Le 10 novembre 2023 | Mis à jour le 10 novembre 2023

Deux bronzes d’Evariste Jonchère en vente à Paris

par Diane Zorzi

Pour sa première vente aux enchères parisienne, la maison Dupont & Associés présentera le 15 novembre une sélection d’œuvres d’art prestigieuses, dont deux bronzes d’Evariste Jonchère acquis auprès de la veuve du sculpteur et une composition mécanique de Francis Picabia. 

 

La maison de ventes Dupont & Associés anime à Morlaix, deux fois par an, une vente de prestige regorgeant de trésors. Mais c’est à Paris que François et Sandrine Dupont font escale cet automne. Les commissaires-priseurs ont ouvert un espace qui, niché à quelques encablures de Saint-Germain-des-Prés, accueille des expositions, journées d’expertises et conférences dédiées au marché de l’art – les « Petits-déjeuners de Tournon ». Aujourd’hui, ils se lancent un nouveau défi en y orchestrant leur prochaine vente aux enchères. « Elle rassemble 280 lots, détaillent-ils. Tableaux, bijoux, montres, pièces d’orfèvreries et de mobilier, objets d’art… Et elle sera ponctuée de la dispersion du contenu d’un élégant appartement haussmannien du boulevard Montparnasse ». 

 

Deux bronzes d’Evariste Jonchère acquis après de la veuve du sculpteur

Au catalogue, deux bronzes se distinguent : une Jeune femme vietnamienne ou Torse de femme annamite et Le repos d’Evariste Jonchère (1892-1956), acquis tous deux auprès de la veuve du sculpteur. Le premier, arborant une patine dorée, a été exécuté en 1943 à partir d’un modèle déjà bien connu des amateurs, que l’artiste déclina en terre cuite, en pierre reconstituée et en bronze. La femme représentée serait l’amie du premier boy du couple Jonchère qui accepta de poser moyennant une dot et un salaire. L’artiste s’inspire librement de la Vénus de Milo, livrant une œuvre sensuelle, marquée par le retour à la rigueur classique de l’Art déco. Le second bronze, représentant un annamite au repos de retour de marché, aurait été exécuté quant à lui à Saïgon, à la fin d’un premier voyage, autour de 1933. « L’œuvre fut exposée à son retour à l’Exposition de la Société coloniale des artistes français », précisent François et Sandrine Dupont. 

Evariste Jonchère, Premier grand prix de Rome de sculpture en 1925, reçoit une bourse de voyage de deux ans, décernée en 1931 par la Société coloniale des artistes français, qui lui ouvre les portes de l’Asie. Avec sa compagne, Lucienne Debiol, il rejoint Hanoï, avant de prolonger son périple au Laos, au Cambodge, en Corée, en Mongolie et en Chine. En 1938, il est nommé directeur de l’Ecole des beaux-arts d’Indochine, une mission qu’il investit avec détermination, participant à l’ouverture d’écoles régionales d’art appliqué au Tonkin, en Cochinchine et au Cambodge. La Seconde guerre mondiale le contraindra finalement à fuir sa terre de cœur. 

 

[A gauche] Evariste Jonchère (1892-1956). Jeune femme vietnamienne ou Torse de femme annamite. Bronze à patine dorée. Signé sur la base E Jonchere. EA Hanoi 1943. Cachet de fondeur Valsuani. Estimation : 8 000 – 10 000 euros. [A droite] Le repos. Bronze patiné. Signé E Jonchere. Gravé sur la borne : « R C 1 Saïgon 81 K ». Susse Fondeur. Estimation : 3 000 – 5 000 euros.

Une composition mécanique de Picabia

 Les deux sculptures seront accompagnées, lors de cette vente prestigieuse, d’une Composition mécanique de Francis Picabia (1879-1953) reçue par l’actuel propriétaire de Marguerite Buffet, cousine de Gabrielle Buffet-Picabia, l’épouse de l’artiste (8 000 – 10 000 euros). Cette œuvre, réalisée à l’encre, lavis d’encre et rehauts de gouache sur papier, correspond à la phase artistique « mécanique » de l’artiste qui, de 1915 à 1920, exécute des dessins « mecanomorphiques » représentant des objets inanimés, empruntés à des manuels techniques ou des catalogues de pièces détachées. « La période de production dans le style mécanique fut courte, notent les commissaires-priseurs. C’est une caractéristique de la carrière de Picabia qui changea souvent de manière et de sujet d’étude, passant volontiers d’un mouvement à un autre : de l’impressionnisme au cubisme, du fauvisme à l’abstraction, pour ensuite participer au courant Dada et au surréalisme. Son succès rapide lui permit d’avoir les moyens de se réinventer constamment en expérimentant différentes techniques. Notre dessin illustre, dans la représentation d’un élément mécanique, son détachement plein d’humour et de dérision propre à l’esprit dada sur le rôle de l’art et de l’artiste. » 

Un miroir de sorcière « Trèfle » de Line Vautrin (10 000 – 15 000 euros), une bague chevalière moderniste des années 1970 attribuée au Brésilien Haroldo Burle Marx (800 – 1 200 euros), ainsi qu’une montre de ville Vacheron constantin (12 000 – 15 000 euros) complèteront ce catalogue parisien.

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