Née dans les années 1960 aux Etats-Unis, la poupée Barbie a accompagné des milliards de petites filles et connaît aujourd’hui un regain de popularité grâce au film de Greta Gerwig. Mais Barbie est aussi un objet de collection pour ses fans du monde entier et alimente un marché dynamique depuis deux ans. Décryptage.
Dans le film récemment sorti au cinéma, l’interprète de Barbie, Margot Robbie, rencontre sa créatrice Ruth Handler. Celle-ci lui explique les raisons de sa naissance : voyant les petites filles jouer à la maman avec leurs poupons, la femme du directeur de Mattel décide un jour de créer une nouvelle poupée, qui sera capable d’exercer tous les métiers. Légende ou réalité ? Probablement un peu des deux, mais il est certain que la première Barbie est commercialisée en 1959, et qu’en 1997, Mattel vend sa milliardième figurine.
« Le film suscite certainement de l’intérêt pour les jeunes générations, analyse l’expert Marc Charbonnier, mais pour les collectionneurs, les ventes qui tournaient vraiment au ralenti sont bien reparties depuis environ deux ans ». En début d’année, les 300 lots de sa vente organisée avec l’étude Carrère et Laborie ont suffisamment intéressé les amateurs pour qu’il programme une nouvelle vente le 27 novembre prochain. Parmi les lots à découvrir, une petite sœur de Barbie dans la tenue des JO de 1968, présentée dans sa boîte et estimée entre 200 et 300 euros. « L’état de conservation est essentiel dans ce domaine de collection, le top c’est le neuf en boîte (avec une étiquette au poignet jusqu’en 1973), mais ensuite tout compte, jusqu’à la présence de chacun des accessoires et leur état », détaille l’expert. L’autre critère de valeur est la rareté : de quel modèle il s’agit, de quelle période, avec quelle coupe de cheveux, quelle teinte, quel maquillage, quels vêtements…
Mattel, Barbie, 6 poupées mannequins en costumes de Cinéma. Lot adjugé 298 euros le 15 juin 2023 par Laurent Bernard à Dreux.
Les périodes stars pour les collectionneurs de Barbie vintage
Les poupées des années 1960 ne sont pas forcément les plus demandées, sauf dans le cas de séries qui n’ont jamais été rééditées. Pour exemple, la série 1600 des années 1965-1966, qui dispose d’une garde-robe tout à fait exceptionnelle. Ou les Barbie des années 1966-1972, « période durant laquelle le corps va être beaucoup modifié, les jambes vont devenir pliantes, les coudes vont se fléchir, la taille pivote… Mais attention, les matériaux employés à cette époque sont fragiles et ne vieillissent pas toujours bien ensemble ce qui pose des problèmes au niveau des jonctions », alerte Marc Charbonnier. Parfois sujet de controverses, le physique de Barbie a bien évolué avec le temps : les premières ont un regard dirigé vers le bas et un peu en biais, elles sont très maquillées, avec une poitrine très présente… Autant de caractéristiques qui vont changer au fil du temps, pour s’adapter aux évolutions de la société.
Autre périodes intéressant les collectionneurs de modèles vintage, les Barbie Superstar de 1976 à 1980, en pleine époque disco, les poupées des années 1990, et plus récemment les poupées collector en séries limitées Oscar de la Renta, Robert Mackie, Givenchy, Vera Wang… Attention, il ne s’agit plus là de jouets mais bien de poupées de collection, habillées par de grands couturiers.
Mattel, Barbie, Teresa, 2001, ref. 53966. en boite (usures et traces de scotch). On y joint 11 poupée mannequin Teresa en costume sans boite. Lot adjugé 2 880 euros le 4 juillet 2022 par la Galerie de Chartres.
Des collectionneurs âgés de 40 à 50 ans
« Entre une Barbie American Girl de 1965, deuxième modèle et jambes pliantes classique qui peut valoir autour de 150 euros et une édition japonaise rare dans sa boîte d’origine qui peut atteindre 2 500 euros, tout est possible », précise Marc Charbonnier. L’expert indique également que Mattel a su s’adapter à chaque pays, modifiant l’aspect des Barbie et leur garde-robe… « Et par conséquent, certains modèles européens sont recherchés par des collectionneurs américains en particulier pour les vêtements ! C’est aussi le cas de séries japonaises qui comportent des accessoires particuliers ». En revanche, les avions, voitures, et autres éléments de mobilier ne semblent pas trop intéresser les collectionneurs, et se vendent plutôt sur le marché de l’occasion. « Petite exception, ajoute l’expert, la Barbie Dreamhouse des années 1960, qui était contenue dans une petite valise et qui peut atteindre quelques centaines d’euros ».
Du côté des collectionneurs, la majorité se situe dans une tranche d’âge comprise entre 40 et 50 ans environ, et comprend environ un tiers d’hommes. L’univers Mattel permet de nombreuses spécialisations, et chaque collectionneur suit sa propre ligne : Barbie en boîte, période spécifique, ou personnages annexes. Car avec les années, Barbie s’est constitué une petite famille : des sœurs, Skipper, Stacie et Chelsea, des amis, une quarantaine d’animaux, et surtout un petit ami Ken, incarné par Ryan Gosling dans le film de cet été.
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