
A table avec Rancinan
[Le lot du jour] Hot-dogs, pancakes, ailes de poulet, sodas, sucettes, pop-corn, hamburgers, glaces et gâteaux figurent au menu de ce banquet un peu particulier. Maîtres Jean-Daniel et Anne Toledano présenteront ce grand tirage sous plexiglas (125 x 75 cm) du photographe français Gérard Rancinan, numéroté 4 sur 12 et estimé de 15 000 à 20 000 euros lors de la vente du vendredi 14 août à Arcachon et en direct sur le Live d’Interencheres.
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Le travail de ce photo-reporter originaire de Gironde est récompensé par quatre fois par le World Press Photo dans les années 1980. Il se fait ensuite connaitre du monde de l’art grâce à ses réinterprétations photographiques de chefs d’œuvres de l’histoire de l’art sous forme de grandes scènes burlesques et décalées minutieusement composées. En 2013, son œuvre intitulée « Le Festin des Barbares » est adjugée 260 000 euros à Versailles, faisant de l’artiste le photographe français vivant le plus coté sur le marché. Il est nommé chevalier des Arts et des Lettres en 2006 et expose en 2013 une de ses œuvres au Quai d’Orsay à l’invitation du ministre des Affaires Étrangères.
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Avec « The Big Supper » de 2008, le photographe nous livre ici une vision toute personnelle et désacralisée de la Cène, en reprenant la disposition des protagonistes du mythique repas biblique peint par Léonard de Vinci en 1498. Au centre de la composition, à la place du Christ, Rancinan place un employé de restauration rapide attablé devant une pomme et un verre de lait et ses douze apôtres obèses entourés d’une profusion de junk food représentant les clients habituels de ces fast-foods. Par cette provocante ode à la malbouffe, le photographe engagé dénonce les travers de notre société contemporaine et capitaliste à travers le monde.
Selon l’artiste, « le créateur du fast-food, svelte et élégant, invite à sa table les couches populaires dans une orgie de « bouffe » sucrée, colorée, acidulée. Quand un milliard d’hommes se battent aujourd’hui contre leur surpoids, un milliard d’autres meurent de faim, tandis qu’en haut de l’échelle sociale, la minceur s’achète au prix fort. »
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Exposée entre autre au Palais de Tokyo en 2009 à l’occasion de l’exposition « Métamorphoses et natures mortes » et en 2011 à l’Opera Gallery d’Hong Kong, cette œuvre rejoindra bientôt les murs du salon de son prochain acquéreur.
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères
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