La collection orientaliste d’un médecin installé au Maroc aux enchères à Lyon

Le 18 février à Lyon, la maison Artenchères dispersera la collection orientaliste du médecin Henri Routhier. Installé au Maroc dans les années 1920, il a rassemblé au cours de son séjour un ensemble inédit d’objets et souvenirs.

D’origine alsacienne, Henri Routhier est diplômé médecin en 1919 à Paris. Il fut rattaché aux Groupes Sanitaires Mobiles et exerça en 1921 à Marrakech comme fonctionnaire chargé de la Santé et de l’Hygiène publique, prodiguant sa médecine sur l’ensemble du territoire marocain. On le retrouvera en poste à Mogador puis à Sidi Kacem, alors appelé « Petijean ». Il participa à lutter contre les maladies endémiques et améliorer les conditions sanitaires des populations locales, notamment grâce à d’immenses campagnes de vaccination. Exerçant dans le respect des pratiques traditionnelles marocaines, il gagna la confiance des habitants, des simples communautés berbères aux membres éminents de l’aristocratie marocaine.

De Jacques Majorelle à Henri Pontoy, une collection orientaliste

C’est un ensemble émouvant et hétéroclite qui nous parvient, 100 ans plus tard, à l’occasion de cette vente consacrée en première partie aux objets lui ayant appartenu. Une trousse de premiers soins en cuir, patinée par le temps et les expéditions, côtoie un précieux poignard en or offert par le Caïd Korimi, ainsi qu’une collection d’ouvrages, dont la rare édition des Kasbahs de l’Atlas par Jacques Majorelle. « Il est également amusant de feuilleter le carnet-journal tenu à l’époque par l’épouse d’Henri Routhier : elle y relate pêle-mêle leurs cadeaux de mariage et leur vie mondaine au Maroc, dont leur amitié avec le maréchal Liautey et sa famille », confie la commissaire-priseur Agnès Savart, précisant toutefois que ce carnet n’est pas à vendre.

La deuxième partie de cette vente orientaliste sera consacrée pour l’essentiel à la première moitié du XXe siècle, avec un coffre de mariée Kabyle dit Assendouk, des œuvres de Fritz Müller, d’Eugène Fromentin, d’Yvonne Kleiss-Herzig ou encore d’Henri Pontoy.

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