Le 7 février 2023 | Mis à jour le 7 février 2023

Ladurée Champs-Elysées vend son mobilier aux enchères

par Diane Zorzi

Avant de fermer ses portes pour plusieurs mois de travaux de rénovation, la Maison Ladurée vend aux enchères une centaine de meubles et objets d’art provenant de ses salons mythiques de l’avenue des Champs-Elysées. La vente sera organisée le 9 février par la maison Ader Entreprises & Patrimoine dans l’enceinte du restaurant et sera retransmise en direct sur internet.

 

Au bal des Ispahan, Plaisirs sucrés et macarons rosés, qui anime chaque jour les salons du restaurant Ladurée avenue des Champs-Elysées, succédera le 9 février un spectacle non moins délicieux. Au rythme du marteau défileront une centaine de meubles, luminaires et objets d’art empruntés à cette adresse mythique qui, pour se refaire une beauté, vend aux enchères quelques morceaux de son histoire.

 

La Maison Ladurée, histoire de l’ambassadrice du macaron parisien

Une histoire qui commence en 1862 alors que Louis-Ernest Ladurée installe sa première boulangerie au cœur du quartier d’affaires de la Madeleine, 16 de la rue Royale. Nichée entre les artisans de luxe, la boulangerie bientôt se pare de pâtisseries raffinées à la mesure de son nouveau décor d’angelots, confié au célèbre peintre affichiste Jules Chéret, qui signera la naissance de l’Ange pâtissier, symbole de la maison. Alors que le Paris de la Belle Epoque s’éveille, la Maison Ladurée devient le rendez-vous incontournable des élégantes. Sous l’impulsion de Jeanne Souchard, épouse d’Ernest Ladurée, la boulangerie-pâtisserie devient un salon de thé prisé de la belle société. Le pâtissier parisien Pierre Desfontaines signera quant à lui la gourmandise phare de l’institution en inventant en 1930 une pâtisserie à deux coques agrémentée d’une savoureuse ganache : le fameux macaron parisien dont Ladurée est encore aujourd’hui l’ambassadrice à l’international.

 

 

Ladurée Champs-Elysées, symbole de l’art de vivre à la française

En 1997, alors que naît le macaron à la rose, l’établissement est acheté par deux hommes d’affaires, David et Francis Holder, qui ouvrent un salon et une boutique sur « la plus belle avenue du monde », au 75 des Champs-Elysées, recréant l’atmosphère raffinée de la rue Royale. A la boutique et au restaurant du rez-de-chaussée répondent au premier étage des salons dédiés aux habitués d’antan – Paéva, Castiglione, Mathilde – ainsi qu’une bibliothèque et une chocolaterie. Autant de pièces mêlant marbres, frises, plafonds peints et dorures, imaginées dans le style Second Empire par le décorateur Jacques Garcia.

De ce lieu emblématique de l’art de vivre à la française, les enchérisseurs pourront ainsi s’offrir un morceau de l’ambiance poudrée et chaleureuse, du canapé style Louis XVI du salon Castiglione aux fauteuils crapauds du salon Mathilde, en passant par les appliques Régence du salon Paéva, la sellette lévrier du hall ou les rideaux en satin bleu de la bibliothèque. Si la majorité des pièces affichent des estimations accessibles, autour d’une centaine d’euros, des enchères de 2 000 à 6 000 euros seront attendues pour le bar « la Vague » et un lot de cinq panneaux décoratifs, composés de vitraux à montage Tiffany, dessinés par la créatrice Roxane Rodriguez (née en 1971) pour le bar Lincoln de l’établissement. Enfin, un bronze de Jean-Baptiste Clesinger (1814-1883) figurant Sapho (2 000 – 4 000 euros) quittera le hall d’entrée pour rejoindre les salons d’un heureux amateur d’art du XIXe siècle.

Enchérir | Suivez la vente du mobilier de Ladurée Champs-Elysées le 9 février à partir de 18h30 en live sur interencheres.com ou auction.fr

 

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