Une rare broderie du XVe siècle située dans l’entourage d’Anne de Bretagne dévoilée à Saint-Malo
Un rare triptyque en broderie de fils de soie, d’argent et d’or sera dévoilé aux enchères le 17 février à Saint-Malo. Un chef-d’œuvre du XVe siècle situé dans l’entourage d’Anne de Bretagne…
[Mise à jour, 20 février 2024] Le triptyque a été adjugé 14 375 euros (frais inclus).
« L’exceptionnelle finesse du point, particulièrement remarquable dans le traitement des nimbes filés d’or et d’argent, place ce triptyque parmi les travaux d’aiguille les plus raffinés que l’on ait réalisés vers la fin du Moyen Âge ». A lire l’experte Laurence Fligny, le triptyque en broderie de fils de soie, d’argent et d’or, présenté aux enchères par Stéphane Prenveille, a tout d’une commande royale. Celle-ci émanerait du Duché de Bretagne, à observer les emblèmes qui se déploient au sein de la composition. Des fleurs de lys parent la robe de la Vierge à l’enfant, tandis que des queues d’hermines se détachent sur le fond, entourant les anges musiciens. Autant d’éléments qui laissent croire à une commande émanant d’Anne de Bretagne, duchesse puis reine de France (de 1491 à 1498 et de 1499 à 1514), ou d’un membre de son entourage.
La broderie au Moyen Âge : un art précieux réservé à une élite
La broderie était au Moyen Âge un art luxueux et coûteux réservé à une élite. Elle ornait une grande variété de supports, des tentures murales destinées aux demeures de personnalités influentes, aux vêtements liturgiques et devants d’autel pour les églises. Les rois et princes avaient leurs brodeurs attitrés, choisis parmi les artistes les plus réputés de l’époque, et l’usage de matériaux précieux constituait une démonstration du rang social de son commanditaire – aux côtés des fils de laine et de soie, les fils d’argent et d’or, employés ici, étaient réservés aux pièces les plus luxueuses…