
Record mondial pour une tapisserie de Dom Robert adjugée 110 400 euros à Blois
Le 14 mai à l’Hôtel des ventes de Blois, la maison Valoir Pousse-Cornet dévoilait la plus grande tapisserie de Dom Robert présentée à ce jour aux enchères. Tissé par les ateliers Suzanne Goubely à Aubusson en 1971, cet exemplaire exceptionnel a été adjugé au prix record de 110 400euros.
« Vous verrez : ça saute, ça danse, ça pète le feu, c’est tout ébouriffé et j’espère bien que ce sera tout ébouriffant ! Ce serait un genre Mille fleurs sauvages mais infiniment dépassé ». Guy de Chaunac-Lanzac (1907-1997), dit Dom Robert, ne cache pas son enthousiasme lorsque prend forme, sous ses yeux, ce paysage bucolique peuplé d’animaux de la basse-cour. Quelques mois plus tard, du carton définitif naît l’une de ses tapisseries les plus emblématiques : Plein Champ. « Tout son univers pictural est là, dans cette grande symphonie pastorale, dont le titre joue avec le plain-chant du chœur des moines et le plein champ du photographe », détaille Sophie Guérin Gasc, historienne de l’art et directrice de l’association dédiée au moine artiste de l’abbaye d’En Calcat, Dom Robert.

Guy de Chaunac-Lanzac, dit Dom Robert (1907-1997), Plein champ, carton de 1970, tapisserie en laine exécutée en basse lisse par les ateliers Suzanne Goubely à Aubusson en 1971, 450 x 260 cm. Adjugée 110 400 euros (frais inclus).
Une tapisserie emblématique adjugée au prix record de 110 400 euros
De cette œuvre maîtresse, la maison de vente Valoir Pousse-Cornet dévoilait l’exemplaire le plus monumental (420 x 260 cm) présenté à ce jour aux enchères. Numéroté 3/6 et tissé en basse lisse par les ateliers Suzanne Goubely (1907-1997) à Aubusson en 1971, il a établi un record mondial pour l’artiste, trouvant preneur à 110 400 euros (frais inclus). « Cette tapisserie exceptionnelle avait été acquise en 1971 et était nommément répertoriée dans le fonds d’archives de l’association Dom Robert », précise le commissaire-priseur Guillaume Cornet. La tapisserie Plein Champ fut commandée en 1969 à Dom Robert pour parer le hall du lycée agricole d’Angers. L’artiste avait dès le début de la décennie abordé ce thème de la prairie fleurie dans L’Herbe haute et Mille fleurs sauvages. « Son œuvre compte une centaine de cartons originaux, reproduits à de nombreux exemplaires, répartis dans le monde entier dans des collections publiques et privées », poursuit le commissaire-priseur. Ordonné prêtre en 1937, Dom Robert travailla, sa vie durant, de concert avec la manufacture de Suzanne Goubely qui, spécialisée dans la tapisserie moderne, tissa pour les plus grands artistes de son temps, à l’instar de Lurçat, Gromaire ou Prassinos.
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