Deux Caprices d’architecture inédits de Panini aux enchères à Paris

Une paire inédite de Caprices d’architecture de Giovanni Paolo Panini sera vendue aux enchères le 24 novembre à Paris. Estimée entre 200 000 et 300 000 euros, elle provient de l’ancienne collection du comte Henri de Montesquiou Fezensac.

Si, avec ses vedute, Giovanni Paolo Panini (1691-1765) excellait dans la représentation réaliste des monuments romains, l’artiste originaire d’Emilie-Romagne maniait avec la même virtuosité l’art du capriccio, ces vues fantaisistes de vestiges antiques. « Panini fait évoluer les vedute topographiques des Codazzi vers de vraies peintures de collectionneurs, avec une touche picturale alerte, des coloris frais typiques du XVIIIe siècle », détaillent les commissaires-priseurs de la maison Mirabaud Mercier qui dévoilent aux enchères, avec le cabinet Turquin, une paire de Caprices d’architecture de Panini estimée entre 200 000 et 300 000 euros. Elle provient de l’ancienne collection du comte Henri de Montesquiou Fezensac (1768-1844), comte de l’Empire en 1810 qui participa aux batailles de Friedland, d’Eylau, de la Moskowa, de la Berezina et de Waterloo, avant de tomber en disgrâce sous la Restauration, et de trouver refuge dans son château de l’Abbaye de Longpont.

[A gauche] Panini Giovani Paolo (1691 – 1765). Le Colisée et la colonne Trajane. [A droite] Le temple d’Adrien, le temple de Minerve Medica et l’obélisque d’Auguste. Paire de toiles (probablement légèrement agrandies par l’artiste sur trois côtés). Hauteur : 83 ; Larg. : 53 cm. Estimation : 200 000 – 300 000 euros.

Une paire de toiles en hauteur inédite de Panini

Si l’artiste compose librement son paysage, l’on reconnaît, sur la première toile, la Colonne Trajane et le Colisée, l’un de ses monuments préférés, et, sur la seconde, le temple d’Adrien, l’obélisque d’Auguste et, au loin, le temple de Minerve Medica. Cette paire est à rapprocher d’un pendant daté de 1730-1735 et conservé au Indianapolis Museum of Art. Les deux toiles de ce pendant différent néanmoins par leur format à l’horizontal qui permet à l’artiste d’intégrer davantage de monuments dans sa composition. Le temple de Minerve, reconnaissable à son dôme, est quant à lui remplacé par le Panthéon dans la seconde toile du pendant américain. 

Panini s’installe à Rome en 1711, après des études à Plaisance, sa ville natale, auprès de Giuseppe Natali et Andrea Galluzzi, et à Bologne où le scénographe et architecte Francesco Galli da Bibiena l’initie à l’art de la mise en scène. Il reçoit à Rome de nombreuses commandes, de décors de palais notamment, et rencontre un vif succès avec ses vues de monuments de la Ville éternelle auprès des voyageurs, en particulier français et anglais, qui souhaitent conserver un souvenir de leur Grand Tour. « Il était le paysagiste le plus célèbre et le plus populaire du XVIIIe siècle en Italie et l’un des artistes les plus recherchés de son époque, précisent les experts du cabinet Turquin. Son influence sur les autres peintres de Rome, en particulier les Français, fut tout à fait dominante dans la seconde moitié du siècle. Il conseillera d’ailleurs les jeunes Hubert Robert et Jean-Honoré Fragonard, lors de leurs séjours romains ». 

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