Le 7 janvier 2016 | Mis à jour le 7 janvier 2016

Les chromos, le génie publicitaire du Bon Marché

par Magazine des enchères

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[Vente à venir] À la fin des années 1860, le domaine de la publicité connut un engouement sans précédent autour de nouveaux formats de diffusion : les chromos publicitaires. De petite dimension, ces cartes imagées et ludiques, à l’origine de notre publicité moderne, étaient distribuées par les commerçants de tous les secteurs, de l’industrie pharmaceutique à celle de l’agroalimentaire. Le lundi 11 janvier 2016, Maître Bertrand Jabot proposera à Tours une collection regroupant près de 600 lots présentant les éditions françaises des chromos de deux leaders du genre, la marque Liebig et le magasin Le Bon Marché.
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Célèbre commerce du XIXe siècle à la verrière extraordinaire, Le Bon Marché fut le premier grand magasin parisien, sous l’impulsion de l’inventeur du supermarché Aristide Boucicaut, à afficher des prix fixes sur ses étals – le prix étant auparavant le résultat d’une libre discussion entre l’acheteur et le vendeur.

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« Ce nouveau concept au succès fulgurant n’est pas le seul à figurer au palmarès des idées révolutionnaires de Boucicaut, explique l’expert de la vente Jean-Paul Pinon. Dès son arrivée à la tête du Bon Marché, il intègre rapidement la nécessité d’assurer une régularité de revenus et donc de visites. Pour ce faire, il s’offre les services de grands illustrateurs qui imaginent des créations uniques de chromos, renouvelés de manière hebdomadaire et distribués à l’entrée du Bon Marché. Ce point de distribution fixe attirait les enfants et leurs mamans, soucieuses d’offrir à leur progéniture exigeante l’image de la semaine. »
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Ayant pour thèmes des sujets variés tels que des scènes de la vie quotidienne, des témoignages patriotiques, des activités sportives, des fables ou encore des scènes de genre, ces créations, originales dans le graphisme, l’étaient également dans le format : grâce au système vertical de tirette, une humble paysanne se voyait devenir reine, les dioramas présentaient des courses d’obstacles en relief, et les chromos dépliants enrichissaient leur image d’une nouvelle scène intérieure.
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68746463463416365-2Intégrant les chromos à l’intérieur même de ses produits, la marque Liebig quant à elle ne pouvait pas se permettre cette fantaisie de format, mais les thèmes abordés témoignaient d’une grande diversité de création. Les chromos étaient donc souvent réalisés en série de six ou huit et figuraient des activités musicales (est. 48 à 60 euros), des jeux d’enfants et leur célèbre colin-maillard (est. 1 120 à 1 400 euros), des scènes de genre avec la série des marmitons (est. 800 à 1 000 euros) et celle des amourettes (est. 320 à 400 euros), ou encore des animaux préhistoriques et des chinoiseries.
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« Très prisées par les collectionneurs, ces séries pédagogiques peuvent parfois atteindre plusieurs milliers d’euros, confie l’expert. En effet, bien que le tirage ait été relativement important – entre 100 000 et 400 000 exemplaires – les chromos ont été détruits au fil des ans et sont aujourd’hui assez rares. En outre, la marque ne possède à priori pas d’archives de ces créations, ce sont donc les collectionneurs qui sont en mesure de retracer ce passé publicitaire. »
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6846463Notons également le même jour chez Maître Jabot une autre vente pour le moins insolite : cette collection du docteur Vallée propose tout un ensemble de timbres présentant la même particularité : ce sont tous des faux ! Mise à prix de 10 à 2 500 euros.
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères

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