Dans l’intimité de Maurice Brianchon
Loin de se cantonner à l’expression journalistique de la « réalité poétique », le peintre Maurice Brianchon aimait la couleur, la lumière et l’amitié de ses contemporains artistes peintres, compositeurs, metteurs en scène et président de la République. Organisée à Toulon du 7 au 9 avril 2013, la vente de la succession de sa famille permet de découvrir le goût, les influences et l’évolution de cet artiste majeur du XXe siècle.
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Le peintre Maurice Brianchon (1899-1979), sa femme Marguerite Loupe et leur fils unique Pierre-Antoine vivaient entre leur appartement parisien et leur maison de vacances du Périgord. L’univers et l’ambiance de ces deux propriétés, du mobilier aux tableaux en passant par les souvenirs jusqu’aux bijoux et à l’argenterie, seront ravivés à l’occasion des trois ventes aux enchères de la succession Brianchon, organisées du dimanche 7 au mardi 9 avril 2013 par Maîtres Richard Maunier et Thierry Noudel-Deniau à Toulon et retransmise en direct sur Interencheres-live.com.
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Près de 70 tableaux de natures mortes, de paysages, de portraits, ainsi qu’une centaine de dessins, d’aquarelles, de gouaches et de pastels de l’artiste seront mis aux enchères, dont « Les grandes danseuses », un tableau de grand format (130 x 162 cm) donnant à voir la scène de l’Opéra de Paris vue des coulisses. Exposé à de nombreuses reprises, du Louvre au Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, en passant par la Fondation de l’Hermitage de Lausanne, ce tableau est estimé de 40 000 à 60 000 euros.
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Si cette vente propose un nombre important d’œuvres de Maurice Brianchon, c’est parce qu’il avait, pour une raison inconnue, interdit la vente de ses toiles pendant 10 ans après sa mort. Ainsi, le marché a été privé de ses œuvres jusqu’en 1989. Le grand public pourra ainsi percevoir l’évolution du travail de l’artiste, et son emploi de plus en plus appuyé de la couleur. « Coloriste raffiné, il a découvert la lumière au moment où il a acheté sa maison de Truffière, dans le Périgord. A mesure que Maurice Brianchon séjourne dans cette région, et qu’il en croque la nature et les paysages, son œuvre devient de plus en plus lumineuse », explique Maître Thierry Noudel-Deniau. Le commissaire-priseur tient également à souligner que le maître était « peu soucieux des notions d’école ou de mode. Il était qualifié de peintre de la réalité poétique, or ce terme s’avère être la simple expression d’un journaliste et critique d’art. Brianchon ne se revendiquait pas de ce « courant », il ne portait pas d’étiquette ».
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La vente permet également d’entrevoir certaines des influences de l’artiste, et notamment celle de son ami Édouard Vuillard (1868-1940), dont deux œuvres seront présentées (« La nourrice » estimée de 50 000 à 70 000 euros et « La fenêtre en hiver » estimée de 30 000 à 40 000 euros). Outre les fortes amitiés qu’il avait nouées avec les peintres de sa génération, Maurice Brianchon était également proche d’autres artistes, tel Francis Poulenc (1899-1963) dont la partition manuscrite et originale des « Animaux modèles » sera proposée à la vente pour une estimation de 6 000 à 8 000 euros. D’autres autographes viennent compléter la longue liste de souvenirs de ce grand homme du siècle dernier, dont les envolées lyriques de Sacha Guitry, une carte chaleureuse de son ami le président de la République Vincent Auriol ainsi que les remerciements d’André Malraux.
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Lien vers les annonces de vente de la collection Brianchon
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