Le 9 juin 2023 | Mis à jour le 9 juin 2023

De Chirico à Lanfranchi, la sculpture italienne au XXe siècle

par Magazine des enchères

A l’occasion de sa vente d’art moderne et contemporain du 11 juin, la maison Meeting Art située dans la région du Piémont présentera aux enchères trois sculptures signées d’artistes italiens du XXe siècle : Chirico, Lanfranchi et Cascella. Tour d’horizon…

 

De Donatello à Michel-Ange et Canova, l’Italie a été le territoire de sculpteurs éminents au fil des siècles qui sont parvenus à insuffler à la pierre et au marbre une vitalité inédite. Un héritage foisonnant que les sculpteurs du XXe siècle devaient s’approprier pour donner corps à des œuvres modernes tant par leur style que par leur technique, avec l’introduction du bronze. En témoignent les sculptures de Chirico, Lanfranchi et Cascella mises à l’honneur le 11 juin prochain à l’occasion de la vente de Casa delle Aste Meeting Art

 

Giorgio de Chirico, le sculpteur métaphysique 

Artiste pluridisciplinaire, Giorgio de Chirico (1888-1978) s’est adonné à la peinture, autant qu’à la sculpture, pour mener sa quête d’un « art métaphysique » qu’il définit tour à tour comme l’abolition du sens ou la recherche de la réalité au delà des apparences. Par cette démarche, héritière de ses lectures attentives de Nietzsche, il interroge le rapport de l’être au monde, et entend rompre d’avec le cubisme et le futurisme, des mouvements qu’il juge trop ancrés dans le réel.

Ainsi Oreste, personnage emblématique de la tragédie grecque marqué par le matricide, se présente ici sous la forme d’une silhouette à mi-chemin entre l’homme et le mannequin, dépourvu de chair, non sans rappeler Le Troubadour (1917) ou encore Oreste et Pylade, thème peint et dessiné à de multiples reprises par l’artiste. Réduisant son sujet à un assemblage de pièces de métal, l’artiste met à nu son protagoniste, pour mieux percer les mystères de son esprit. Ce bronze énigmatique, rare sur le marché, est estimé entre 10 000 et 20 000 euros. 

 

Giorgio de Chirico [Volo (Grèce) 10/07/1888 – Rome 20/11/1978] – Oreste, (circa 1975) sculpture en bronze coulée à la cire perdue 26.5×10.2×6 cm, exemplaire 78/100, signature, titre et édition gravés sur la base, coulée par la fonderie Venturi Arte à Bologne, certificat de la Galleria Blu à Milan avec cachet en relief de Giorgio De Chirico et signature d’Isabella De Chirico sur le certificat de garantie ci-joint. Estimation 10 000 – 20 000 euros.

Annibale Lanfranchi, le sculpteur réaliste

L’artiste italien Annibale Lanfranchi (né en 1923) s’inscrit quant à lui pleinement dans le réel. En témoigne ce bronze à patine dorée de 1958 donnant à voir une jeune fille s’adonnant à une danse. Avec cette sculpture, haute de près de 2 mètres, l’artiste s’évertue à rendre avec réalisme la cambrure du corps de la danseuse. Si Lanfranchi, fort de ses 60 années de carrière, est davantage connu pour ses « cartocci », des bas relief en terre cuite ou en bronze, il a également maintes fois célébré le corps féminin. En témoignent notre œuvre ou encore la gymnaste roumaine Nadia Comaneci, dont une sculpture de 1960 animait le 4 juin dernier une autre vente aux enchères organisée par Casa delle Aste Meeting Art.

 

Annibale Lanfranchi [Omegna (VB) 1923] – Rubafichi, 1958 sculpture en bronze 184 x 44 x 33 cm, signature et année gravées sur la base, fonte en trois exemplaires, déclaration d’authenticité de l’artiste sur la photo. Bibliographie : – « Annibale Lanfranchi, uno scultore si racconta, sculture e disegni in sessant’anni di attività artistica », Forum di Omegna, Verbania, 15 juillet – 17 septembre 2000, page 17 avec l’année erronée. Estimation : 6 000 – 7 000 euros.

Pietro Cascella, le sculpteur engagé

Issu d’une famille d’artistes, avec un père peintre, Pietro Cascella (1921-2008) embrasse naturellement une carrière artistique qu’il débute en collaborant avec son frère à des projets de céramiques. Dès les années 1950, il se consacre à la sculpture et s’inscrit dans la continuité du travail de Brancusi, marqué par un retour aux formes primitives. 

Ici, Il primo sono io (Le premier c’est moi), un bronze à patine brune et aux lignes épurées, donne à voir ce qui semble être un visage accompagné d’une main à l’index levé. Ce geste, symbole de pouvoir et d’autorité, évoque les monuments publics politiquement engagés que livre l’artiste, sa vie durant, soucieux de combattre les résurgences de mouvements politiques extrémistes qui fleurirent en Italie. L’œuvre s’inscrit ainsi dans la continué de monuments tels que les Martyrs d’Auschwitz et l’Arche de la paix à Tel-Aviv. 

Enchérir | Suivez la vente de la maison Meeting Art le 11 juin en live sur auction.fr

 

Pietro Cascella [Pescara 02/02/1921 – Pietrasanta 18/05/2008] – Il primo sono io, 1980 sculpture en bronze avec socle en bois, 23 x 25 x 22,3 cm ; œuvre unique, cachet de l’artiste au dos, déclaration d’authenticité de la Galleria Annunciata (MI) sur la photo. Estimation : 3 000 – 4 000 euros.

Haut de page

Vous aimerez aussi

Deux Alfa Spider et de nombreux Solex aux enchères à Gouzon

Le 15 septembre 2023 | Mis à jour le 15 septembre 2023

Le commissaire-priseur Pierre Turpin proposera aux enchères, le 17 septembre dans la Creuse, des automobiles et des motos anciennes, ainsi qu’une large sélection de Solex emblématiques de la France des […]