Jean Metzinger, néo-impressionniste rare et recherché
[Lot du jour] Derrière ses fines lunettes rondes, un homme élégant en costume sombre nous fixe calmement, dans un camaïeu apaisant de teintes brunes et vertes, ponctué de touches violettes. Ce portrait serein daté de 1905 est l’œuvre de Jean Metzinger qui, au début de sa carrière parisienne, représente l’écrivain et amateur d’art Maxime Girieud. Le dimanche 24 janvier 2016 à Montargis, Maître Olivier Baron proposera aux enchères ce portrait original et atypique pour un artiste qui sera quelques années plus tard à l’origine du premier traité de cubisme.
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En 1905, Metzinger est installé depuis deux ans à Paris et expose à la galerie Berthe Weill, conjointement avec l’artiste Pierre Girieud, frère de Maxime. Agrégé de littérature classique et homme de lettres, Maxime Girieud est, selon l’expert Marc Ottavi, « doté d’une grande curiosité, tant dans le monde littéraire que dans le monde de l’art, et n’hésitant pas, lors de voyages en France ou à l’étranger, à faire un détour pour admirer telle ou telle œuvre qui lui aurait été signalée ». Côtoyant le cercle professionnel de son frère, il put ainsi rencontrer certains des grands personnages du début du XXe siècle, dont Jean Metzinger.
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Présentée en son temps à Paris au Salon des indépendants, cette toile aux nettes influences néo-impressionnistes dénote des œuvres davantage modernes que le marché de l’art connaît de l’artiste. Ainsi, en salle des ventes, les compositions et natures mortes cubistes sont légion, tandis que ses portraits aux allures d’un Seurat ou d’un Henri-Edmond Cross se font beaucoup plus rares. Ces dernières années à New York, une Jeune fille au chapeau rose, datant autour de 1907, fut adjugée près de 120 000 euros en 2014 et une Femme au chapeau (1906), plus d’un million d’euros en 2010. En fait, cette période des débuts de Metzinger teintée de néo-impressionnisme fut rapidement remplacée par l’influence du fauvisme, jusqu’à ce que l’artiste adhère définitivement au cubisme en 1910.
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Provenant de la collection du neveu de Maxime Girieud, notre toile titrée « Portrait de MG No 2905 » est estimée entre 30 000 et 40 000 euros et intéressera probablement des enchérisseurs anglophones.
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères