Les trois coups de marteau de la semaine
par Magazine des enchères
Retour sur trois beaux résultats de ventes aux enchères qui se sont déroulées le week-end dernier (les prix sont indiqués hors frais).
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5,2 millions d’euros pour trois Bouddhas en bronze doré
Ce samedi 12 mars 2016 après-midi, l’hôtel des ventes Bordeaux Sainte-Croix est en émoi. Une vingtaine de Chinois présente dans la salle et sept autres de leurs compatriotes au téléphone attendent fébrilement la mise aux enchères du lot 109. Il s’agit d’un ensemble de trois sculptures chinoises de Bouddha en bronze doré hautes de 55 centimètres datant du XVe siècle, et plus précisément du règne de l’Empereur Yongle (1402-1424), qui proviennent d’une famille bordelaise dont l’aïeul travaillait en Chine au début du XXe siècle.
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« Dès que nous avons communiqué sur ces trois pièces d’exception, de par leur nombre et leur ancienneté, le marché chinois s’est affolé : nous avons reçu de nombreux appels et bon nombre d’amateurs se sont déplacés de Chine pour venir les voir à Bordeaux. Malgré cet engouement, nous avons préféré proposer une estimation raisonnable de 600 000 euros car ces trois sculptures ne proviennent pas des ateliers impériaux. Il s’agirait soit d’une commande impériale réalisée hors de la capitale, soit d’une réalisation postérieure à la période Yongle, en hommage aux bronzes dorés de cette époque, avec une marque donc apocryphe », précise Maître Antoine Briscadieu. Mais aucune de ces deux hypothèse n’a manifestement refroidi les acheteurs.
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Le commissaire-priseur commence les enchères à 600 000 euros : « en quelques secondes nous étions déjà à 3,5 millions d’euros. A ce stade il restait encore quatre enchérisseurs, deux au téléphone et deux en salle. L’adjudication finale a été remportée par une collectionneuse de Hong Kong présente au premier rang : 5,2 millions d’euros (hors frais) », précise Maître Briscadieu qui réalise a 33 ans son premier coup de marteau millionnaire.
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45 000 euros pour une marine impressionniste
Dans quelques jours s’ouvre l’exposition L’atelier en plein air, les impressionnistes en Normandie au musée parisien Jacquemart-André, du 18 mars au 25 juillet 2016. Cet événement confirme l’intérêt croissant du marché pour les paysages normands des peintres impressionnistes. Pour preuve, le surprenant prix d’adjudication d’une toile du peintre Maxime Maufra (1861-1918), dimanche 13 mars 2016, lors d’une vente menée au Havre par Maîtres Robert Lesieur, Maryvonne Le Bars et Maxence Mazzoni.
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L’œuvre en question, une marine intitulée Belle-Île-en-Mer, la baie de Goulphar, était estimée entre 10 000 et 12 000 euros. Une quinzaine de personnes se sont battues au téléphone pour acquérir cette vue de Belle-Île-en-Mer, finalement acquise par un acheteur anglais à 45 000 euros. Maître Robert Lesieur explique cet engouement par la beauté de la peinture : « C’est une toile très impressionnante, au format classique (58 par 79 centimètres) mais à la qualité exceptionnelle, avec de magnifiques couleurs, notamment des verts profonds comme on en trouve en Bretagne quand la mer est calme. »
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17 500 euros pour une sculpture en marbre inédite
Les sculptures en bronze de Francesco Messina (1900-1995) se retrouvent occasionnellement en ventes publiques et peuvent atteindre jusqu’à 60 000 euros d’adjudication. Mais dimanche 13 mars 2016, c’est une œuvre inédite en marbre « probablement de Carrare, réalisée dans la grande tradition de la statue à l’italienne » de l’artiste italien que proposait Maître Laurent Thomas à Metz.
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Cette sculpture a multiplié par 17 son estimation basse de 1 000 euros pour atteindre un prix d’adjudication de 17 500 euros. L’enchère a entièrement eu lieu à distance avec deux principaux intéressés, l’un au téléphone et l’autre sur le Live Interencheres, ce dernier ayant remporté la statue. La Femme debout aux seins nus partira donc rejoindre son nouveau propriétaire en Italie en entérinant le tout premier résultat de vente d’un marbre de Messina.
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