L’opium des Surréalistes
[Le lot du jour] L’opium est-il une source d’inspiration pour les Surréalistes ? Qu’en aurait dit Jacques Vaché (1895-1919) ? Ecrivain et dessinateur français ayant laissé quelques rares textes et croquis, sa personnalité charismatique et son maniement des mots inspirera le groupe des surréalistes, et surtout son ami André Breton.
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L’artiste meurt très jeune et dans des circonstances mystérieuses. Il est en effet retrouvé nu dans une chambre d’hôtel et sa trop grande consommation d’opium serait la cause de cette mort subite. Mercredi 14 mai 2014 à Paris, Maîtres Binoche et Giquello mettront aux enchères, à l’occasion d’une grande vente sur le thème « Dada et Surréalisme », l’une des pipes à opium de l’artiste, qu’il tenait de son père James Vaché. Si cette pipe n’est pas celle qui causa son décès, à priori, elle reste néanmoins un objet mythique. C’est en effet peut-être grâce à cet objet en ivoire, vraisemblablement acheté au Vietnam, que ce personnage désinvolte séduisit André Breton. L’auteur des « Manifestes du surréalisme » sera d’ailleurs très affecté par la mort de Vaché. Il écrira à ce propos : « Sans lui j’aurais peut-être été un poète ; il a déjoué en moi ce complot de forces obscures qui mène à se croire quelque chose d’aussi absurde qu’une vocation. »
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Lorsque que Vaché rencontre André Breton en 1916, il lui déclare ne pas aimer Guillaume Apollinaire. Il ira d’ailleurs jusqu’à monter sur scène lors de la représentation d’une des pièces de ce dernier, revolver à la main, menaçant de tirer dans la foule si le spectacle à son goût trop artistique ne cessait pas. Dix ans plus tard, André Breton écrit dans son deuxième manifeste du surréalisme : « L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers au poing, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut, dans la foule. » Jacques Vaché a donc manifestement inspiré le théoricien du surréalisme. Breton aime son étrange et forte personnalité et garde contact avec lui durant la guerre par courrier. Les écrits épistolaires de Vaché sont néanmoins les seuls témoins de sa force littéraire, de cette facilité d’expression et de l’insolence propres au surréalisme qui l’habitaient.
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Ce souvenir intime de Jacques Vaché est estimé entre 100 000 et 120 000 euros.
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Lien vers l’annonce de de la vente aux enchères
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