Georges Jouve : un miroir s’envole en live à plus de 44 000 euros
Estimé autour de 4 000 euros, un miroir de Georges Jouve s’est envolé à plus de 44 000 euros le 15 mars en live sur Interencheres. Exécuté en céramique émaillée noire autour de 1946, il ornait les murs du Coq Hardy, un restaurant mythique de Bougival.
L’Hôtel des ventes de Draguignan était hier le théâtre d’une bataille d’enchères tenace. Huit enchérisseurs se sont disputés un miroir de Georges Jouve (1910-1964), arborant sur son fronton des feuillages stylisés avec au centre, un coq. Des recherches menées de concert par le commissaire-priseur Jean-Dominique Grossetti et les experts du cabinet Marcilhac ont révélé que ce décor, loin d’être anodin, correspondait à l’emblème d’une adresse mythique de la ville de Bougival, le Coq Hardy. Sur une photographie ancienne, donnant à voir l’intérieur rustique de l’établissement, le commissaire-priseur et les experts ont en effet reconnu, sur l’un des murs, le miroir au coq de Georges Jouve.
Un miroir en céramique émaillée noire de Georges Jouve décuple son estimation
Réputé pour ses mets savoureux et ses galeries de caves creusées dans le coteau, le restaurant le Coq Hardy, fondé dans les années 1880, a accueilli de nombreuses célébrités au cœur de la cité des impressionnistes. Notre miroir a quant à lui rejoint les lieux au cours de la seconde moitié du XXe siècle. « Il nous a été confié à la vente par la famille des anciens propriétaires du restaurant », détaille Cédric Capliez, commissaire-priseur au sein de la maison Grossetti. Ce miroir fut exécuté par Georges Jouve autour de 1946, une période au cours de laquelle l’artiste, jusqu’alors peintre, sculpteur et décorateur de théâtre, se tourne véritablement vers la céramique. « A cette époque, il réside à Paris, où il a ouvert un atelier avec son épouse, poursuit Cédric Capliez. Il réalise alors des céramiques émaillées noires puis blanches. » Les céramiques émaillées noires comptent parmi les pièces de Jouve les plus recherchées sur le marché. L’adjudication remportée à Draguignan en témoigne. Arborant ce séduisant coloris noir, le miroir, estimé entre 3 000 et 5 000 euros, a finalement trouvé preneur à 44 530 euros (frais inclus), remporté par un internaute en live sur Interencheres. « Ce type de miroir est particulièrement rare et les travaux de Georges Jouve intéressent aujourd’hui de nombreux amateurs de pièces modernistes, de la France aux Etats-Unis. »
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