
Direction l’Allier avec le peintre fauve Louis Neillot
C’est à Vichy, dans sa ville natale, que les œuvres de Louis Neillot (1898-1973) seront dispersées par Maître Etienne Laurent le samedi 25 février 2017 et en direct sur le Live d’Interencheres. Cette vente du fonds d’atelier de l’artiste, composé de plus de 80 aquarelles et huiles sur toile estimées de 30 à 3 000 euros, retrace l’évolution d’une oeuvre riche : des paysages cézanniens aux nus fauves.
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Une composition rigoureuse
Cette œuvre coup de cœur de Maître Etienne Laurent, Le Poirier (image ci-contre), témoigne du soin que l’artiste accordera toute sa vie au dessin. « De 1920 à 1929, son œuvre reste académique avec des vues d’après nature relativement sages, explique le commissaire-priseur. Mais avec son Poirier, Neillot a intégré la leçon de Paul Cézanne et donne un point de vue intéressant sur le paysage. » Un arbre structure une perspective plongeante qui montre toute l’étendue de la nature. Dans cette composition rigoureuse où des verts et ocres dominent, se détachent quelques touches de rouges-orangés, des tons qui évoquent à Maître Etienne Laurent les toiles chaleureuses de Paul Gauguin. Cet usage annonce l’exaltation colorée caractéristique de sa période fauve qui s’affirmera à la fin des années 1940.
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La leçon de Cézanne
Son admiration pour Cézanne se confirme davantage au cours des années 1930 où une gamme d’ocres et de verts modèle une nature géométrisée. Après s’être installé à la Ruche, une cité d’artistes dans le 15e arrondissement parisien, il s’établit boulevard Arago dans le 13e, où il aura son atelier jusqu’en 1972. Avec son passage Dantzig, son square des Batignolles ou ses alentours de Meudon à Clamart, Paris et sa région deviennent un motif privilégié. Mais l’artiste reste profondément attaché à sa terre natale, le Bourbonnais, où il séjourne régulièrement et qui lui inspire nombre de ses sujets. « Il achète à la fin de sa vie une maison à Saulcet, un petit village à côté de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Il venait y travailler deux à trois mois chaque année et c’est là que se trouvaient les grands formats du fonds d’atelier. »
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Explosion de couleurs
« A la fin de sa vie, son œuvre évolue vers le fauvisme ». Admiratif de Louis Valtat qui le remarque lors d’une exposition au Salon d’Automne en 1943, Louis Neillot libère sa palette, sans jamais délaisser la forme et la perspective, et enserre ses figures de contours prononcés. L’allégresse présidera dès lors à ses paysages, portraits et nus aux couleurs vives. Ce sont ces mêmes tonalités explosives qu’adoptera plus tard sa fille Juliette Chopin, dont un portrait et trois paysages en bourbonnais, estimés entre 200 et 300 euros, seront également mis aux enchères.
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Une belle histoire de famille, avec ses portraits et les paysages qui l’ont vu s’épanouir, réunis pour la dernière fois les 24 et 25 février lors de l’exposition organisée par Vichy Enchères et l’étude Vassy & Jalenque de Clermont-Ferrand, avant leur dispersion lors de la vente le 25 février à Vichy et sur le Live d’Interencheres.
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