Coups de cœur de commissaires-priseurs

Un paysage breton enneigé, une peinture religieuse florentine et une vue de Venise : venez découvrir ces trois tableaux sélectionnés par trois commissaires-priseurs parmi leurs ventes aux enchères estivales.

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Henry Moret sous la neige

« Il est assez rare de trouver des paysages de neige dans l’œuvre d’Henry Moret, qui nous a plutôt habitué aux bords de mer bretons. Cette huile sur toile de belle qualité a fait l’objet d’une exposition au sein de la galerie parisienne Le Barc de Boutteville en 1892 sous le titre Ferme sous la neige. Elle nous a été confiée à la vente par la petite-fille d’un ami de l’artiste, dont la mère serait la fille illégitime d’Henry Moret, à qui il aurait donné quelques œuvres. D’un point de vue stylistique, ce tableau me semble relativement hybride : nabi par ses aplats de couleurs, et pointilliste dans sa touche. C’est la troisième toile du peintre que nous mettons aux enchères au sein de notre hôtel des ventes en l’espace d’un an. En août 2014, nous adjugions Les chaumes en Guidel à 255 000 euros, un record mondial pour l’artiste. Il faut toujours s’attendre à des surprises avec Moret, car sa cote est en constante évolution. »

Maître Philippe Kaczorowski à propos du tableau Neige en Bretagne d’Henri Moret estimé 60 000 euros et proposé à la vente le 12 août 2015 à La Baule et sur le Live d’Interencheres. 

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Une Vierge florentine à Mâcon

« A mon sens, ce tableau est un petit morceau de l’histoire de l’art occidental. Pourtant, il dormait dans un château de la région mâconnaise, oublié derrière une porte… Le dos en peuplier, caractéristique des panneaux du XVIe siècle, m’a convaincu de l’apporter chez un expert qui l’a précisément daté entre 1540 et 1545. Il se dégage de cette œuvre une très belle prestance de par son dessin, sa construction, ses couleurs riches et profondes. Une distinction qui a parfaitement réussi à traverser le temps, puisque des analyses poussées du panneau n’ont révélé que quelques infimes restaurations anciennes. C’est une très bonne période pour les collectionneurs de la peinture religieuse florentine du XVIe siècle. Il y a peu et même presque plus de marché, et les prix ont aujourd’hui baissé. Il est donc encore possible de s’offrir une œuvre ancienne, de grande qualité artistique, alors même que ce type de peinture commence à se raréfier ».

Maître Jérome Duvillard, commissaire-priseur à Mâcon, à propos de la Vierge à l’enfant avec Saint Jean-Baptiste attribuée à Michele Tosini dit Michele di Ridolfo del Ghirlandaio estimée entre 20 000 et 35 000 euros et figurant dans la vente Live du samedi 25 juillet.

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Une invitation au voyage

« La vente prochaine de cette toile m’a permis de découvrir Amédée Rosier, artiste français orientaliste notamment spécialisé dans les vues de Venise. Ce type de paysage urbain forme un genre pictural appelé védutisme qui prospère dans la cité vénitienne au XVIIIe siècle. Un siècle plus tard, le peintre reprend ici les codes picturaux de ce genre pour nous offrir une véritable invitation au voyage. L’embarcation semble glisser paisiblement sur les flots et on peut apercevoir en arrière-plan les principaux monuments de la ville. De plus, cette huile sur toile a été récemment nettoyée par ses propriétaires, ce qui lui a permis de retrouver son éclat d’origine et le clinquant de son époque avec ce bleu éclatant et ses couleurs lumineuses. Ces paysages vénitiens plaisent toujours aux acheteurs, qui y trouvent un agréable dépaysement. »

Maître François Dupont, à propos de cette Vue de Venise, huile sur toile d’Amédée Rosier estimée de 4 500 à 5 000 euros et mise aux enchères le mardi 4 août 2015 à Morlaix.

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