoires. Il travailla également pendant plus de dix ans pour la manufacture de Sèvres. » Alexis Bordes, expert en tableaux et dessins anciens à propos de ce tableau mis aux enchères lundi 3 octobre 2016 par Maître Carole Jezequel depuis Rennes et en direct sur le Live d’Interencheres, avec une estimation de 12 000 à 15 000 euros. > Lien vers l’annonce de vente
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Pyrrhus et la mystérieuse artiste
Le peintre François-André Vincent (1746-1816) apparaît comme l’un des principaux rivaux du maître Jacques-Louis David, également actif entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Vincent est notamment l’auteur d’une peinture intitulée « Le jeune Pyrrhus à la cour de Glaucias » conservée au château de Zidlochovice en République tchèque, et dont le dessin préparatoire est présenté au Louvre. Lundi 3 octobre 2016, Maître Mathilde Sadde-Collette mettra aux enchères à Moulins et sur le Live d’Interencheres une toile reprenant trait pour trait la composition du « Jeune Pyrrhus à la cour de Glaucias » et qui porte la mention « Lise Bertaut d’après Vincent 1811 ». Le nom de cette artiste, encore inconnue, revient néanmoins une autre fois dans les recherches des historiens de l’art, au sujet d’un portrait qu’elle aurait réalisé en étroite collaboration avec Vincent. Si le mystère autour de Lise Bertaut (ou Bertauld) reste encore à éclaircir, le sujet du tableau est, lui, parfaitement identifié : il s’agit de l’adoption à l’âge de deux ans de Pyrrhus par son oncle Glaucias, roi d’Illyrie. Lorsque son père fut chassé du royaume, Pyrrhus fut amené à son oncle. Dans « Vies parallèles des hommes illustres », Plutarque raconte que lorsque l’enfant arriva devant le roi, ce-dernier fut d’abord hésitant. Mais devant l’insistance de son jeune neveu, qui le suppliait en s’accrochant à ses vêtements, Glaucias accepta de l’adopter. L’estimation de cette peinture oscille de 1 500 à 2 000 euros. > Lien vers l’annonce de vente